comme je ne sors plus depuis plusieurs jours, je navigue à la recherche de "je ne sais quoi",
de réponses ou de solutions à ma souffrance peut-être, je ne sais pas
comment ne pas se retrouver dans ces passages et situations qu'il expose ? je pense à un bref passage comme celui-ci : "J’ai qq rares amis que j’arrive à garder sans savoir comment car allant très souvent mal, j’ai tendance à couper, malgré moi, les ponts."
et puis comment dire ? on a là la magistrale démonstration qu'une saloperie de maladie, épouvantable, "la dépression", gâche au jour le jour la vie d'un jeune mec plein de qualités , tellement lucide, bouffé par une souiffrance qu'il cache ou masque instinctivement, et dont il se préserve comme il peut (J'en fais tout autant), et voilà ce garçon vient demander un peu d'aide, quelques conseils pour en sortir... "sortir la tête de l'eau"
c'est le témoignage le plus bouleversant que j'ai pu lire depuis plusieurs jours,
et ma seule petite motivation aujourd'hui était d'y répondre.
Je souffre d'hypersomnie actuellement, je suis "debout" 5 ou 6 heures dans la journée, je ne sors plus depuis que j'ai eu un malaise 2 jours de suite dans des lieux publics (des commerçants) il y a une dizaine de jours,
épuisée, je n'ai plus la force de rien, je n'ai pas la force de descendre prendre le courrier dans la boîte aux lettres, pas celle de nettoyer une assiette, pas celle de faire à manger, je saisis n'importe quoi dans le réfrigérateur que j'avale sans faim,
je prie que le téléphone ne sonne pas,
si on frappait à la porte, je ferais la morte, à moitié terrifiée,
peut-être que ce soir je regarderai un film ou un documentaire en essayant d'éprouver un minimum d'intérêt, mais encore une fois je me mettrai à chialer sans raison avant la fin,
peut-être que je me déciderai fermement à aller demain consulter le toubib qui est à 800 mètres de chez moi pour lui demander de m'AIDER,
mais lui décrire une telle médiocrité de vie (??) non, je n'ai pas envie de me soumettre encore à son regard "compatissant" ou "grave" ..."la pauvre fille, qu'est ce qu'elle trimballe" se dira t-il inévitablement,
et puis il faudrait d'abord que je me lave les cheveux, que je me maquille, que je m'habille et ensuite que je parcours les 800 mètres qui me séparent de son cabinet, et ça... ,
quoiqu'il en soit je me déciderai une fois pour toutes d'en finir, le repos éternel, la solution magique,
le problème c'est mon fils, ma grand-mère,
enfin je n'ai pas encore essayé de prier, j'y pense souvent, si toutefois quelqu'un là haut ... pouvait me tendre la main (?)
je ne sais plus depuis quand j'ai touché le fond,
depuis 1 mois et demi je pense
Si ma souffrance peut faire écho à la tienne,
si mon témoignage peut t'aider un tant soit peu,
j'en serais très très heureuse,
je cache, je planque cette douleur immense depuis tant d'années,
je suis passée maître dans l'art de la dissimulation, du "faire semblant", pour donner l'impression ou l'illusion d'être COMME les autres, pour ne pas me mettre à l'écart ;
lorsque j'ai tenté de me confier à l'un ou l'autre que je croyais plus réceptif, je me suis très vite aperçue que je n'étais pas comprise ou pas entendue,
même un généraliste peut se sentir un peu largué face à cette maladie,
pour ma part, m'épancher chez un psy ne m'aide pas, je préfère de loin écouter que m'écouter,
finalement, ta détermination et ton courage sont magnifiques
merci de m'avoir lue