Depuis quelques années, il est connu que les troubles du sommeil ou un cycle sommeil/éveil perturbé (comme chez les travailleurs de nuit) augmentent le risque de diabète de type 2. Une nouvelle étude franco-britannique, publiée dans la revue Nature Genetics, montre l'implication directe d'un mécanisme de contrôle des rythmes biologiques dans la maladie.
L'insuline favorise l'utilisation du glucose par les cellules de l'organisme et par conséquent la diminution du taux de glucose dans le sang.
Sa production décroit durant la nuit ce qui permet d'éviter hypoglycémie et reprend durant le jour ce qui permet de réguler les variations de glucose amenées par les apports alimentaires.
Les équipes de Philippe Froguel et Ralf Jockers du CNRS ont, avec des chercheurs britanniques, montré l'implication d'un gène clé de la synchronisation du rythme biologique dans le diabète de type 2, celui du récepteur de la mélatonine, une hormone, produite par le cerveau à partir de la tombée de la nuit, qui synchronise l'horloge biologique.
Le gène MT2 qui code pour ce récepteur a été séquencé chez 7600 diabétiques et personnes ayant une glycémie normale. Quarante mutations rares qui modifient la structure du récepteur ont été trouvées. Quatorze d'entre elles rendent le récepteur non fonctionnel. Les porteurs sont donc insensibles à la mélatonine. Ils ont un risque de diabète près de sept fois plus élevé.
Ces travaux pourraient mener, indiquent les chercheurs, à de nouveaux traitements du diabète ciblant l'activité de ce récepteur afin de rétablir le rythme biologique et le contrôle associé de l'insuline. Ils montrent aussi l'intérêt, soulignent-ils, du séquençage du génome de chaque personne diabétique afin de personnaliser leur traitement car les causes génétiques de la maladie sont nombreuses.
Ils aident avant toute chose, ajoutons-nous, à mieux comprendre l'importance, pour prévenir ou contrôler le diabète, de respecter les rythmes circadiens naturels, de dormir suffisamment (plusieurs chercheurs ont souligné que le sommeil devrait être un élément important du traitement) et de manger le jour plutôt que la nuit.
Des problèmes de santé mentale tels que la dépression et le trouble bipolaire ont été liés à un risque accru de diabète. Des perturbations de l'horloge biologique pourraient être impliquées dans les mécanismes sous-tendant ce lien.
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