Des chercheurs en psychologie ont mis à jour la célèbre pyramide des besoins d'Abraham Maslow, proposée dans les années 1940. Leur proposition de révision, controversée, est publiée dans la revue Perspectives on Psychological Sciences.
La pyramide révisée reflète les nouvelles découvertes et théories dans les domaines des neurosciences, de la psychologie du développement et de la psychologie évolutionniste, explique Douglas Kenrick de l'Université d'État d'Arizona, auteur principal.
La pyramide de Maslow n'a pas toujours été soutenue par les recherches empiriques, précise de son côté Steven Neuberg, coauteur. Elle était de plus en plus considérée comme bizarre et démodée, ajoute-t-il.
Elle représente une hiérarchie des besoins. Ceux qui sont à la base ont priorité sur ceux qui se situent plus haut. À la base se trouvent les besoins physiologiques tels que la faim, la soif et le désir sexuel.
Selon Maslow, une personne affamée ne sera pas centrée sur les autres buts. Mais si elle est satisfaite à un certain niveau, elle se centre sur d'autres besoins. Donc, une fois qu'elle est bien nourrie, elle se soucie de la sécurité. Une fois en sécurité, elle s'inquiète de l'affection et de l'estime, etc. Au sommet de la pyramide se trouve le besoin d'autoactualisation, le désir d'exprimer son potentiel créatif unique.
L'équipe de recherche, qui incluait également Vladas Griskevicius de l'Université du Minnesota et Mark Schaller de l'Université de la Colombie-Britannique, a restructuré la pyramide pour tenir compte des processus psychologiques qui changent radicalement en réponse à des motivations fondamentales liées à l'évolution, telles que sa propre protection, l'accouplement ou les préoccupations concernant son statut.
Les quatre niveaux à la base de la nouvelle pyramide sont très compatibles avec celle de Maslow. La modification la plus controversée est que l'actualisation de soi ne figure plus dans la pyramide. Au sommet de celle-ci figurent trois motivations essentielles liées à l'évolution que Maslow avait négligées : l'acquisition d'un(e) partenaire, sa rétention et la parentalité.
Selon les auteurs, alors que la réalisation de soi est intéressante et importante, elle ne représente pas un besoin fondamental lié à l'évolution. Bon nombre des activités que Maslow étiquetait comme appartenant à cette catégorie (créativité artistique, par exemple) reflètent des motivations plus biologiquement fondamentales d'obtenir un statut, qui à son tour sert l'objectif d'attirer des partenaires.
« Parmi les aspirations humaines qui sont les plus biologiquement fondamentales se trouvent celles qui ultimement facilitent la reproduction de nos gènes chez les enfants de nos enfants », explique Kenrick. « Pour cette raison, la parentalité est primordiale. »
Ces motivations ne sont pas conscientes nécessairement. Les artistes, par exemple, ne pensent pas consciemment à augmenter leur succès de reproduction quand ils ressentent une inspiration pour peindre ou écrire. Ils le font pour diverses raisons, sans être conscients de la fonction ultime, expliquent les chercheurs.
La reproduction des humains ne concerne pas seulement la sexualité et donner naissance. Il s'agit également d'élever les enfants et les rendre à l'âge où ils peuvent également se reproduire.
Par ailleurs, pour Maslow, une fois qu'un besoin est comblé, il disparaît alors que la personne passe à l'étape suivante. Dans la pyramide modifiée, les besoins se chevauchent les uns les autres et coexistent au lieu de se remplacer complètement. Par exemple, certains signaux de l'environnement peuvent réactiver des besoins déjà comblés. Si une personne marche dans la rue en pensant à l'amour, l'art ou le sens de la vie, elle reviendra rapidement au niveau d'autoprotection, si elle voit un gang de mauvais augure se diriger sur son chemin.
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3 besoins psychologiques à la base de la motivation, du bien-être et de la performance
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TEST : Vos besoins psychologiques fondamentaux sont-ils satisfaits ?
Psychomédia avec source : Eurekalert
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