Mauvaise graine
Un jour tu es venu nous chercher
Dans cet orphelinat à Chantepie
Etait-ce pour nous aimer
Non car plus tard, je l'ai compris
Tu disais que nous n'étions rien
Que des enfants d'alcooliques
Tu nous as donné du chagrin
De la peur, c'était plus pratique
A l'école, on ne travaillait pas
T'es-tu seulement demandé pourquoi
Moi, pourtant, j'aimais étudier
Mais j'étais toujours partit dans mes pensées
Je rêvais, je rêvais que quelqu'un viendrait
Pour me donner un peu d'amour et de tendresse
Pour tous ces soirs ou je pleurais
Mais tu avais cette rudesse
Envers ma soeur et moi
Comme si nous n'avions pas de sentiments
Dis-moi donc pourquoi
Nous n'étions que des enfants!
Nous n'avions pas le droit de demander
De nouveaux vêtements, de nouveaux jouets
Pour cela tu étais pourtant payée
Mais sur ce sujet tu te taisais
Nous n'étions au courant de rien
Et ça t'arrangeais bien
Tu disais que l'on devais s'estimer heureuse
D'avoir un toit, et à manger chaque jour
Tu répétais que nous étions paresseuse
Alors que le travail, chez toi, était notre parcourt
Pourquoi tant de préjuger
Pourquoi si peu d'amour
Sauras-tu un jour me l'expliquer ?
Pour nos vêtements, tu nous donnais ce que tu trouvais
Je me souviens de ces pantalons que tu nous obligeais à porter
A l'école tout le monde, de nous, riait
Même certain professeur, nous étions la risée
Tu avais pourtant l'argent chaque trimestre pour nous habiller
Mais c'était plus drôle de nous voir pleurer
Ce que tu disais, c'est que ça coûtait cher
Et que tu n'avais pas les moyens
Aussi que nous n'étions pas "sortit de la cuisse de Jupiter"
Une réflexion que tu aimais bien
Foutaise tout ce charabia
Tu t'es bien foutu de nous
Vu qu'on ne savait pas
On acceptait tout
Il existait des jours ou je croyais à ton amour
Ces jours où tu paraissais gentil
Mais ce n'était que faut semblant et surtout bien court On dit que lorsqu'on est petit
On croit que les adultes ont la science infuse
Et c'est ce que je croyais moi à l'époque
J'ai cru à toutes tes ruses
Mais je devenais qu'une loque
J'avais même finit par imaginer
Que d'aimer était un péché
Même si au fond de moi, je savais que je me trompais
C'est le chemin que toi, tu me donnais
Lorsqu'il est parti, mon père
Te souviens-tu de ce que tu as dit
"priez pour qu'il n'aille pas en enfer"
Et que toi, bien-sûr, t'irais au Paradis
Avais-tu seulement pesé le poid de tes mots
Avais tu réalisé la souffrance qui venait s'ajouter à nos maux
Non ! Car nous n'avions pas le droit de pleurer
Juste celui de prier !
Lorsque je suis parti, j'ai appris
Que tu ne voulais pas nous apprendre sa mort
Je voudrais savoir mamie
De quel droit et sans remords
Tu as pu agir ainsi
Je ne sais pas ce que tu attendais de nous
Je ne sais pas pourquoi tu agissais comme ça
Je croyais que ça se passait comme ça partout
Du moins pour les enfants sans maman ni papa
Tu nous as appris à avoir des préjugés
A ne respecter que ceux qui le méritaient
Toi, il fallait t'aimer
Etre toujours à "ton chevet"
En nous prenant chez toi
Tu as fait ta "bonne action"
Mais on devait payer pour ça
Et pour toi c'était normal, car nous étions dans ta maison
Pauvre de toi, quelle désolation
Et toi l'homme que je n'ose citer
Toi qui nous as, sans regret
Prise pour de simples objets
N'as-tu jamais su nous aimer
Dans ce jardin maudit
Notre corps tu as pris
Tu as bien profité de notre ignorance
Tu as bien profité de notre enfance
A chaque fois que tu avais envie
On devait accepter et sans un cri
Toi qui te croyais tout permi
Bien réelle était ta folie
Vous, qui n'avez cessé de nous humilier
J'aimerais bien vous demander
Que saviez-vous de nous
Jamais un réconfort, jamais un regard doux
Vous, qui disiez notre coeur feignant de souffrir
"Au lieu de faire la gueule, faites donc un sourire"
Mais sourire pour quelle raison
Pour votre accueil chaleureux et plein d'amour
Pour votre sincérité et votre compréhension
Alors là, pour un sourire, j'accoure
Vous qui disiez notre chance
Saviez-vous nos souffrances
Saviez-vous nos pleurs
Saviez-vous nos chagrins
Saviez-vous nos peurs
Saviez-vous nos lendemains
Non bien?sûr, vous ne saviez rien
Vu que vous étiez au coeur de nos malheurs
Vous ne vouliez surtout pas
Que l'on soit des enfants comme les autres
Suivre vos directives était notre seul choix
Mais vivre était notre seule faute
Et c'est vous qui avez décidé cela
Nous faisions toujours ce que vous vouliez
Pour ne pas vous fâcher
Notre erreur à été de vous écouter
Et de ne jamais parler
Vous avez voulu nous dominer
Mais grâce au ciel, pour moi ça n'a pas marché
Et c'est mon corps qui a réagi
En faisant ce que tu appelais "du cinéma"
Tu vois chère mamie
J'étais humaine au même titre que toi
Mais tu as réussit avec ma soeur
Ce en quoi tu as échoué avec moi
Tu a brouillé son coeur
Ses propres pensées, elle n'en a pas
Tu l'as forcée à se séparer de sa vrai famille
Comme tu l'avais fait quant j'habitais chez toi
Tu ne nous a jamais considérées comme tes filles
Alors pourquoi jouer à ce jeu là
Tu disais souvent que nous étions de la mauvaise graine
Et si aujourd'hui, je n'ai plus de haine
Il me reste un sentiment à votre égard
Celui de la pitié
Je dois avouer que quelque-part
J'ai quand-même appris quelque chose
J'ai appris comment ne pas agir
Pour ne pas faire souffrir
Et que l'amour est la meilleur des proses
Si tout ce que je viens de vous dire
Vous choque et vous blesse
Essayez de réfléchir
A la blessure de notre jeunesse
Peut-être qu'enfin vous comprendrez
Que la seule chose que l'on voulait
C'était d'être aimée
Avec respect et dignité
Vous vous dites croyant et pratiquant
Mais vous ne savez pas ce qu'est la tolérance
Le respect, la compréhension, la présence
Pour un enfant séparé de ses parents
J'espère qu'un jour vous réaliserez
Tout le mal que vous avez causé
Pour moi c'est du passé
Mais pour ma soeur c'est une question qui reste posée
Je n'ai pas dit tout ce que j'avais sur le coeur
Car je serais loin d'avoir terminé
Alors je retourne à mon bonheur
En espérant qu'un jour vous comprendrez
Ce que ma soeur et moi avons dû endurer.
un texte que j ai envoye aux personnes concernee, il y a quelques annee...
merci de m avoir lu......
Sarasa