france
masculin
27
oui
très grave
Bonjour,
J'aimerai avoir de l'aide concernant l'attitude a adopter vis a vis de ma femme. Je m'explique.
Elle a aujourd'hui 26 ans et elle a ete victime d'une agression sexuelle il y a une dizaine d'annees environ. C'est quelque chose qui lui pese enormement et ceci devient de plus en plus fort depuis qu'elle est enceinte. Elle fait une
Jusqu'a present, elle n'eprouvait pas le besoin de m'en parler mais ca lui pese tellement qu'elle souhaite le faire mais elle a peur de ma reaction. Elle dit que si je n'arrive pas a l'aider a en parler, elle va se sentir rejetee, abandonnee et du coup elle ne le supporterai pas.
Je suis pret a lui en parler mais elle est renfermee et est divisee entre une envie et une reticence a le faire. Que dois je faire? Aborder le sujet au risque qu'elle se sente abandonnee ou lui laisser tout garder pour elle alors que ca la detruit a petit feu.
Merci par avance.
Réponse à Souris (victime d’agression sexuelle)
Bonjour Souris,
Vous souhaitez adopter la meilleure attitude possible vis-à-vis de votre femme; c’est là une disposition très positive malgré les embûches inhérentes au contexte délicat des souvenirs d’une agression sexuelle.
Je crois comprendre que c’est votre femme qui souhaite vous en parler malgré sa peur de votre réaction. Elle craint probablement votre indignation, votre jugement, vos réactions émotives.
Il est évidemment difficile pour un conjoint de recevoir une telle confidence de celle qu’il aime. Nous aimerions tous que ceux qui nous sont chers soient exempts de souffrance. Évidemment, la réalité de la vie est parfois très différente.
Ma vision de la chose est la suivante. Le rôle de son psychologue est de l’aider à guérir de sa blessure. Mais c’est elle qui va le faire. Votre rôle pourrait être de l’aider à parler de l’événement et de son impact. Mais c’est encore elle qui va le faire.
Comment favoriser chez elle le désir d’en parler ? En l’écoutant très attentivement, en purifiant votre qualité de contact, en vous montrant disponible avec le cœur autant qu’avec vos oreilles.
Être à l’écoute de la souffrance d’autrui n’est pas une mince affaire. A plus forte raison s’il s’agit de sa compagne de vie. Il s’agit d’une écoute active (votre femme s’attend à une attitude d’acceptation de votre part; accepter c’est être actif) mais non d’une écoute accompagnée d’interventions. Je vous propose de laisser les interventions à son psychologue.
Je vous invite aussi à éviter les questions (qui risquent d’être perçues comme intrusives). Si elle vous demande ce que vous en pensez ou comment vous réagissez, il est préférable d’être très bref et d’offrir essentiellement des phrases de soutien («Oui, ça a dû être dur… je suis avec toi… »).
J’espère que ces quelques suggestions pourront vous éclairer.
Bien à vous,
Georges-Henri Arenstein Psychologue