Chère Nathalie,
Tout d'abord merci pour ta réponse approfondie. Je dois dire que dans ton discours, je reconnais énormément de choses que j'ai vécues et que je vis encore.
Comme toi, je deviens fou de ne pas identifier la raison de mon mal. Au bout d'un moment ça devient insupportable (déjà 4 ans). J'ai fait toutes sortes d'analyses, les hépatites, le hiv j'en passe et des meilleures. Et je dois encore faire dans 3 semaines des analyses sur la glande tyroïde, pour ne pas perdre le rythme...
Comme toi, je suis persuadé de couvrir une maladie grave, quelque chose qu’on a pas encore décelée par les analyses. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir : traitement allopathique, acupuncture, sophrologie, phytothérapie, auriculothérapie
Et comme toi j’en arrive à souhaiter détecter une maladie belle et bien présente, car au moins, je connaîtrais l’origine de mon mal et pourrais commencer à prendre une médication.
Mais finalement, rien. Et j'en arrive à la même conclusion que toi. Je crois être responsable de mon propre mal aujourd’hui. J'angoisse tout seul, et il me semble que je déclenche moi-même mes troubles de panique lorsque je suis en situation. Je me suis dit ça en lisant les messages de ce forum la semaine dernière, parce que j'arrivais à me reconnaître à travers le récit de certaines personnes.
Et puis ce que tu cites vient renforcer mes présomptions. Moi aussi le simple coup de téléphone me rend anxieux. C’est vrai il y a 4 ans, au départ de tout mes pbs, j’ai eu en même temps plusieurs affrontements à faire. J’ai pris un médicament qui m’a affaibli l’organisme, j’ai eu une variante de la mononucléose, j’ai eu des pbs de dos, mon père à perdu son travail et mon frère faisait des crises de skysophrénie (fugues). Tout ça est arrivé en même temps, et à ce moment-là, je crois que c’est comme si j’avais reçu un gros coup de bambou sur la tête… Alors j’ai été déstabilisé par tous ces événements, j’ai été totalement épuisé, je n’avais plus de forces pour combattre, et j’ai perdu confiance en moi.
Maintenant j’ai repris des forces (pas encore à 100 %) et je me dit que mon problème est peut être simplement un réflexe auto-conditionné qui est resté, et que donc la solution est en moi et pas avec des médicaments à rendre encore plus malade.
Depuis 1 semaine je dois dire que je vais mieux. Bien sûr ce n’est pas encore l’idéal, loin de là, mais je me sens mieux dans les situations stressantes qui reviennent quotidiennement.
J’ai un peu l’impression de réapprendre quelque chose. Lorsqu’une situation bien connue qui me met en stress arrive, je me dis intérieurement, de rester calme, que je peux très bien affronter l’événement en étant calme. Je suis donc moins rapide dans mes gestes et ma façon de parler, mais ainsi j’arrive à garder une tension nerveuse acceptable.
Et puis au fil du temps, j’ai l’impression que cette nouvelle façon de réagir devient de plus en plus automatique. Ce qui me permet avantageusement de ne plus concentrer 100% de mes efforts à rester calme, mais à continuer le dialogue avec la personne qui est en face de moi. J’ai maintenant parfois l’impression de retrouver mes performances d’avant qui me semblaient bien loin. J’avoue que ça me fait drôle.
Ce qui m’aide aussi c’est de me dire que je ne dois pas combattre mon stress et mon angoisse. Avant, quand le stress montait au cours d’une discussion, je fournissais tous les efforts possibles pour que ça se calme et que ça ne se voit pas. Mais ça ne marchait pas, ça s’empirait. Maintenant, quand je sens un stress revenir, je me ralentis, me concentre un cours instant sur ma respiration. De cette manière j’arrive à mieux contrôler mon état nerveux.
Ce n’est pas encore le rêve bien sûr, mais j’ai quand même le sentiment de reprendre quelque peu confiance en moi. Et puis comme tu l’as dit, ce n’est pas qq chose qui va guérir en qq jours, il faut être plus patient et ça je l’intègre aussi.
C’est tellement bon de se sentir mieux parfois, que ça motive pour continuer dans le même sens.
Voilà donc où j’en suis maintenant. Ca fait en très peu de temps une grande évolution. Je ne vois plus les choses de la même manière, et c’est peut être ça qui change tout.
En tout cas, je te remercie de ton message qui était très intéressant. Parfois, il vaut mieux partager ses expériences que de se sentir bien seul face à des médecins, qui ne sont pas si performants.
J’espère que tu me liras, j’ai mis un peu de temps à te répondre mais j’était absent ces derniers temps.
A bientôt j’espère.
Fabio