j'aime mes stigmates... est-ce grave?

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j'aime mes stigmates... est-ce grave?

#0 Posté le par loisemakhno

Bonjour,

J'ai déjà posté dans cette section il y a quelques mois, à propos de mon trouble. Je suis toujours dans la même panade qu'alors, mais je prends de plus en plus conscience d'un détail qui pourrait avoir son importance... Si vous pouviez me donner votre avis dessus, cela m'aiderait peut-être à comprendre ce que je dois en faire.
Cet été, lors d'une consultation, je disais à mon psychiatre que mis à part les troubles physiques, j'adorais être malade, estampillée "malade psychiatrique". A la fin de la seance, comme d'habitude, j'essayais de lui tirer les vers du nez quant à savoir ce qu'il pensait de mon état, etc. Il me répondit que çà avait l'air d'aller mieux, mais qu'une chose l'inquiétait, cette fameuse réflexion au sujet de mon attachement à ma maladie.
Depuis, je n'arrête pas d'y repenser, en essayant sincerement de décortiquer cette dualité en moi, mais plus j'avance, et plus il m'apparait comme certain que j'adore cette anxiété généralisée.

Bien sûr, je veux guérir, parce le quotidien est insupportable avec tous ces symptômes physiques. Par contre, je crois que l'idée que ce que j'ai subi antérieurement ait des conséquences réelles me fait du bien.
Vous savez, j'ai si peu confiance en moi, ou plutôt, je me considère tellement peu comme ayant une quelconque importance, que je n'ai jamais cru que je pouvais souffrir autant que les autres. J'ai toujours bien vécu mes douleurs (physiques, émotionnelles, etc), parce que je n'arrive pas à concevoir pouvoir souffrir autant qu'une personne qui -par exemple- m'a dit qu'une fois, elle avait terriblement souffert...
Je crois les autres avant de me croire moi.
Ce qui fait que je n'ai jamais cru sincerement que je pouvais être malheureuse. Avant que mon anxiété généralisée se déclare, cela faisait des années que je me posais la question d'une possible dépression nerveuse. Mais j'y répondait toujours par le déni. Je me croyais heureuse, même si je pressentais que je ne l'étais pas au fond de moi. Mais impossible d'accepter l'idée que je puisse souffrir assez pour "obtenir" une dépression.
Alors, quand mon anxiété s'est déclarée, en l'espace de 10 jours, j'ai dû apprendre par la bouche de differents médecins que je souffrais de cela, suite à (vraisemblablement) une dépression non-diagnostiquée. Le choc fut brutal, mais petit à petit, je pris conscience de ce que cela signifiait: cela faisait des années que j'étais mal, sans jamais vouloir l'accepter. Enfin, moi aussi j'avais le droit d'être en souffrance. Depuis, je n'ai pas avancer d'un poil, niveau confiance en soi. Alors, je me raccroche tout le temps au fait que j'ai cette maladie, qu'elle ne m'est pas tombé dessus par hasard, et que donc j'ai le droit de souffrir.
J'ai conscience du pathétique d'un discours comme le mien (encore en train de me rabaisser! ). Mais cette prise de conscience ne fait en rien changer ma vision de moi-même (je n'ai jamais mis autant de MOI dans un texte...:lol: ).

Quelqu'un a t-il une idée qui pourrait me faire avancer? Comme je fais plus confiance aux autres qu'à moi, vos critiques, vos idées me marqueront probablement mieux que les miennes! :)
Je n'ose demander si quelqu'un d'autre réagit comme moi face à ce qu'il ressent, mais si jamais cette (ces) personne existe, qu'elle se manifeste!

Au plaisir de vous lire,
Loisemakhno

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Message #13

#13 Posté le par faust7

Bonjour Loisemakhno,

Au sujet de ta relation avec la maladie, il y a une explication logique qui est en lien avec l'anxiété généralisée.

D'abord, il faut rappeler que les gens atteints du TAG (trouble d'anxiété généralisée) ne peuvent pas tolérer l'incertitude. Certaines études démontrent même que ces gens préfèrent souvent être dans une mauvaise passe (mais certaine et connue) que dans une situation positive qui inclut quelques éléments incertains (et ce, aussi improbables qu'ils soient).

