Les pères français s'impliquent toujours beaucoup moins que les mères dans les tâches familiales indique une nouvelle étude de l'Institut national d'études démographiques (INED) (1). L'étude évaluait la participation des parents à 5 aspects de la vie des enfants : l'habillage, les accompagnements à la crèche ou à l'école, les devoirs, le coucher ainsi que les jeux et loisirs. Plus de 1600 personnes vivant avec au moins un enfant âgé de moins de 14 ans ont été interrogées.

La participation des hommes aux soins et à l'éducation des enfants progresse peu, conclut l'étude.

Dans plus de la moitié des familles, l'habillage et les devoirs sont pris en charge exclusivement ou le plus souvent par les mères. Le coucher et surtout les loisirs sont plus mixtes : dans plus de 60 % des familles, les pères et les mères participent à égalité aux activités ludiques des enfants.

Les femmes s'investissent plus dans les tâches quotidiennes « contraintes » (s'habiller, faire ses devoirs, se déplacer) et celles qui sont en partie assimilables à du travail domestique alors que les hommes s'impliquent davantage dans les activités ludiques, affectives et de « sociabilité, résume l'étude.

Le comportement des pères varie en fonction de l'âge et du sexe des enfants : ils réduisent leur participation quand les enfants grandissent ; ils privilégient les garçons, s'occupant plus de l'habillage de leurs fils que de leurs filles, suivant mieux leurs devoirs et étant plus présents pour le coucher et les loisirs.

La participation des hommes est plus importante dans le cas d'études supérieures chez la mère et le père et chez les pères plus jeunes (moins de 35 ans).

Ces résultats confirment ceux d'études précédentes. En 1998, l'enquête Emploi du temps de l'Insee avait indiqué que 80 % des tâches domestiques, telles que vaisselle, courses, ménage, lessive, soins matériels aux enfants, était encore assurées par les femmes et, en 2000, la direction des études du ministère du travail (Dares) et le Service des droits des femmes et de l'égalité constataient que le « travail parental », qui représente une quarantaine d'heures par semaine, reposait aux deux tiers sur les mères.

(1) Menée par Carole Brugeilles et Pascal Sebille de l'université Paris-Ouest-Nanterre, cette étude est publiée dans le dernier numéro de Politiques sociales et familiales, la revue de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF).

Psychomédia avec source : Le Monde