Les aliments ultratransformés et raffinés, qui constituent une large part de l'alimentation moderne, sont les principaux responsables de l'épidémie d'obésité dans le monde occidental, estiment les auteurs d'une étude publiée en novembre 2022 dans la revue Obesity.
Cette étude confirme les données de plus en plus nombreuses qui supportent l'hypothèse de l'« effet levier des protéines ».
Cette hypothèse, introduite en 2005 par David Raubenheimer et Stephen Simpson du Centre Charles Perkins de l'Université de Sydney, soutient que lorsque l'apport en protéine se situe en dessous des besoins, la volonté de l'organisme d'atteindre son apport cible en protéines fera continuer à consommer des calories inutiles jusqu'à ce que le besoin en protéines soit comblé. Les gens consomment trop de graisses et de glucides en raison du fort appétit du corps pour les protéines, qu'il privilégie activement par rapport à tout le reste.
Deux prédictions qui découlent de l'hypothèse sont que les humains :
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régulent l'apport alimentaire pour maintenir les protéines dans une fourchette étroite ;
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l'apport énergétique (calorique) est une fonction inverse du pourcentage d'énergie provenant des protéines parce que l'apport absolu en protéines est maintenu dans des limites étroites (lorsque la consommation de protéine est faible, la consommation de calories augmente).
L'alimentation contient de moins en moins de protéine
Étant pauvres en protéines, les aliments ultratransformés et raffinés donnent faim et amènent à manger davantage, confirme l'étude.
« Les aliments des régimes occidentaux contiennent de moins en moins de protéines. Vous devez donc en consommer davantage pour atteindre votre objectif en protéines, ce qui augmente effectivement votre apport énergétique (calorique) quotidien
», explique Raubenheimer, coauteur de la nouvelle étude.
Le rôle des protéines
Les protéines sont les éléments fondamentaux de la vie : chaque cellule du corps en contient, et elles sont utilisées pour réparer les cellules ou en fabriquer de nouvelles ; il est estimé que plus d'un million de formes de protéines sont nécessaires au fonctionnement du corps humain.
Les sources de protéines comprennent les viandes, le lait, le poisson, les œufs, le soja, les légumineuses, les haricots et certaines céréales comme le germe de blé et le quinoa.
La « faim de protéines » est à l'origine de la suralimentation
Les chercheurs de l'Université de Sydney (1) ont analysé les données d'une enquête nationale menée en 2011-2012 avec 9 341 personnes représentatives de la population. L'âge moyen était de 46,3 ans. L'apport énergétique moyen était de 2072 calories par jour, le pourcentage moyen d'énergie provenant des protéines n'étant que de 18,4 %, contre 43,5 % pour les glucides et 30,9 % pour les lipides, et 2,2 % pour les fibres et 4,3 % pour l'alcool. (CALCUL rapide de votre besoin en calories selon votre métabolisme de base et votre activité)
Les deux prédictions de l'hypothèse ont été confirmées : l'apport moyen en protéines était de 18,4 %, et l'apport énergétique (calorique) diminuait avec l'augmentation de l'énergie provenant des protéines.
Les personnes dont la proportion d'énergie provenant des protéines était plus élevée au début de la journée avaient un apport énergétique total beaucoup plus faible pour la journée.
Les aliments ultratransformés
Il a été démontré que les aliments discrétionnaires ultratransformés constituent un diluant important des protéines et sont associés à une augmentation de l'apport énergétique mais pas de l'apport protéique.
Les participants ayant une proportion de protéines inférieure à celle recommandée au premier repas ont consommé plus d'aliments discrétionnaires (aliments à forte densité énergétique et riches en graisses saturées, sucres, sel ou alcool) tout au long de la journée, et moins des cinq groupes alimentaires recommandés (céréales, légumes/légumineuses, fruits, produits laitiers et viandes). Par conséquent, leur régime alimentaire était globalement moins bon à chaque repas, leur pourcentage d'énergie protéique diminuant alors même que leur consommation d'aliments discrétionnaires augmentait - un effet que les scientifiques appellent « dilution des protéines ».
«
Ces résultats soutiennent une explication écologique et mécaniste intégrée de l'obésité, dans laquelle les aliments hautement transformés à faible teneur en protéines conduisent à un apport énergétique plus élevé en raison de la réponse biologique au déséquilibre des macronutriments induit par un appétit dominant pour les protéines», concluent les chercheurs. «Cette étude soutient un rôle central des protéines dans l'épidémie d'obésité, avec des implications significatives pour la santé mondiale.»
L'étude de l'équipe CPC a été choisie par les rédacteurs d'Obesity comme l'un des cinq meilleurs articles de l'année.
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(1) Amanda Grech, Zhixian Sui, Anna Rangan, Stephen J. Simpson, Sean C. P. Coogan, David Raubenheimer.
Psychomédia avec sources : University of Sydney, Obesity.
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