Ceci dit, la technique 'naturelle' #1 utilisée par les gens atteints du TAG est l'évitement. L'évitement fonctionne bien à court terme, mais est très nocif à long terme, car l'individu devient victime d'autoconditionnement. Donc chaque fois qu'il évite une situation (prendre le métro, manger des peanuts (allergies?), aller au cinéma, etc.) il renforce l'idée que ces activités comportent un risque élevé, alors que la probabilité qu'elles surviennent est très peu élevée.

Donc dans votre cas, savoir que vous êtes malade est une certitude. Tant et aussi longtemps que votre psychiatre ou médecin vous dit : "vous avez le TAG", cela vous rassure, car aussi négatif soit-elle, cette phrase est une certitude et est réconfortante à sa facon. Bref, le jour ou le medecin va vous dire que vous etes guéri, vous allez DOUTER de la véracité de ses propos et cela va vous créer le l'anxiété (intolérance à l'incertitude accompagnée de malaises physiques).

Rappelez-vous, il n'y a aucune certitude réelle dans ce monde et c'est ce fait qui rend la vie si difficile aux personnes victimes du TAG.

Je vous encourage à lire des livres sur le sujet, il existe plusieurs techniques qui visent à désensibiliser notre système face à l'incertitude. La technique la plus utilisée et qui donne le plus de résultats est l'exposition progressive.

Bonne chance,

Faust7

Nouvelle bible !

#12 Posté le par Izaline

Bonsoir loisemakhno,

Je viens de te faire un texte de pas mal de lignes, et, j'ai fait la manipe qu'il ne fallait pas, j'ai tout perdu ! Je vais essayer de recommencer !

Tout d'abord, je suis triste de voir dans quelle détresse tu te trouves... Il est très dur de penser n'avoir pas besoin de rouvrir ses boîtes de conserves ! De ne pas savoir quoi faire des jours qu'elles contiennent ! Simplement, de ne pas envisager de demain.

Je voudrais te conseiller un livre que tu ne trouveras pas chez les Carmélites (enfin, je pense), il s'appelle NAITRE GAGNANT. Je n'ai pas le nom de l'auteur sous les yeux, mais, tu le trouveras facilement sur le net. D'ailleurs, j'ai personnellement, acheté ce livre d'occasion sur le net. Je parle des Carmélites parce que je pense que ce livre est réellement un livre de chevet à avoir pour bible.

Lorsque j'ai commencé à le lire, je me suis vue née PERDANTE à 100 %. C'est dur de se voir dans le miroir du livre ! :oops:

Si tu veux en psychologie, on classe les gens en deux cathégories : les OK+ et les OK-. Je shématise : les OK+ sont des gens qui se sentent bien. Du fait, les OK- des gens qui se sentent mals.

Puis, il y a les OK- qui voient les autres OK+ (ils sont nuls sous tout rapport, mais voient les autres biens, et, supérieurs à eux. :( )

Les OK+ qui voient les autres OK-. Ce sont des gens qui se croient biens, et, forts, et, qui pour exister en tant que OK+, pensent que les autres sont des OK- (des nuls). En fait, ces pseudos OK+ là sont des OK- qui s'ignorent ! :wink:

Les OK+ qui voient les autres OK+ : ce sont des gens qui sont biens dans leurs peaux et qui voient les autres aussi biens qu'eux. Le juste équilibre ! :lol:

Le mauvais équilibre, ce sont les OK- qui voient les autres OK-. Ils se sentent nuls, et, voient les autres nuls. Que peuvent-ils espérer ? :cry:

J'étais OK- qui voyait les autres OK+. Je vire ma cutie lentement, mais sûrement ! Je vois toujours les autres OK+, mais, également, je commence à me sentir OK+. Y a encore du boulot, mais, faut pas baisser les bras ! :wink:

D'après ce que tu as pu dire, je te vois bien dans cette même cathégorie... C'est sûr que c'est difficile et que c'est long, mais, je te jure que l'on peut évoluer dans le bon sens : et devenir OK+ !

