Il a eu sa thèse, le titre de "maître de conférence" (et d'autres encore), mais n'a jamais réussi à se faire embaucher dans aucune université. Il a commencé à devenir physiquement violent, et je ne comprends toujours pas comment j'ai pu rester. Le pire était sans doute la violence morale, le mépris, l'indifférence. Quand j'essayais de discuter, il ne me regardait jamais. Il se concentrait plus encore sur son ordi, sa télé, ses cours, si j'insistais soit il hurlait qu'il en avait marre de mon harcèlement, soit il partait s'enfermer dans les toilettes, ou se promener. Puis il a comencé à fréquenter très assidument ses collègues, à sortir tous les soirs (mais sans moi !). Il a exigé que je commence à travailler.Il piquait des crises à chaque course que je faisais, même pour un couteau à 5F ou un CD.Au cours d'une de ses crises, il a tiré la chaise sur laquelle j'étais assise, me faisant tomber. Hernie discale, deux opérations, 3 mois de douleurs intenses et de nuits blanches, 5 mois de congé maladie."C'est bien ce que j'ai fait si ça peut de donner envie de divorcer" m'a t-il dit. J'avais envie de divorcer, et depuis longtemps, mais je ne pouvais accepter l'idée de mettre mes enfants dans la misère pour mon petit confort personnel.iIl n'arrêtait pas de dénigrer mon boulot, mon salaire, et de me dire que je pourrais toujours aller dormir sous les ponts après le divorce. Puis il a appris sa mutation à Tahiti, où on vient de passer quatre ans. Là-bas, j'ai commencé par refuser de travailler, j'ai repris la plongée qui est une de mes passions. Il a perdu le plaisir de critiquer mon salaire. Il a perdu aussi le plaisir de salir tout ce que je venais de nettoyer, car j'ai décidé de prendre moins à coeur les taches ménagères, de toute façon pour lui, je n'en faisais jamais assez, il trouvait toujours à redire, mais jamais ni merci, ni bravo.Il a aussi perdu le plaisir de me frapper, car dès la 1ère fois j'ai appelé les flics, ça l'a refroidi. Et c'est lui qui a demandé le divorce. Pour faute. Il vient de l'obtenir, à SES torts exclusifs, et je me retrouve avec une prestation compensatoire pour 8 ans, et après, plus rien. Je n'ai que le bac, j'ai travaillé 18 mois à Nouméa et 5 ans en Alsace comme prof de violon et solfège. Sinon, je suis en pleine dépression, avec le sentiment d'être véritablement un kleenex qu'on jette après usage, mais le plus stupide des kleenex, alors, le genre qui s'est laissé utiliser jusqu'au bout... Bien sûr, le juge lui a donné tous les torts et je croyais que ça serait le déclic pour que je commence à aller mieux. Mais ce n'est pas le cas. Il continue à me manipuler, à tirer les ficelles. Il a obtenu sa mutation à Carcassonne, c'est trop près. Mon fils de bientôt 12 ans a peur de lui, pour lui ce n'a jamais été un papa mais un donneur d'ordres, qui critique, hurle, et peut frapper sa mère devant lui. C'est un père qui refuse toute communication, même avec son fils, par contre, il a plus d'énergie que moi pour lui proposer des activités, des sorties... Je culpabilise, car souvent je n'ai pas envie de bouger, et je ne suis pas capable de m'occuper de mon fils comme il le mériterait. Ah, et la meilleure, c'est que comme nous sommes toujours, mon fils et moi ayants-droit de mon ex, si je vais chez un médecin, un psy ... c'est l'ex qui touche le remboursement et je peux attendre son bon vouloir. Il paraît que la MGEN n'adresse les remboursements qu'aux sociétaires, pas aux ayants-droit...
Voilà, très honnêtement, s'il n'y avait pas mon fils, je ne vois pas pourquoi je m'entêterais à vivoter dans la misère pendant huit ans de plus. Je peux toujours rêver que je vais trouver un boulot. J'ai 47 ans, il faudra que je travaille jusqu'à ma mort pour avoir droit à une retraite ? Ou rêver que je vais trouver, enfin, un homme tendre et attentionné dont je serai le parasite... Mais si ça n'arrive pas, je sais que dans huit ans, mon fils aura presque 20 ans, je n'aurai pas d'autre choix que de le renvoyer chez son père et d'aller me tirer une balle dans la tête. Pourquoi incite-t-on en France les femmes à rester à la maison, à s'occuper de leurs enfants ? Mais à quand la retraite pour les femmes au foyer ?