de meilleurs traitements avec moins d’effets secondaires». Ces travaux ont été publiés en mai 2018 dans la revue Nature Medicine.
Menés en parallèle chez l’homme et chez la souris, les travaux, dirigés par Eléni Tzavara de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et Bruno Giros de l’Université McGill (Québec), se sont intéressés au fonctionnement des antidépresseurs classiques qui agissent sur deux neurotransmetteurs connus pour avoir un effet sur l’humeur, soit la sérotonine et la noradrénaline.
Le communiqué de l'Université McGill explique :
«
Lorsque ces neurotransmetteurs entrent en contact avec des récepteurs situés à la surface des neurones du cerveau, ils déclenchent une série de cascades de signalisation à l’intérieur de la cellule. Ainsi, telle une course à relais, diverses molécules vont se transmettre des instructions devant être livrées jusqu’au noyau, lui indiquant d’activer ou inactiver l’expression de gènes impliqués dans diverses fonctions biologiques. Puisque les antidépresseurs agissent directement sur deux neurotransmetteurs ayant plusieurs fonctions, ces traitements s’accompagnent de plusieurs effets secondaires.Dans cette étude, les chercheurs démontrent toutefois que chez la souris, il est possible de cibler un seul coureur de cette course à relais, Elk-1, une molécule qui intervient en fin de piste et qui semble être directement impliquée dans les troubles dépressifs. »
En régulant l’expression de nombreux gènes, la protéine Elk-1, un facteur de transcription, « joue un rôle important dans la modification des émotions et du comportement
».
« Inhiber sa signalisation à l’aide d’un composé qui perturbe spécifiquement l’interaction protéine-protéine entre Elk-1 et son régulateur principal, la MAP-kinase-ERK, induit des effets antidépresseurs.
»
« Ce qui est intéressant et assez nouveau c’est que nous avons démontré l’intérêt d’aller cibler des modules de signalisation (un coureur) et non pas la voie entière
», explique M. Giros. « Cette approche chirurgicale devrait nous permettre d’éviter les effets secondaires des traitements antidépresseurs classiques.
»
« Là où les antidépresseurs habituels agissent à l’extérieur de la cellule pour modifier l’information qui arrive à cette dernière, l’inhibiteur de Elk-1 agit à l’intérieur de la cellule pour modifier la façon dont l’information est traitée
», explique Eleni Tzavara.
Les médicaments existants pour traiter la dépression sont sans effet pour environ 33 % des malades, souligne M. Giros. Le temps de réponse thérapeutique avec des antidépresseurs classiques étant de 3 semaines la nouvelle cible de traitement pourrait avoir des effets plus rapides.
Ce médicament potentiel est développé par Melkin Pharmaceuticals, une biotech dont M. Giros est le cofondateur.
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Psychomédia avec sources : Fondation Fondamental, Centre de recherche de l'hôpital Douglas, Nature Medicine.
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