De tout coeur, je te le souhaite, à mon avis, il vaut mieux essayer cela que d'aller chez les Carmélites, surtout si tu es athée, tu vas avoir du mal à intégrer le groupe ! :wink:

Les choses se font doucement, il faut le temps au temps. L'important, c'est de garder une petite lumière allumée, et, d'essayer de ne pas la perdre de vue... Et au fil du temps, elle va grandir cette lumière ! Essaye d'y croire, essaye de croire en TOI. Apprends à croire en TOI.

Je sais que les mots sont faciles, mais, je te promets qu'on y arrive !

Des livres je pourrais t'écrire de tout ce que j'ai appris en galérant pour sortir de la dépression chronique, du statut de OK-... Et, je n'ai pas fini d'apprendre ! :lol:

On arrive à tout, même à s'arrêter de fumer, moi aussi, je remettais aux lendemains... à beaucoup de lendemains, et puis, un jour, mon fils m'a dit : je travaillerai à l'école quand tu t'arrêteras de fumer ! :oops: Ca fait un choc. Mais, là, j'ai réagi, et, je me suis fixé une date à laquelle j'ai décidé de m'arrêter de fumer. Et, cette date va fêter ses 10 ans le 27 janvier prochain. Et mon fils a brillamment réussi ses études ! :D

J'espère te donner un peu d'espoir...

Tiens le coup, y a plein de monde autour de toi ! Tu vas y arriver ! Tu aimeras le soleil, et le lever de soleil du lendemain ! Et tu voudras que le soleil se lève demain ! Je te l'espère de tout coeur ! :)

Quelques petits conseils

#11 Posté le par Marika25

Bonjour,

Je trouve le filon de ta relation avec ta mère très intéressant...

Peut-être pourrais-tu dresser un bilan écrit de toute ta relation avec elle? Dans ses moindres détails...Pas un long texte suivi nécessairement, mais sous formes de points, de listes, de tableau, de dessins mêmes...

Tu as besoin d'avoir d'abord un portrait clair de l'état des choses pour voir d'où tu viens, comment votre relation a influencé ce que tu es aujourd'hui...

Tu l'as peut-être déjà fait mentalement, mais l'écrire est très important. Il faut être beaucoup plus honnête en écrivant qu'on n'est obligé de l'être lorsqu'on a des pensées fugaces...

Aussi, comme tu as peur d'affronter ta mère dans la réalité pour le moment (elle semble intimidante à tes yeux), fais-le sans elle...Je t'explique: moi aussi j'ai eu une relation très difficile avec ma mère. J'étais incapable de "vider mon sac" avec elle. Alors ma thérapeute m'a fait mettre une chaise vide devant moi et m'a fait la regardé comme si ma mère y était assise, et lui parler, lui dire tout ce que j'ai toujours voulu lui dire...au début, je me sentais idiote de le faire, mais très vite, les émotions se sont mises à sortir. Notre cerveau, rendu à un certain point, ne fait plus la différence. Si on lui fait croire qu'on parle à la personne, lui il pense que c'est ce qu'il est en train de faire... J'en ai pleuré et pleuré. Autre chose aussi: imagine-toi quelle serait la pire chose qui pourrait arriver si tu confrontais ta mère. Dans la majorité des cas, on se rend compte que ce n'est pas aussi effrayant qu'on le pensait (il y a toujours des exceptions :wink: ). D'un autre côté, essaie d'imaginer quelles pourraient être les conséquences de ne pas la confronter (pour toi, sur ta vie, le reste de ton entourage, etc.). Tu peux le faire sous forme de tableau en deux colonnes. Je te garantie que tu vas te rendre compte que la seconde colonne pèse beaucoup plus lourd que la première...Ça pourrait éventuellement te donner le courage de passer à l'action. Mais ne te force pas, chaque chose vient en son temps. Tu sentiras le bon moment venir si tu portes attention à ce qui se passe en toi...

Marika