Phobie de l'étouffement
Bonjour,
Je souhaite apporter mon témoignage en ce qui concerne la phobie de l'étouffement dont j'ai souffert pendant environ un an, il y a de cela 7 ans à peu près (j'ai 23 ans aujourd'hui).
Les médecins que j'ai alors consultés étaient relativement désemparés face à mon problème et ma famille elle-même avait du mal à comprendre ce qui m'arrivait.
Cela c'est en fait installé de façon plutôt progressive. En fait, on m'avait raconté coup sur coup deux histoires d'étouffement qui m'avaient vraiment beaucoup touchée. Petit à petit, j'ai mangé des aliments de moins en moins solides, pour n'arriver à pouvoir manger que de la soupe, ou à la limite des textures crémeuses. Ma mère m'achetait des substituts de repas liquides, des yaourts...
En fait, j'avais faim, j'avais envie de manger mais je n'y arrivait pas, j'avais peur, j'étais complètement bloquée devant mon assiette. J'ai perdu 10 kgs alors que je n'étais déjà pas très grosse. Dans ma tête, je me disais que je n'arriverais jamais à m'en sortir, je n'arrivais pas "à prendre sur moi" comme on me disait si souvent pour arriver à avaler de la nourriture, de la vraie nourriture. Mon entourage se faisait beaucoup de soucis pour moi et j'étais presque résignée à ma situation.
J'étais en vacances avec mes parents et j'avais passé quelques temps auparavant les épreuves du bac de Français. J'ai eu les résultats de l'examen pendant les vacances et les notes étaient ... très bonnes! C'est à partir de ce moment là et parce que mes parents allaient acheter pour moi au marché des poulets rôtis moelleux et des petites pommes de terre à la limite de la purée, que j'ai commencé à manger un peu plus d'aliments semi-solides. En fait, ce jour-là a pour moi été comme un déclencheur.
Bien-sûr, il m'a encore fallu des mois avant de pouvoir vraiment remanger "normalement", mais j'y suis parvenue et je sais aujourd'hui que je suis bel et bien guérie. Le soutien de ma famille a été très important et je ne les en remercierais jamais assez. J'expliquerais la phobie qui est née chez moi par un manque total de confiance en moi et une forme inconsciente d'autodestruction. Ces notes que j'ai reçues et qui étaient bonnes m'ont permis de me dire: mais tu te sous-estimes trop, tu n'es pas aussi nulle que ce que tu veux bien croire.
J'ai eu de la chance que ce calvaire se termine au bout d'un an, car je sais que cela aurait pu durer beaucoup plus longtemps.
En fait, je conseillerais à toute personne phobique de l'étouffement de se poser des questions sur la façon dont elle se perçoit mais aussi d'entamer une psychothérapie car un professionnel peut aider à comprendre ce qui à un moment donné s'est en quelques sortes "déréglé". Il faut se dire que l'on peut s'en sortir et qu'il ne faut pas désespérer. Il est vraiment capital en tout cas de comprendre pourquoi la phobie est apparue (moment de déprime, de perte de confiance en soi...). Il y a un sens à sa survenue et c'est, en tout cas en ce qui me concerne, la compréhension de ce sens qui m'a permis de guérir.