Bonjour,
je suis inquiète car j'ai ma petite fille de 4 ans et demi qui depuis 15 jours, angoisse sur la mort. Je vais essayé de vous expliquer notre vie et comment mon
Je suis veuve depuis 12 ans, remariée et j'ai un enfant de mon premier mariage (24 ans) et un second enfant de 4 ans et demi de mon second mariage.
Nous vivons actuellement dans l'inquiétude et la peine, car notre grande fille ( je dis (notre) car mon mari a adopté ma fille aînée par tendresse et affection) est malade depuis deux mois. (S.E.P.) La maladie pour le moment ne nous est pas encore bien expliquée , ni son évolution, car des examens sont toujours en cours, Donc , nous ne connaissons pas le degré de la gravité.
La 1ère poussée de cette maladie s'est déroulée alors nous étions "entre filles" à une fête de famille à 700 km (mon mari travaillait) .
La petite a été témoin de mon inquiétude et celle de notre famille, durant l'hospitalisation puis le rapatriement de ma fille aînée chez elle ( elle habite à 400 km de la maison). Elle m'a vu pleurer accidentellement une fois. Car j'ai vraiment essayé de la protèger.
Chez notre médecin de famille , à plusieurs reprises elle lui a dit " toi, tu sauras soigner ma soeur" et puis une autre fois "personne ne sait ce qu'a ma soeur" ou encore "moi je sais ce qu'elle a, il faut qu'elle change ses lunettes, elle n'aura plus mal à l'oeil." Ma petite fille est d'après mon médecin traitant une enfant très eveillée voir peut-être précose.
En ce moment, elle me parle de la mort avec grand peur. Une nuit, elle s'est réveillée et elle est venue me voir en me disant qu'elle ne voulait pas mourir, je la rassurais en lui expliquant qu'il n'y avait pas de raison de mourir, qu'elle était une petite fille, puis elle deviendrait une grande fille, une maman etc...Elle m'a dit " oui mais quand je serai vieille je vais mourir et je ne veux pas mourir, elle pleurait beaucoup, et était inconsolable. je l'ai câlinée, rassurée puis elle a fini par s'endormir dans mes bras.
Depuis cette "nuit", nombreux autres épisodes dans la journée ou au moment de se coucher. Dernièrement, avant d'aller au dodo, elle m'a dit " tu mens maman, je vais mourir car papy (elle ne l'a pas connu) il est mort et le papa de ma grande soeur aussi." de là de nouvelles questions sur les causes de ces deux morts... ET de nouveau cette angoisse où la réponse qu'elle attendait était : "non tu ne mourras pas..."
Ce week end, nous étions chez des amis, elle était à jouer dehors avec des enfants et nous les adultes nous étions à dîner, . Elle est venue me voir et de nouveau m'a posé sa question avec une voix remplie d'inquiètude : " dis maman, je ne vais pas mourir, même quand je serai vieille ?" je l'ai à nouveau rassurée et je lui ai dit de rejoindre ses copains. ( les invités étaient surpris.)
Je suis très inquiète car je ne sais plus qu'elle attitude adopter ni quoi lui dire. Lui dire qu'elle ne mourra pas, elle me dis que je mens..., lui dire que elle est bonne santé, qu'il n'y a de raison, elle me rétorque que elle peut un jour avoir un maladie comme son papy ou bien avoir un accident comme le papa de sa soeur,....
Elle reflechit beaucoup sur tout ce qui l'entoure, : à Noël, elle avait tout juste 4 ans, elle nous a dit que ce n'était pas possible que le père Noël existe en nous expliquant toutes les "incohérences". Je lui ai dit qu'il existait mais c'était dans le monde imaginaire, cette réponse lui a convenu et j'étais contente
Les enfants à l'école dans la grande classe des 6 ans de la maternelle conmencent pour certains à perdre leurs dents et de nouveau elle m'a expliqué que ces enfants pensaient que c'était la petite souris qui venait chercher la dent etc...et elle m'a dit : c'est n'importe quoi, cela ne peut pas être possible, de nouveau je lui ai dit que cela faisait partie de l'imaginaire du pays de la petite enfance. Ceci pour essayer de vous dire que ma petite fille est très attentive à ce qui l'entoure.
