L'alimentation ultra-transformée affecterait la santé mentale, selon une étude menée par des chercheurs français, britanniques et australiens dont les résultats ont été publiés en mars 2023 dans la revue Nutritional neuroscience.
L’équipe française de Tasnime Akbaraly (Inserm), à l'origine de ces travaux, a déjà montré qu’une alimentation déséquilibrée, de type « occidental », riche en gras et pauvre en fruits et légumes, est associée à un risque accru de dépression.
Dans cette nouvelle étude, elle s'est penchée sur l’effet des aliments ultra-transformés. Il a été montré qu'ils « favorisent le stress oxydatif et l’inflammation, et qu’ils modifient le microbiote intestinal ou encore l’expression du génome. Il n’est donc pas exclu qu’ils aient un impact sur la santé mentale, connue pour être sensible à ces différents facteurs
», explique la chercheuse.
L’équipe a analysé des données portant sur 4 554 participants de la cohorte Whitehall II qui inclut des fonctionnaires britanniques âgés de 35 à 55 ans, recrutés entre 1985 et 1988. Les symptômes dépressifs et leurs recours à des médicaments antidépresseurs ont été évalués quatre fois entre 2002 et 2016. La consommation d’aliments ultra-transformés entre 1991 et 2004 a été estimée à partir de questionnaires alimentaires, combinés à l’utilisation de la classification NOVA, qui catégorise les aliments selon leur niveau de transformation. (Qu'est-ce que les aliments ultratransformés ? La classification NOVA des aliments en 4 groupes)
Les participants faisant partie du quintile consommant le plus d'aliments ultra-transformés (moyenne de 33 % des apports quotidiens totaux en grammes) avaient un risque accru de 31 % de souffrir de symptômes dépressifs récurrents (2 épisodes ou plus) comparativement aux participants des quatre quintiles inférieurs (moyenne de 18,1 % des apports quotidiens). (TEST de sévérité de la dépression)
Cette association était présente même en tenant compte des facteurs sociodémographiques, des habitudes de vie et de la santé globale, précise la chercheuse.
Une limite de cette étude est que la causalité peut être bidirectionnelle, c'est-à-dire que la dépression pourrait amener à consommer plus d'aliments ultra-transformés. Diverses analyses réalisées par les chercheurs suggèrent toutefois, sans le prouver, que l'alimentation a plus d'effet sur la dépression que l'inverse.
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Pour plus d'informations sur l'alimentation et la dépression, sur la psychiatrie nutritionnelle et sur l'alimentation ultra-transformée, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Inserm, Nutritional neuroscience.
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