Réponse à: VIVI (quoi penser ?)
Surnom: VIVI
Pays: Canada
Âge: 40
Sexe: féminin
Mon mari est décédé il n'y a pas bien longtemps et je l'aimais beaucoup.
C'etait mon amour de jeunesse(J'avais 15 ans quand je l'ai rencontré).Pour moi et les enfants sa mort est comme vivre un trou noir.
Mon probleme est que je suis tres choquée envers un ami(que je croyais).Ce soir ,lors d'un rencontre amicale,il a dit que si lui venait qu'a mourrir sa femme mourrais d'amour pour lui.
Je suis tres choqué car j'avais confiance en cet ami et maintenant je crois qu'il n'a pas compris ma peine et ce qu'il a dit est tres mechant pour moi. C'est facile à dire quand on est pas dedans.
Je me sens coupable d'etre encore vivante alors que mon cher epoux est la haut et qu'il est surement triste.
Ha que je suis choquée grrrrrrrrr
Bonjour Vivi,
Le décès d'un conjoint est sans doute l'événement le plus cruel et le plus traumatisant qu'une personne puisse vivre (avec le décès d'un enfant).
Le «trou noir» dont vous parlez fait partie du lent processus de deuil. Je ne peux que vous recommander de vous diriger vers l'acceptation de la réalité et vers l'expression totale de votre peine. L'ami dont vous parlez a fait un commentaire totalement dénué d'empathie. Il a laissé parler la partie égocentrique et sans doute la partie anxieuse en lui. Il y a des personnes ainsi : la détresse d'autrui les ramène à leur propre fragilité.
Cet ami prétend que s'il mourait, sa femme allait mourir d'amour pour lui ? C'est probablement là son souhait, car nul ne peut prédire ce qui se passerait si quelque chose qui n'arrive pas, arrivait.
Je vous invite à expliquer à votre «ami» (si vous en avez envie, évidemment) qu'il y a plus d'une façon d'exprimer son amour envers un disparu. Mourir en este une (et si sa femme choisit cette méthode, c'est son droit), pleurer, vivre le deuil, et continuer à vivre, en est une autre (et vous avez choisi cette deuxième option).
Privilégier la vie, comme vous le faites, est une façon de faire vivre et de perpétuer les valeurs de votre mari; sa mémoire restera ainsi vivante dans votre c ur et dans celui de vos enfants. C'est là une option dynamique et courageuse. Cette manière de penser devrait avoir raison de votre culpabilité et de votre colère.
Portez-vous bien et bonne continuation.
Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein, Psychologue