Mon ami ne veut pas avoir d'enfant

J'habite avec mon ami depuis 1 an, j'ai trente ans, lui 28, et mon envie d'enfant se dessine de plus en plus clairement dans mon esprit. J'aimerais que nous le mettions en route quand je serai stable professionnellement, mais j'ai envie d'avoir un enfant, c'est la continuité de notre couple,et c'est un sentiment normal je pense pour beaucoup de femmes en âge d'être mère.

Or, mon ami ne veut pas d'enfant. Ses raisons?
Il pense que je ne serai pas à même de m'en occuper, il pense également qu'il aura de mauvais modèles......bref, il pense que ce futur enfant pourrait dévelloper des troubles de la personnalité.

Je n'y comprends rien,
Aidez-moi...
Merci pour vos messages
Karine

Allo ma belle :)

Tu sais j'ai vécu la meme chose, mon chum ne veut plus d'enfants, Il a deja deux filles qui a eu avec son ex. Faut dire que mon chum a 38 moi 21 ...
Au debut il voulais des enfants mais plus maintenant ca ma attrister beaucoup mais aujourdhui je comprend et j'accepte ce choix.Mais ne desepere pas toi de ton coter tu sais la vie est trop belle pour est triste... Mais explique lui clairement tes besoins tes sentiments ect..
Si il ne veut pas comprendre laisse moi dire quil a un probleme. Mais si y dit quil en veut pas du tout falloir penser que si tu en veut falloir que vous vous quitter c'est platte a dire , mais mon chum me la dit si ten veut va t'en Melanie mais moi j'ai accepter ce choix la et je le respecte aujourdhui :)

Bonne chance take care xxx

Plutôt d'accord avec Ghy.
Je ne voudrais pas jouer le trouble fête mais le sujet initiateur de cette discussion était également le désir d'enfant. Partant de mon expérience personnelle, je peux dire aussi qu'il y a un monde de différence à parler de l'enfant et de ses besoins et ensuite de vivre la même chose au quotidien. C'est beaucoup moins rose et certains jours c'est même pas gris, c'est gris foncé.
Je trouve assez intéressante l'expérience américaine qui pour éviter des grossesses aux toutes jeune filles (14 ans!) propose à celles-ci d'emporter le week-end une poupée programmée pour pleurer toutes les X heures, pendant X temps, 24H/24H. Elle ne se calme que si elle est prise dans les bras et encore. Nombreuses d'entre elles "craquent" avant la fin du week-end...
Je me souviens que j'avais trouvé aberrant que personne ne nous ait mis en garde ou pour le moins averti du côté "pompant" (dans tous les sens du terme) de la chose. C'était comme si tout le monde était frappé d'amnésie. Des encouragements, des félicitations, du rose pâle, du bleu pâle, des regards attendris mais pas un mot sur le reste...
Ce n'est qu'au fur et à mesure de nos tâtonnements de parents que les langues se sont déliées! La nature est vraiment bien faite, non?

Chère Lola,

Françoise Dolto était psychiatre et pyschanalyste, pas psychologue...

Il y a quelques nuances à apporter dans ton discours. Voici le paragraphe dans lequel j'émettrai quelques commentaires:

« Comme quoi, il fait parfaitement la différence entre sa maman et sa nourrice. Bien sûr qu'un enfant peut être très attaché à sa nourrice, et je lui souhaite. Mais c'est un attachement différent. Lui le sait.(...)

Commentaire: Lui, ne sait rien. Il sent, c'est tout. N'oublions pas que nous parlons d'un bébé de 0 à 3 mois. Son cerveau n'est pas encore terminé et il n'accède même pas encore à un QI équivalent à un chien, encore moins celui d'un singe...

«Mais un enfant est beaucoup plus intelligent qu'on ne l'imagine, il comprend parfaitement que sa maman doive travailler 5 jours de la semaine, le confier à une autre dame pendant ce temps-là. Et ce n'est pas pour cela qu'elle ne l'aime pas. L'amour n'est pas proportionnel uniquement au temps passé et aux soins prodigués. Il y a aussi des vibrations, autre chose.(...)

Commentaire: désolée, mais l'enfant n'aime pas, enfin pas dans le sens où vous l'entendez. Il démontrera son affection à toute personne qui répondra à ses besoins et avec qui il se sent en sécurité. Pour lui, il n'y a que ses propres besoins qui comptent. Il ne nourrit aucun attachement à qui que ce soit, qui soit uniquement basé sur l'amour filial. Le seul critère à ses yeux sont la réponse à ses besoins.

