De Cricri
Mon mari s`est suicidé le 6 mars 2001.Il n`a laissé aucune lettre. C`est le noir total en ce qui conserne ce geste. Pourtant,il avait un très bon travail,nous étions mariés depuis 29 ans. Nous avons 2 enfants qui nous ont donner 3 belles petites filles adorables.
Des policiers sont venus chez-moi à 2 heures du matin pour m`annoncer que mon mari était décédé. Ils n`ont rien voulu me dire, et ont demander de contacter quelqu`un de ma famille ou une connaissance. Moi, jene voulais pas leur donner aucun nom. Ils ont rejoints ma fille,je ne sais pas comment. Ensuite, ils ont fait venir une ambulance parce que j`étais en état de choc. Suite à cela, une semaine après jour pour jour et à la même heure que mon mari s`est suicidé, j`ai fait une crise de panique. Ecore l`ambulance car je n`étais plus consiente. Je suis resté 7 jours à ,car j`ai été diacnostiqué dépression majeure. Depuis, je suis sur antidépresseur et des médicaments pour crise de panique. Maintenent,les crises ont de beaucoup diminuées. J`ai la chance d`avoir des enfants très proches et en particulier une amie avec qui je peux tout dire. J`ai aussi vu quelqu`un (thérapeute ) pendant 6 mois. Il ne faut pas oublier que c`est dans notre tête que ça se passe, et que personne ne te fera sortir ce que tu ne veu x pas dire.
J`ai une fille qui consulte une psychologue en ce moment. Pour elle, c`est très difficile, car elle demeure loin de chez-moi. Elle n`a personne avec qui en parler, et les gens ne veulent surtout pas embarquer la dedans car le suicide est encore un sujet qui est tabou. Nous, les enfants et moi, avons appris à vivre avec ce mot, car il fait partie de notre vie maintenant.
On s`en sort ou pas, c`est l`avenir qui le dira. Ma belle famille s`est complètement retirée. Nous ressentons mes filles et moi,c`est un sentiment de rejet qui nous projette une grosse responsabilité . En fait c`est comme s`ils nous accusent d`être responsable chacun à son niveau du suicide de mon mari. Nous les comprenons,mais ça fait êxtremement mal. Il me semble que nous avons déjà un certaine responsabilité que nous avons du mal à gérer, sans en rajouter.
Les filles et moi, essayons de s`en sortir, et ce n`est pas facile. Pourtant, nous prenons tous les moyens qu`il faut, enfin je penses. Nous aurons à vivre avec ce suicide toute notre vie,et n`avoir pas de réponse aux questions que nous pouvons nous poser. Questions qui resteront toujours sans réponse .
C`est une douleur qui restera toujours profondément ancrée, et qui avec le temps,je l`espère fera moins mal.On ne peut revenir en arrière, et c`est ça qui fait le plus mal.
Cricri