Réponse à: SWEETY (violence conjugale)

Surnom: SWEETY
Pays: Canada
Âge: 28
Sexe: féminin

Alors voila!

je vais partager avec vous une douleur que j'ai endurer pendant 9 mois. j ai connu un garcon qui etais agée de la meme ages que moi.

au début tout allais bien...jusqu'a ce que sa jalousie sorte 1 mois apres environ. je pouvais plus parler a mes ex ou a des amis de gars...il me disais moi j ai pas d'amie de fille alors t'as pas a avoir d'Ami de gars. j'ai du me debarasser de mon ordi...il verifiais toujours mes appels...repomposition de # et si jamais un de mes enfants accrochais le file et que l afficheur etais pas allumer a son arriver il m accusais d avoir appeler un autre gars ou un autre m as appeler et je voulais pas qu il vois ca.en 9 mois il a du me laisser au moins 50 fois et il a eu de la peine et moi aussi nous avons toujours retourner ensemble malgré tout ca.mes amis ma famille me disais que s'avais pas de bon sens de vivre de meme...je devais oublier ce gars lail es pas pour moi....un moment donné il m a dis c fini car j ai parler au pere de mes enfants.il m as dis c fini car je me suis louer un film a indigo le temp que lui travaillais.il m a dis c fini car un soir qu il a appeler j'étais dans le bain et j ai pas enttendu le tel il me croyais parti..il a ete violent une fois il m a lancer par terre et depuis j ai un genoux qui fais mal...mais je suis pas capable de me defaire de lui je l aime telement. je sais pas c koi qui m a fais ce mec mais j'arrive pas a m'en deffaire.ca ete comme ca pour 8 mois ensuite je me suis dis apres 2 jours qu il etais parti j ai retourner macheter un pc.il es revenue et tout a recommencer imaginer encore pire avec le net..la il es parti ca va faire 2 sem nous nous sommes revu pendant 3 jours nous avons coucher ensemble(c'est tout ce qui allais entre nous le sex).ensuite je suis retourner cher moi...il m a telephoner et voudrais recommencer notre relation je veux et je veux pas car je me dis ca va pas changer ca fais 9 mois que ca dure ainsi pourquoi ca changerais.

mais sans lui je ne suis pas bien il me manque c'est terrible c'est comme je serais prete a tout abandonné pour lui et ne pas etre heureuse.mais c pas la solution..je sais que je vais flanger et retourner avec lui si ont m aide pas a me sortir de la... il me fais toujours sentir coupable...il pleure il en fais pitier que la je le prend lui dis je m exuse de t avoir fais mal mais dans le fond j ai rien fais.il m acuse de plein de chose que je fais pas et il se crois. je dois toujours lui jurer tout sur la tete de ma mere est ce normal ca? je suis une mere monoparental de 3 enfants des fois je me demande si c pas un homme ici qui manque qui fais que je vewux toujours retourner avec lui...mais il s occupe pas vraiment de mes enfants car il les vois pas il travaille et eux a l ecole alors c surement pas ca. la je suis libre de reparler a mes amis(e) ma famille sans avoir peur qu il me pete une crise. que dois je faire? comment ne pas succomber a ces petit caprices? je lui es meme dis d aller voir un psy d en parler il veux pas il dis qu il va guerir tout seul et souvent il es tres vulguaire avec moi tout les noms possible je l es es eu.c'est dur pour le moral croyer moi mais il s'excuse apres en regrettant qu il aurrais pas du. comment m'en débarasser ou de l'oublier? Merci a vous....

Sweety

Bonjour Sweety.

Vous me décrivez-là un tableau typique de violence conjugale. Et il semble bien que vous y soyez prise. Et le mot « prise » est très adéquat pour décrire ce que vous vivez.

Voyez-vous, Sweety, les hommes violents ont ceci de particulier que dans les beaux moments, les moments plus tendres où ils sont tout en affection et en regrets, ils sont tellement charmants et font tellement pitié qu'on aurait envie de les comprendre, de les cajoler. On a l'impression d'être plus que tout au monde pour ces personnes. Ils sont affectueux, jurent tout ce qu'on veut, promettent n'importe quoi, donnent souvent des cadeaux très gros. Et que dire de leurs pleurs. Jamais personne n'a pleuré comme ça devant vous. Jamais personne n'a eu l'air si malheureux. Pauvre petit.

Et leurs promesses vous font entretenir le fantasme qu'ils vont changer un jour. Et lorsqu'ils changeront, ce sera extraordinaire, parce qu'il n'y aura plus que ces beaux moments tendres. Le reste sera parti à jamais au pays des cauchemars.

La vérité, Sweety, c'est que ces moments ne font qu'augmenter l' « emprise » que ces hommes ont sur les femmes. Remarquez bien comment ça s'est passé pour vous. Un premier mois de lune de miel. Tout était beau et fantastique. Puis, tout à coup, la possessivité a apparu, puis sans doute quelques excuses, puis des accusations de toutes sortes, puis la vente de l'ordinateur etc Sans doute qu'à chaque fois, votre copain avait des raisonnements qui semblaient logiques (je n'ai pas d'amis de filles, tu n'as pas à avoir d'amis de gars) mais qui avaient une constante : vous étiez la méchante, mais la vie serait tellement belle si vous ne l'étiez plus. Graduellement, vous avez perdu votre estime de vous et avez comme « acheté » l'idée qu'il est extraordinaire et que vous ne pourriez pas vous en passer. Mais réfléchissez, Sweetie. Comment c'était dans votre vie avant que vous le rencontriez? Et comment c'est maintenant? Est-ce vraiment plus merveilleux depuis qu'il est là?

