Réponse à: ZAZIE (syndrome de la victime)

Surnom: ZAZIE
Pays: France
Âge: 38
Sexe: féminin

Bonjour,

Existe t'il à votre avis, une espèce de "syndrome" de la victime ; à savoir être une victime, être malheureux, s'en rendre compte, ne pas arrêter de le dire, et pourtant ne rien faire pour s'en sortir.

Une personne qui m'est très proche (un homme) est comme ça, et cela en devient desespérant car je ne peux pas l'aider et les personnes qu'il a rencontré ou qu'il rencontre ne sont que des personnes ayant tous les malheurs du monde.

Est-ce que lorsqu'on a ce genre d'attitude, on n'attire pas les gens comme soi ? Et surtout que puis-je faire pour l'aider ?

Merci d'avance pour votre réponse.

Bonjour Zazie,

Sans aucun doute, il existe une attitude de victime : le plaignard continuel, toujours le jouet des circonstances adverses; il essaie encore et encore de faire pour le mieux, mais le pauvre, ça ne marche jamais . il veut bien, mais il ne peut pas. La malchance s'acharne sur lui. Et si par miracle les choses s'améliorent pour lui, il s'arrange pour se saboter. Un des mes anciens professeurs appelait ce genre de personne le "moribond".

Vous avez raison, les victimes attirent les victimes. Ensemble, on se sent bien justifié de se plaindre haut et fort et nos jérémiades n'en sont que plus vigoureuses ! Quelle motivation pousserait quelqu'un à devenir et à rester une victime ? C'est dans le sentiment de culpabilité inconscient qu'il faut rechercher l'origine de cette attitude masochiste. Le besoin de punition est lié au sentiment de culpabilité et se manifeste de façon masochiste. Il n'est pas faux de dire que la victime d'habitude provoque (inconsciemment bien sûr) les situations traumatisantes.

On connaît la situation de la jeune fille qui se coupe avec un exacto pour "prouver" son amour pour un garçon qui ne s'intéresse pas à elle. C'est une situation dramatique, mais le drame ne réside pas juste dans le comportement d'auto-mutilation, il réside aussi dans l'attitude victime de cette jeune fille qui blâme le garçon et l'accuse d'être "sans c ur" pour l'avoir laissé faire sans broncher cet "acte de barbarie" (selon ses propres mots). Elle oublie de mentionner qu'elle a menacé huit fois de le faire mais sans passer à l'acte.

Vous avez raison, vous ne pouvez pas l'aider cet homme qui vous est proche. Seul lui-même peut s'aider.

Comment faire pour l'aider ? C'est difficile car il s'agit d'intervention spécialisée. Vous pouvez, pour commencer, lui proposer l'idée qu'il est - en partie - l'artisan de ses propres malheurs et que c'est un fait reconnu que chaque personne jouit d'un certain pouvoir (relatif, il est vrai) sur sa vie.

Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue