Le chat s'est faufilé entre ma vie
Et puis s'en est allé sans un cri
Comme une existence forclose
Un impératif un peu totalitaire
Chaîne déchaînée sans limites
Traumatisme de la mort
Absolu pur et sans maîtrise
Sacrilège obscène
Obsession mortifère
De ton retour
A toi aussi qui t'es faufilé entre ma vie
Et puis en reparti
Répugnance parlée réelle
De la morbidité que tu m'as offerte
En involontaire don d'adieu
Je ne t'attends plus
Mais les fils de ma marionnette
Ont été sciés et je suis à genoux
Je tends des millions de mains
Dans des cris étoilés
Pour retrouver un précaire équilibre
Je ne sais plus désormais
Si j'ai le droit de mériter
De n'être pas seule à vivre
Dérision de ce refrain désuet
Mes larmes dans leur puissance même de beau
M'ont rendue à jamais vulnérable
Toute ma trame s'est fanée
Et chaque pas me rapproche du sol
J'userai mon front sur la route
Comme ce noyé qui descend dans le fleuve
Sa tête lourde traînée au fond du lit
La grille du barrage stoppera sa fuite
Mais qui fera cesser mon errance basse
Qui ramassera et redressera ma barre
Pour pouvoir de nouveau regarder
Un peu plus loin devant
Qui soufflera dans ma voile affalée
Ah sentir la caresse de l'océan
Sur ma coque triste fatiguée
Avoir enfin tout cet autour de mon dedans
Pour ne plus me disperser sans raison
Et connaître la fermeture-amour
Comme une ponctuation définitive