Essayez mentalement de revenir en arrière et imaginez qu'il vous aurait fait son cirque de possession la première journée de votre rencontre au lieu d'un mois plus tard. Imaginez qu'il se serait pointé chez vous le premier soir, alors que vous ne le connaissiez pas encore en vous disant : bon, je m'installe chez toi, je vais contrôler tes téléphones, je dois savoir en tout temps où tu es et tu me vends cet ordinateur. Pour le reste, tu dois te comporter en tout point comme je veux, autrement je te fous par terre. Et si jamais tu trouves que c'est trop difficile, dis-toi que même si j'ai quelques côtés un peu malades, je n'ai sûrement pas besoin de consulter, ça va sans doute changer avec le temps. Entre temps, tu devras endurer et te dire que de toute façon, la vie serait insupportable sans moi.

Qu'en pensez-vous, Sweetie? Il ne serait pas resté, n'est-ce pas?

Maintenant, Sweetie, je vais vous dire quelque chose de terrible mais aussi de terriblement important. Si vous n'êtes pas prête à l'entendre maintenant, gardez cette réponse, et relisez-la de temps à autre.

Il n'y a qu'une seule attitude saine avec les hommes violents : tolérance zéro. Ceci veut dire que vous n'avez pas besoin de ça dans votre vie.

Vous me direz que vous avez essayé de le quitter et que vous êtes incapable de vous passer de lui. C'est seulement partiellement vrai, Sweetie. En fait, vous en êtes devenue dépendante. C'est normal, Sweetie, cela fait partie du processus de violence. Il est comme un drogue. Comme elle, il fait des ravages et comme elle, c'est très difficile de s'en débarrasser. Parce qu'il ne s'agit pas d'une rupture à effectuer, Sweetie, mais d'une désintoxication. Vous avez présentement l'illusion que votre vie sera nulle sans lui, qu'il vous manquera toujours quelque chose, que vous ne serez plus jamais heureuse. Cela fait partie de l'emprise qu'il exerce sur vous.

Cela veut dire aussi que lorsque vous mettrez fin à la relation, vous devrez vous faire accompagner un certain temps afin de vivre cette désintoxication. Vous aurez des symptômes dépressifs. Vous vivrez un ennui terrible. Vous passerez par le sentiment de n'être rien sans lui. Puis, après un certain temps, vous retrouverez le plaisir, le bonheur et vous vous demanderez comment vous avez fait pour endurer ça pendant neuf mois. J'insiste beaucoup sur ce point, Sweetie. Faites-vous accompagner durant ce processus. Consultez un psychologue qui connaît bien la violence conjugale ou demandez de l'aide à votre CLSC mais ne restez pas seule à effectuer cette désintoxication.

Durant votre temps de désintoxication, votre souffrance sera parfois aiguë. Vous penserez : « mais s'il changeait, ce serait tellement beau ». Cette idée reviendra continuellement. C'est même le plus grand piège que vous aurez à éviter. Qu'il change ou pas n'excusera jamais ce qu'il vous a fait vivre pendant neuf mois. Et de toute façon, il ne changera pas si vous restez là. Il peut peut-être changer s'il vous perd et s'inscrit à une thérapie. Mais n'allez pas revenir avec lui pendant sa thérapie. Il l'arrêterait.

Voyez-vous, Sweetie, les hommes violents sont des manipulateurs qui croient que c'est l'autre le problème. Tout en eux est utilisé comme moyen de défense afin de ne pas voir leur propre violence. Ils se justifient constamment en rabaissant l'autre.

La solution, Sweetie, c'est donc simplement de vous en désintoxiquer afin de vous garder pour quelqu'un qui en vaudra la peine. Quelqu'un qui saura vous accepter comme vous êtes sans avoir besoin d'exercer son emprise sur vous.

Et dites-vous que la violence est toujours quelque chose qui va en escalade. C'est comme ça maintenant, ce sera pire dans deux ans et vous risquez d'être encore moins capable de le quitter lorsqu'il exercera encore plus d'emprise sur vous.

Puis un jour, ce seront les enfants qui seront la cause de ses colères.

N'attendez pas que ce soit encore plus difficile.

Il est bien possible que vous manquiez d'un homme dans votre maison monoparentale avec trois enfants. Mais un homme, Sweetie, ce n'est pas ça. L'homme qu'il vous manque est quelqu'un d'autonome, de responsable, capable de prendre les personnes comme elles sont et capable de laisser vivre les autres à leur manière tout en les appuyant dans leurs décisions. Lorsqu'on vit avec quelqu'un qui en vaut la peine, notre estime de soi remonte et nous avons l'impression que ça nous fait grandir. On ne se sent pas coupable de tout et de rien.

Vous avez sans doute l'impression que si celui que vous avez trouvé changeait, il serait parfait pour vous. Vous ne sortez donc pas avec un homme mais avec une hypothèse. Il n'est pas comme ça, Sweetie. Il est violent et contrôlant. L'homme qui vous manque, Sweetie, c'est très loin d'être lui.

L'homme qui vous manque, c'est un partenaire de vie.

Pas un patron tyrannique.

Bon courage Sweetie.

Jean Rochette, Psychologue