Des chercheurs de l'Université de Montréal, dont les travaux sont publiés dans le Journal of Neuroscience, ont identifié comment des cellules nerveuses développent une résistance (tolérance) aux médicaments opioïdes contre la douleur.
Des récepteurs positionnés sur la paroi des cellules nerveuses sont prêts à interagir avec des substances chimiques correspondantes, appelées leurs ligands, produites par l’organisme ou introduites sous forme de médicaments. Le contact entre un ligand et un récepteur agit comme un signal qui enclenche diverses réactions dans la cellule.
Jusqu'à maintenant, il était considéré que les diverses substances pouvant se lier à un récepteur agissaient comme des interrupteurs sur ces récepteurs, et produisaient à peu près la même ampleur de la réaction, explique Graciela Pineyro, coauteure de cette étude. Il est maintenant connu que les récepteurs peuvent réagir différemment à différentes substances.
Une fois activés par une substance, les récepteurs se déplacent de la surface de la cellule vers l’intérieur. Une fois ce « périple » terminé, ils peuvent soit être détruits, soit retourner à la surface pour servir à nouveau grâce à un processus appelé « recyclage des récepteurs ».
L'équipde de Graciela Pineyro a découvert, en comparant deux sortes d'opioïdes – DPDPE et SNC-80 –, que les produits chimiques qui favorisent le recyclage des récepteurs produisent moins de tolérance analgésique (la cellule concervant mieux sa capacité de réagir à la substance).
Il y aurait lieu de croire, souligne la chercheuse, "que la mise au point de substances opioïdes favorisant le recyclage pourrait être une manière de produire des analgésiques opioïdes à action prolongée
".
Une étude française récente mettait également à jour un mécanisme des récepteurs des médicaments morphiniques dont la découverte ouvre la voie à la recherche de médicaments avec moins d'effets secondaires.
Psychomédia avec source: Université de Montréal. Tous droits réservé.