Réponse à: SUNNY (étude en psychothérapie ?)
Surnom: SUNNY
Pays: Canada
Âge: 16
Sexe: féminin
Bonjour,
Je suis en secondaire 5 et bientôt je devrais envoyer une demande d'admission au Cégep. Je voudrais devenir psychothérapeute mais je ne sais pas dans qu'elle programme prendre. J'ai demander au conseiller en orientation et à mon prof d'éducation et choix de carrière mais aucun des deux n'à pus m'indiquer clairement et avec certitude les études que je dois suivre pour devenir psychothérapeute.Je voudrais aussi savoir les préalables que je dois posséder.
De plus j'ai pus lire dans une autre conversation que pendant,avant ou après les études ont doit suivre une thérapie avec un psychothérapeute. Est-ce vraiment nécessaire? Celà m'effraie beaucoup parce que j'ai été victime d'un abus sexuel à 6 ans.Je fais de l'insomnie assez régulièrement, j'ai été toxicomane de 12 à 14 ans ce qui m'a amener plusieurs absences injustifiés, une expulsion et un placement temporaire par la DPJ.
À cette époque j'ai rencontré un psychoéducateur, deux psychologue, deux travailleur sociaux et un intervenant en toxicomanie sans succès. Pour finir j'ai fait des tentatives de suicides et je me suis aussi rendu au CLSC pour leur expliquer ma situation et demander de rencontrer un psychiatre. Je ne l'ai pas rencontrés.
Aujourd'hui je suis heureuse et tout va bien en général et je tient absolument à devenir psychothérapeute pour aider ceux dans dans la situation ou j'ai été.
Est-ce que dans la situation où je me trouve il soit possible qu'on me refuse dans ce domaine vu mon passé assez chargé.
Bonjour Sunny,
Tu sembles en effet avoir connu de sérieuses difficultés dans ton enfance et ton adolescence. Heureusement les choses se sont améliorées.
Pour devenir psychothérapeute, je te recommande la voie suivante. D'abord le Cegep en Sciences humaines, ensuite l'université dans une des disciplines reconnues par l'Office des professions comme étant intégrables à un ordre professionnel : infirmière, travailleuse sociale, psychologue (attention, dans ce dernier cas, le doctorat est maintenant exigé). Psycho-éducatrice et sexologue sont des options intéressantes également quoiqu'il n'existe pas d'ordre professionnel dans ces disciplines actuellement (mais cela pourrait venir). Finalement, après tes études, et pendant que tu occupes un emploi quelque part, il te faudra suivre une formation à la psychothérapie (une approche de ton choix) dans une école privée. Cette formation à la psychothérapie se fait à temps partiel et représente une spécialité du champ dans lequel tu exerceras.
Toute autre voie m'apparaît hasardeuse, car l'Office des professions essaie depuis des années de statuer sur le titre de psychothérapeute mais sans y parvenir (tu peux obtenir la liste des critères en téléphonant à l'Office (qui est à Québec mais qui a un bureau à Montréal). Alors si tu choisis une option qui vise moins haut, un jour la loi sera en application et tu n'auras pas les qualifications suffisantes. Voilà pourquoi je te recommande la première voie ci-dessus.
Suivre une psychothérapie individuelle pour devenir psychothérapeute est facultatif. L'université ne l'exige jamais. Les écoles privées de formation à la psychothérapie l'exigent parfois. De toutes manières, c'est une bonne idée (même si tu es heureuse, et si tout va bien dans ta vie) : en effet, la psychothérapie dans le contexte du stagiaire en formation n'est pas là pour installer le bonheur là où il y a souffrance; elle est là pour permettre au stagiaire de prendre conscience de ses processus personnels et d'en tenir compte dans ses actions et ses interventions. Toute personne, heureuse ou non, à des processus personnels spécifiques et beaucoup d'entre eux sont inconscients. Voilà pourquoi une psychothérapie pour les futurs psychothérapeutes est utile.
Face à ta dernière question, Sunny, à savoir s'il est possible qu'on te refuse dans la profession à cause de ton passé «chargé», la réponse est non.
Les troubles que tu as connus à l'adolescence te placent au contraire en très bonne posture pour comprendre et accepter les jeunes qui passent par là et pour te sentir à l'aise afin de travailler plus efficacement avec eux. Lorsque tu seras rendue là, un superviseur te guidera sans doute pour éviter les pièges du transfert et du contre-transfert, des thèmes que tu étudieras au cours de ta formation.
Sunny, je te souhaite le meilleur dans tes études !
Bien à toi,
Georges-Henri Arenstein, Psychologue