«Quand vous n'êtes pas là, l'enfant ne vous en veut pas de le confier à quelqu'un d'autre. Mais quand vous êtes là, vous avez intérêt à vous en occuper, car sinon, là il va mal le prendre.(...)

Commentaire: Cela s'inscrit encore dans la même veine, à savoir que si la nounou répond à ses attentes, le poupon sera ravi! Quelques détails suffisent à l'indisposer. Un petit changement dans la façon de le prendre, de le bercer, de le nourrir et monsieur proteste. C'est que ça un bébé... Il ne comprend pas que maman doive travailler (même à 6 ans, il ne comprennent pas encore), mais il s'habitue à son absence. Pourvu qu'il se sente en sécurité, le tour est joué.

Certes, le poupon «enregistre» les émotions, mais il ne comprend rien. Il n'en a pas la capacité. De même, il ne peut raisonner aucune situation.

Maintenant, il y a autre chose qui me tracasse dans cette discussion. L'enfant n'est pas lié plus à la mère qu'à son père. Il fait la relation entre la sécurité dans les bras de tel ou de tel personne. Si le père lui procure la sécurité dont il a besoin, un objet présentant son odeur aura le même résultat pour le calmer (foulard de la mère). Je trouve que vous (tout le monde) êtes extrêmement sexistes dans votre façon d'aborder l'attachement de l'enfant. La mère n'a absolument aucune importance de plus que le père, tout est dans la sécurité accordée à l'enfant. Si le père accorde davantage de soins, il sera plus sollicité que la mère auprès de l'enfant. Il est possible qu'il y ait une question d'affinité entre deux êtres, mais ce n'est pas basée sur le sexe du parent. Comment peut-on faire avancer les choses lorsque de pareilles inepties persistent dans les croyances populaires?

C'est en entendant des discours comme ceux-là que les hommes se disent que ça ne sert à rien de s'investir auprès de leur enfant. Pensez-y...

Amitiés,

Ghy

Bonjour Karine !

Je suis ravie d'avoir pu t'aider.

Tu as raison sur le fait qu'il est primordial de faire beaucoup de calins à ton enfant dans les premiers mois de sa vie.
Il faut savoir une chose : avant que l'enfant vienne au monde, il est dans un univers "cocon", où il est relié jour et nuit à la mère (il entend son coeur battre, il l'entend parler, elle le caresse en caressant son ventre) et où tous ses besoins sont IMMEDIATEMENT satisfaits. Il est dans un univers extrêmement sécurisant. Jamais dans ta vie tu ne retrouves ce même univers.
Puis, la naissance, brutale, le fait passer dans un univers complètement différent. Il est SEUL. Il n'est plus physiquement la continuité de sa mère. Ses besoins ne sont pas AUTOMATIQUEMENT satisfaits : il faut pleurer quand il a faim, pleurer quand il a froid.
Bref, dans les premiers mois de sa vie, l'enfant passe constamment d'une sensation de grande sécurité (quand il dort, quand il mange, quand on lui fait des calinous) à des sensations d'insécurité intense (quand il a faim, quand il a froid, etc... D'ailleurs, dans ces cas-làn ils pleurent en écartant les bras, cet façon d'écarter les bras signifie chez les nourrissons qu'ils ont très peur). Et il n'y pas beaucoup de demi-mesure, l'apprentissage de la nuance en toute chose met du temps !

Donc c'est vrai qu'il est extrêmement important dans les premiers mois de la vie de l'enfant de l'entourer, l'aimer, lui faciliter cette entrée dans une vie pas si facile. Lui donner confiance dans ce monde, en lui montrant que, oui, beaucoup de choses ont changé, mais tout va bien se passer. C'est ça, il faut METTRE SON ENFANT EN CONFIANCE.
Certains estiment qu'il ne faut pas trop entourer l'enfant dès la naissance, car cela en fait par la suite des capricieux. Mais il me semble primordial de répondre aux besoins de l'enfant dès qu'ils se manifestent, plutôt que de la laisser pleurer. Pourquoi le laisser pleurer ? Quelle cruauté ! L'enfant n'a aucune autonomie, que veut-on prouver ? Que c'est nous qui faisons la loi et lui n'est qu'une pauvre chose dépendante ??
Donc, c'est vrai, pendant les premiers mois, il faut bien l'entourer. Il est sortira avec une confiance dans la vie dure comme du béton (il partira avec la certitude que le monde n'est a priori pas hostile). Ca lui permettra donc de se détacher d'autant plsu facilement de sa mère. Et puis c'est vrai que les enfants qui ont manqué de caresses quand ils étaient enfants sont moins mûrs que les autres ensuite en amour, et ont à leur tour du mal à prodiguer des marques d'affection.