J'ai expliqué à mon enfant ce qui se passe en ce moment pour sa grande soeur mais en la rassurant . Dans ces moments là elle ne pose que très peu de questions...
Je ne sais pas si son inquiètude sur la mort est en corrélation avec les soucis de santé de sa soeur. Je ne vous ai pas dit qu'elles étaient très liées toutes les deux et aussi que nous étions une famille soudée et unie.
Je pense avoir retracé l'essentiel pour vous permettre de me guider pour ma petite fille.
Quelles attitudes avoir ?
Que dois-je lui dire ?
Dois-je aller consulter un pédo-psychiatre ?
Je vous remercie sincèrement de m'aider car vraiment je suis démunie.
Bonjour Zarol,
Votre petite fille de quatre ans et demi se préoccupe de la mort, la sienne et celle des proches qui l'entourent et cette situation vous inquiète.
Il faut savoir que la quasi-totalité des enfants d'âge préscolaire passent par une phase au cours de laquelle ils se préoccupent de savoir d'où ils viennent, comment ils sont nés et ce qu'est la vie. Cette curiosité pour les choses de la vie est aussi le plus souvent, et c'est logique, suivie d'une curiosité pour ce qu'est la mort. Les enfants se rendent parfaitement compte de l'existence des mystères, du tabou, de la douleur, que provoque souvent l'idée de la mort dans les conversations adultes. Tout ceci peut avoir pour effet d'augmenter son inquiétude.
Il est tout à fait vraisemblable que votre petite fille ayant été témoin de l'inquiétude de tous à l'égard de la maladie de sa grande soeur avec laquelle est très liée, réagisse en multipliant les questions relatives à la «possibilité de mourir». La plupart du temps, les enfants réagissent par imitation: elle s'inquiétera principalement de votre inquiétude et se calmera lorsque votre propre attitude sera à nouveau calme. Vous comprendrez que votre attitude peut faire bien plus que vos mots.
Le fait que votre famille soit soudée et unie est évidemment une bonne
chose : cela permet à votre petite fille de se sentir en confiance et de poser ses questions en toute liberté.
Un jour, vous avez répondu à votre petite fille que «Le Père Noël existait bel et bien, mais seulement dans le monde imaginaire». C'est là une réponse formidable. En effet, on sait combien l'imaginaire est puissant et utile dans le monde de l'enfance : elle en a besoin pour l'aider à se structurer dans le monde réel. Selon vos dires, votre petite fille fait bien la différence entre le monde réel et le monde imaginaire. Parfait.
Vous pouvez vous servir de son habileté à distinguer les deux (le réel de l'imaginaire) en lui faisant part que les personnes meurent effectivement dans le monde réel (de vieillesse, d'accident, etc.) mais qu'ils continuent à vivre dans le monde imaginaire de ceux qui les ont connus et aimés. Évidemment, ce n'est pas tout a fait pareil, mais c'est quand même bien ainsi.
Si votre petite fille vous demande, saisie d'inquiétude, si elle va mourir lorsqu'elle sera vieille, il est tout a fait approprié de lui dire oui (puisque c'est vrai). Mais il est aussi de bonne politique d'ajouter qu'elle restera bien vivante auprès de ceux qu'elle aime et de qui elle est aimée, tel que mentionné précédemment.
Consulter en pédo-psychiatrie pourrait s'avérer utile si l'idée de la mort s'impose de façon obsessive chez votre fille; cependant peut-être est-ce prématuré si la chose n'est présente que depuis quelques jours ou quelques semaines.
J'espère que tout ceci contribue a vous éclairer.
Bien à vous.Georges-Henri Arenstein
Psychologue