Je suis nouvelle sur le site, j'ai 54 ans et souffre de troubles bipolaires. J'ai été diagnostiquée il y a deux ans, avant, on me soignait pour dépression... J'ai vécu l'enfer de l'alcool, ce qui apparamment accompagne souvent cette maladie. Je suis stabilisée depuis 1998, mais une rechute est toujours possible.
Je vis à ROUEN, Normandie, France, petite ville où il est difficile de trouver des groupes de parole et même des psy à la hauteur. Enfin je ne veux pas polémiquer sur les psys, car on dit souvent qu'ils sont plus malades que leurs patients. Dit-on la même chose d'un rhumatologue ou d'un cancérologue?
Je crois qu'en France l'idée du psy fait encore peur. Et pourtant, il est indispensable de se faire soigner quand on est bipolaire, ou dépressif ...Je vois mon
Psychiatre aussi souvent que je vais mal, c'est à dire minimum une fois par mois. Il me prescrit du DEPAKOTE qui est un stabilisateur d'humeur, plus des anxyolitiques, et de Septembre à Juin j'ai pu assurer mon travail d'enseignement de l'anglais à distance. C'est dur, car parfois les copies c'est "saoûlant" mais c'est un job et il faut que je m'accroche. Parallèlement je fais une psychothérapie une fois la semaine, et une psychothérapie de groupe, une fois la semaine également. Cette dernière m'a beaucoup apporté car le vécu des autres a un retentissement énorme sur soi-même. Nous sommes 5 dans le groupe avec des pathologies différentes, mais nous souffrons, essentiellement de notre enfance qui a été massacrée. Moi j'ai été élevée par ma grand-mère maternelle car mes parents travaillaient et ne pouvaient pas s'occuper de moi, mais j'ai dû ressentir un abandon, car maintenant l'abandon est quelque chose qui m'angoisse. Le plus grand abandon que j'ai vécu a été le décès de mon époux en 99. Je lui en ai énormément voulu de m'avoir abandonnée.
Depuis cet été où j'ai fait une grosse crise de manie qui a entraîné des dépenses d'argent importantes, une agitation extrême et des idées de toute puissance, je me rends compte à quel point cette maladie est handicappante. On ne sait jamais dans quel état on va être le lendemain, et je me suis protégée de plus en plus, éliminant les gens qui me parasitent la vie. Il y en a encore, ce qui me permet parfois d'avoir des accès de rage énormes. J'en veux à beaucoup de monde.
Je pense que ce texte est long!!! c'est juste un petit témoignage, mais je suis heureuse d'avoir trouvé ce site, car je peux "déverser" mes idées, et j'espère qu'elles seront lues et partagées.
Bien à vous amis en souffrance Domi76