Je ne sais plus à qui parler, je ne sais plus quoi faire. J'en ai assez de faire des efforts surhumains pour garder ma tête hors de l'eau. Je voudrais tellement pouvoir faire l'étoile et me laisser flotter, mais ces derniers temps, j'ai plutôt le goût de me laisser couler... Je n'ai jamais autant pensé à la mort. Même durant ma longue dépression, je n'y ai jamais autant pensé.
Je fais une rechute de dépression en ce moment. Et je suis complètement découragée ! Je n'ai pas l'énergie pour me battre encore !!! Je suis épuisée. Mon estime personnelle est réduite à la grosseur d'un petit pois écrasé. Je me trouve grosse... mais je n'ai pas l'énergie pour changer ça. Je n'ai pas d'homme dans ma vie et je n'en peux plus de souffrir de la solitude. J'ai 31 ans, je mesure 5'8'' et je pèse 170 livres. Je prends de l'Effexor pour ma dépression et du clonazépam pour dormir, depuis 2 ans et demi . Je viens de recommencer ma thérapie cognitivo-comportementale et de réaugmenter Effexor à 300 mg.
Je fais un travail que j'aime mais que je trouve de plus en plus difficile à poursuivre. Me lever le matin est extrêmenent difficile ! Il m'arrive d'être en retard et de subir les foudres de mon patron. Cela me crée beaucoup de stress. Je comprends son point de vue de gestionnaire, mais un peu de compréhension me ferait tellement de bien ! Je peux bien rêver... Il y a tellement de gens qui perçoivent la dépression comme de la faiblesse. Même moi, connaissant bien la maladie, je me juge souvent. Grrrrrrr...
La plus grande souffrance dans ma vie est de ne pas avoir d'enfants, ni d'amoureux. J'ai peur de finir ma vie toute seule. Mais je me rends compte que si je mets fin à ma vie en ce moment, c'est ce qui arrivera ! Ouin... je ne suis pas avancée !
Je suis fille unique et je sais que mes parents aiment beaucoup les enfants. Mon père a construit, sur son terrain, une cabane pour les enfants de mes cousins ! Quand j'ai vu ça aujourd'hui, je me suis enfoncée dans une spirale noire... Je me suis sentie tellement inadéquate, pas assez, pas une vraie femme... J'ai eu honte d'exister. J'ai eu honte de ne pas être celle que mes parents auraient voulu. Même s'ils disent le contraire, la cabane pour moi prouve le contraire. Il y a un manque dans la vie de mes parents et j'en suis responsable. Je ne leur ai pas donné de petits enfants. Je suis jalouse de mes cousins. J'envie leur belle vie dans leurs grandes maisons avec leurs beaux enfants... Je ne suis même pas capable d'aller les visiter tellement je me sens mal, j'ai honte et je suis jalouse d'eux. Je n'ai aucune valeur aux yeux de la société. La seule chose que je fais de bien est d'enseigner à mes élèves. Mais la société ne valorise même pas mon travail ! Et je veux des enfants à moi, je veux une famille et quelqu'un qui m'aime vraiment et moi-aussi.
Il y a un grand vide dans ma vie. Une aspiration profonde non réalisée. Un célibat non choisi. En fait, je n'ai plus de projet de vie. Je veux partager ma vie avec quelqu'un, avoir un projet de vie commun. C'est tellement simple, mais ça n'arrive pas.
Il n'y a pas longtemps, quelqu'un a appelé chez moi par erreur et j'ai alors appris que mon ex avait quelqu'un dans sa vie. Tout le monde m'a dit que j'aurais dû m'en douter après trois ans de séparation... Mais non ! Je me protégrais d'une certaine façon. Je ne voulais pas savoir ! Quand il m'a quittée, il m'a dit que ce n'était pas parce qu'il ne m'aimait plus, mais parce qu'il n'était pas bien dans la vie de couple ! C'est pour ça que j'étais en colère ! J'apprends, tandis que je suis bien tranquille à la maison, par le biais de la personne qui fait ses impôts, qu'il y a une fille sur son rapport d'impôt... Faut le faire !
Sur le coup, ça a été un choc émotif très grand, puis, j'ai réalisé qu'un poids était parti de mes épaules. La menace d'apprendre cette mauvaise nouvelle ne planait plus sur moi. Je savais. Les effets positifs de la libération ont été de courte durée. La fatigue s'est emparée de moi, l'irritabilité avec mes élèves, le manque de mémoire et de concentration. C'est là que je suis allée voir mon médecin et que je suis retournée chez ma psy. Mais bordel que je suis écoeurée de tirer de l'arrière ! Je voudrais aller bien et être heureuse comme les autres. Redevenir la belle femme que j'étais. Car de l'extérieur, je semblais avoir tout pour moi. J'ai parfois l'impression que la vie m'a punie d'avoir trop reçu et m'a tout enlevé. Je me sens comme Job, dans la Bible. Celui qui perd tout et qui crie à Dieu sa colère et son désespoir...
Existe-t-il un moyen de m'en sortir sans faire d'efforts ? Je n'en peux vraiment plus... Je n'ai plus la force. Les idées de mort sont très présentes dans mon esprit. Les seules choses qui me retiennent sont la peur que Dieu ne veuille pas de moi si je me suicide et je ne veux pas faire de peine à ma mère. That's it ! Plus rien ne compte. Un petit mot d'encouragement svp... J'en ai vraaaaaaaaiment besoin !
Merci d'avoir pris le temps de me lire.
Juliette