Réponse à: STÉPHALINE (transfert)
Surnom: STÉPHALINE
Pays: France
Âge: 25
Sexe: féminin
Bonjour et félicitations pour votre site!
J'aimerai savoir si vous considérez qu'un psy "aime" ses patients.
## Oui, tout-à-fait. À des degrés divers, bien sûr, mais tous les collègues à qui j'ai posé la question m'ont répondu par l'affirmative.
Peut-on parler d'attachement, au sens affectif du terme, du psychiatre ou du psychothérapeute à l'égard de son patient?
## On peut parler, effectivement d'une forme d'attachement, différente, certes, de l'attachement traditionnel.
Est-il nécessaire qu'il l'aime pour pouvoir le comprendre et l'aider?
## C'est utile; mais je ne dirais pas nécessaire.
J'imagine qu'il se sert des réactions que ce même patient provoque chez lui, y compris si elles sont négatives, pour mieux le "soigner".
## Oui tout-à-fait. Vous venez de donner une définition de ce processus connu sous le nom de "contre-transfert" (lequel peut aussi être un piège !)
Mais vous-même, vous sentiriez-vous capable de suivre une personne que vous n'aimez pas du tout?
## Non. Pour la raison évoquée plus haut : le piège du contre-transfert deviendrait incontournable. Il est impossible de faire abstraction de sa propre antipathie, du moins dans ce métier-là.
Et si vous "aimez" vos patients, comment faites-vous pour les considérer comme des clients?
## La question marche aussi à l'envers : ceux que nous considérons comme nos clients comment faisons-nous pour les aimer ? Je pense que nous ne "faisons" rien de spécial. Le cadre thérapeutique, les visites hebdomadaires, la qualité du contact, le désir authentique d'être aidant, etc., produisent cela.
Dernière question : un psy choisit -il ses clients, au même titre que nous, nous choisissons notre psy?
## Bien sûr. Il est préférable de suggérer au client envers lequel on ne se sent aucune affinité de consulter quelqu'un d'autre. Je vous avoue que je ne croirais pas un collègue qui dirait : "Je peux travailler avec n'importe qui".
Merci beaucoup pour vos éclaicissements.
## Avec plaisir et bien à vous.
Georges-Henri Arenstein, Psychologue