Mais tout ceci n'empêche pas que l'enfant peut être entouré d'autres personnes que sa maman, et cela très tôt. Il faut juste qu'il voit quand même sa maman, que celle-ci lui prodigue beaucoup de calins, qu'elle lui manifeste de la joie quand elle le retrouve, pour qu'il ne se sente pas repoussé. Mais s'il ne la voit pas 24h/24, ce n'est pas une catastrophe.
On a vu des cas assez amusant d'enfants qui étaient laissés en nourrice dès 3 mois. Au début, il faut s'adapter mais tout se passe assez bien. Sauf qu'à un moment, l'enfant commence à pleurer. Il n'a pas faim, il n'a pas fait dans sa couche, il a sommeil mais ne veut pas s'endormir... qu'a-t-il ?? On lui a mis près du visage un foulard appartenant à sa maman. L'odeur de la maman a suffit a calmer l'enfant.
Comme quoi, il fait parfaitement la différence entre sa maman et sa nourrice. Bien sûr qu'un enfant peut être très attaché à sa nourrice, et je lui souhaite. Mais c'est un attachement différent. Lui le sait. Les parents ont toujours un doute, dicté par le peur de perdre leur enfant, son amour, de mal faire, etc... Mais il faut, en tant que parent, montrer quand même à l'enfant votre amour pour lui, avoir envie de faire des choses avec lui quand vous avez du temps libre. Mais un enfant est beaucoup plus intelligent qu'on ne l'imagine, il comprend parfaitement que sa maman doive travailler 5 jours de la semaine, le confier à une autre dame pendant ce temps-là. Et ce n'est pas pour cela qu'elle ne l'aime pas. L'amour n'est pas proportionnel uniquement au temps passé et aux soins prodigués. Il y a aussi des vibrations, autre chose. Quand vous n'êtes pas là, l'enfant ne vous en veut pas de le confier à quelqu'un d'autre. Mais quand vous êtes là, vous avez intérêt à vous en occuper, car sinon, là il va mal le prendre.

Pour ce qui est de l'âge critique de 12 mois, je ne saurais te dire exactement pourquoi 12 mois. D'ailleurs, ça peut être 10 ou 14. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a un moment critique autour de 12 mois. Typiquement, c'est pas assez tôt/trop tard ou trop tôt/pas assez tard. C'est ce que j'expliquais dans mon message précédent.
Parce qu'effectivement, à 12 mois, les mains dans lesquelles tu laisses ton enfant sont pour le coup terriblement étangères. Il a eu l'habitude, pendant 12 mois, de vivre entouré par sa maman, son papa, sa famille, les amis... c'est cette image qu'il se fait du monde. D'un monde microcosme, où on est entouré de sa maman. Tout le temps. A 12 mois, on le lâche. A 12 mois, il est trop petit pour rationnaliser, pour se dire "Ah, ben non en fait, c'était bien confortable, mais la vie, c'est pas que des bisous toute la journée par maman".C'est extrêment déstabilisant. Dans ce cas-là, on est bon pour attendre un peu, pour qu'il comprenne.

Mais après, il y plein de cas de figures où ça peut marcher. Si l'enfant, pendant 12 mois, a eu l'habitude d'être trimballé partout, dans des endroits nouveaux et inconnus, passé des bras de maman, aux bras de Tata, puis à ceux de la petit voisine de la mamie... finalement le passage chez une nourrice peut très bien s'effectuer (mais, en réalité, il y a eu "passage" dans les mains d'inconnus bien avant, en douceur, l'enfant s'est familiarisé avec ça).
Ou si la nourrice est déjà venue quelques fois à la maison avant et qu'elle vient ensuite garder l'enfant dans la maison de l'enfant, ça peut être plus facile. Il perd certains repères réconfortants (sa maman), mais il garde quand même des repères (sa maison, sa chambre, ses jouets, l'odeurs,...).
Si l'enfant a déjà un frère ou une soeur chez cette nourrice et qu'il le/la rejoint au bout d'un an, c'est aussi plus facile (même principe qu'au-dessus : il retrouve quand même des repères dans l'inconnu. Il ne se sent pas complètement lâché puisqu'il y a encore ses frères et soeur avec lui).

Si tu t'intéresses à la psychologie enfantine et cherches à comprendre comment agir avec les enfants, selon les âges etc, je te conseille fortement la lecture de tous les ouvrages de Françoise Dolto (française), psychologue extrêmement célèbre sur le sujet. Elle a beaucoup contribué à la compréhension de l'enfant (à partir de ses premières heures)considéré comme véritable être humain.

A bientôt.
Lola.