Mathilde

J'ai vécu un premier épisode dépressif, je dirais, avant le départ de mon ex-mari. Les dévalorisations terribles et que je ne comprenais pas , le sentiment d'être dans une impasse, avec 2 jeunes enfants, déjà c'était beaucoup. Son départ avec la constatation qu'il me trompait avec une jeune fille très jeune , bien qu'il niât le fait ...en me traitant de "folle"!! m'a "achevée". A quoi bon vivre alors? Même l'amour que j'avais pour les enfants ne me permettaient plus de ressentir de plaisir en leur présence. J'ai eu envie de mourir et perdu l'appétit. A un certain stade, je ne pouvais plus avaler une bouchée. Je suis certaine que si je ne me suis pas suicidée alors c'était parce que je n'avais "pas le droit de faire ça à mes enfants" : il fallait que je vive, que j'aille mieux pour eux. Le médecin m'a mise devant un dilemne : ou bien j'acceptais enfin de prendre un anti-dépresseur, ou bien il m'envoyait à l'hôpital. J'ai accepté l'anti-dépresseur. Une personne de mon entourage m'a beaucoup soutenue, et encouragée par la suite à voir un psy, ce que j'ai fait. Il m'a fallu du temps pour aller mieux, mais, à cette époque, mon travail dans lequel j'étais très reconnue m'aidait aussi énormément. Enfin, je m'en suis sortie, me suis intéressée au développement personnel, ai fait plusieurs stages. A un moment, je crois que j'étais redevenue parfaitement épanouie. Puis,

plusieurs "deuils" ont dû être faits : l'abandon du diplôme que je préparais en relations humaines pour cause de restructuration et impossibilité de continuer suivant les nouvelles donnes. La rencontre d'un ami fâché avec l'intimité, sans parler du sexe, j'ai dû faire avec. Le deuil aussi d'avoir perdu mon intégrité à la suite d'un traumatisme crânien (accident de travail classé en guérison malgré l'avis contraire de mon médecin), et l'absence de reconnaissance de cet état par mon administration malgré les avis médicaux, y compris d'un expert chez qui ils m'avaient envoyée. La difficulté de travailler comme avant, pour finir par devoir arrêter. L'absence de reconnaissance de mon ami, psychologue pourtant : "pose toi la question : quels sont les bénéfices secondaires que tu attends?" l'inexistence de son soutien (moral et physique : il m'a même laissé tomber par terre un jour!) et puis, la constatation que je suis dans un circuit de harcèlement moral, avec mon ami pervers narcissique, pourtant adorable aux yeux de tous. Le désir de partir, le sentiment encore d'être dans une impasse. Mes enfants devenus ado, adulte parfois en crise, me bousculant sans me ménager. Bref, après plusieurs jours de pleurs, de perte d'appétit, la peur de ressombrer, je suis retournée voir mon psy, ai dû reprendre des anti-dépresseurs.

La demande d'un congé longue maladie a été faite. J'essaie de prendre soin de moi et physiquement et moralement. Je suis en recherche. .. et me permets d'ajouter les remarques ici par rapport à la dépression : j'ai ou j'ai eu des deuils à faire, il y a comme un parallèle au travail de deuil, à savoir qu'après la souffrance insupportable souvent, et la tristesse, le passage parla colère me semble positif. Est-ce un passage obligé? Je dirais aussi que lors de mon 1er épisode dépressif, j'ai pu avoir la pensée que c'était vraiment fini, quand j'ai pu pardonner à la personne (aux personnes) envers la/les quelle(s) j'avais éprouvé de la colère, même si cela ne les excusait pas.
Aussi j'ai eu le sentiment après le 1er épisode d'être différente, et ainsi d'avoir changé pas mal de choses à ma vie : le positif était ressorti d'un gouffre de négatif.

Je suis en recherche d'une issue positive actuellement, je me donne le temps, cette pensée m'aide à traverser cette crise.Bon courage, bon voyage à tous ceux et celles qui connaissent cela à qui j'envoie mon affection.