Développée par le psychologue américain Steven C. Hayes et ses collègues, l'ACT fait partie des thérapies cognitivo-comportementales dites contextuelles ou de troisième vague.
Dans l'ACT, les clients sont encouragés à abandonner la lutte pour changer les pensées et les émotions non désirées et, à la place, se concentrer sur le moment présent et agir selon ce qu'ils valorisent le plus.
Les stratégies d'acceptation et de pleine conscience sont utilisées pour apprendre à diminuer l'identification avec les cognitions et l'évitement afin de se concentrer sur le moment présent et améliorer la flexibilité psychologique. Les clients apprennent à clarifier leurs objectifs et leurs valeurs et à s'engager dans des stratégies de changement de comportement.
Dans Psychology Today, le psychologue Nick Joyce du University of South Florida Counseling Center donne en exemple la méthode basée sur cette psychothérapie qu'il utilise avec des personnes souffrant d'anxiété sociale. (TEST : Souffrez-vous d'anxiété sociale ?)
Sa méthode comporte trois étapes :
- Étape 1 : noter et permettre à l'expérience du moment présent d'exister ;
- Étape 2 : évaluer si elle est utile ou non ;
- Étape 3 : si elle est inutile, adopter le comportement valorisé malgré l'expérience intérieure.
Étape 1 : noter et permettre à l'expérience du moment présent d'exister
« Si vous ne savez pas ce que vous vivez, vous n'aurez pas la possibilité de le contrôler et finirez par agir comme un robot préprogrammé
», dit-il. La programmation provient d'associations antérieures apprises de la famille, des amis ou de la société en général.
Cette étape est similaire aux premières étapes de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) qui aident à remarquer consciemment les pensées, les émotions ou les pulsions comportementales.
Toutefois, les deux thérapies diffèrent : la TCC vise à modifier ces expériences intérieures, tandis que l'ACT vise à développer une tolérance et une ouverture à leur égard.
Cette étape comporte deux volets.
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Elle consiste d'abord à acquérir des capacités de pleine conscience pour observer ce qui se passe en soi. «
Nous sommes souvent “accrochés” par ces expériences sur le moment et ce n'est que plus tard que nous pouvons réfléchir à ce qui s'est passé. Avec la pratique, nous les saisissons de plus en plus tôt et nous adoptons ainsi des comportements moins problématiques.
» -
Ensuite, lorsqu'une expérience difficile est conscientisée et observée, il s'agit d'arrêter d'essayer de la repousser et de la laisser exister.
La défusion cognitive, dans laquelle une distance psychologique est prise par rapport aux pensées, aide à atteindre cet état.
Étape 2 : évaluer si elle est utile ou non
« Les pensées et les sentiments ne sont ni bons ni mauvais, même s'ils peuvent nous amener à avoir des réactions négatives ou positives.
»
Ces expériences intérieures sont toutefois utiles ou inutiles. « L'esprit humain n'a qu'un seul objectif : nous garder en sécurité et sans douleur. Ce qu'il en vient à juger comme étant dangereux ou douloureux diffère en fonction des expériences vécues. Ainsi, quelqu'un peut craindre de parler à de nouvelles personnes s'il a été victime de harcèlement à l'école, alors que quelqu'un d'autre n'a pas ce problème puisqu'il vient d'un milieu offrant un soutien ouvert et acceptant.
»
L'alerte de danger lancée par l'esprit à l'approche d'une nouvelle personne amène à l'éviter de lui parler. Mais cette pensée « danger » n'est plus utile à la personne qui valorise maintenant de nouer de nouvelles relations.
Étape 3 : changer le comportement malgré l'expérience intérieure
Une fois que la personne a cessé de considérer les expériences (pensées, émotions...) comme bonnes ou mauvaises et qu'elle les considère plutôt comme utiles ou inutiles, elle peut mieux évaluer que faire lorsqu'elle les vit.
Dans l'exemple de l'anxiété sociale, la personne a la pensée « ne va pas parler à cette personne ». Une fois qu'elle a pris note de cette pensée, elle évalue si elle est utile ou non et cela dépend du contexte. Si l'autre personne semble préoccupée ou en colère, il peut en fait être avantageux de ne pas aller lui parler tout de suite. Si elle a l'air bien, il faut alors laisser tomber cette pensée (lâche prise) et aller quand même entamer une conversation.
Une fois que la personne a décidé de ne pas tenir compte de cette pensée, elle continue d'avancer, toujours anxieuse, et entame une conversation malgré le fait que son esprit lui dise de ne pas le faire. (Surmonter la timidité en pratiquant les 5 étapes de la conversation)
Avec le temps, elle peut constater une réduction de l'intensité ou de la quantité de pensées et d'émotions qu'elle éprouve dans une telle situation, car son esprit apprend qu'il n'y a plus rien à craindre.
La pratique et la motivation
Le principe de la démarche n'est pas très compliqué, ce qui ne veut pas dire qu'elle est facile à mettre en pratique, souligne Nick Joyce. « Après tout, nous essayons de surmonter des années ou des décennies d'un entraînement dans la direction opposée, basé sur l'évitement. L'esprit humain peut être remodelé, mais cela nécessite un travail régulier et une pratique habile.
»
Cela se fait beaucoup plus dans le présent que de passer des heures interminables à fouiller dans le passé dans le cadre de thérapies dynamiques traditionnelles, ajoute-t-il. La question est de savoir si vous êtes motivé pour faire ce travail.
Pour plus d'informations sur l'anxiété, les psychothérapies et plus particulièrement sur la psychothérapie d'acceptation et d'engagement, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : Psychology Today.
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