Réponse à: SOURIRE (être considérée comme bouche trou)
Surnom: SOURIRE
Pays: Canada
Âge: 37
Sexe: féminin
Bonjour,
Je vis présentement une dispute avec ce que je pensais être mon meilleur ami. Cela fait sept ans qu'on est ami. Lorsque je l'ai connu, il était marié. nous avons vecu des bons et des moins bons moments ensemble. C est un gars qui sait me fait rire. Il est affectueux (lorsque nous sommes seuls). il est le seul parmi mes amis à démontrer son affection. C est ce que je recherche de plus en plus, même en amitié. Pour moi, c est important de toucher, de serrer les gens qu on aime. Moi, c est comme si cela me rassurait et me mettait en confiance. C est une façon de prouver davantage qu'on tient à l autre.
Des fois, j ai l impression d être la seule à penser comme ça. comme si les gestes de tendresse ne pouvaient appartenir qu aux relations amoureuses. Peu de gens, je crois, agissent de cette maniere en amitié. Je respecte cela, meme si des fois j aurais le gout de les serrer contre moi.
Pour en revenir a mon ami, il a divorce cet hiver. je l ai soutenu du mieux que j ai pu. J aurais aimé faire des sorties avec lui, mais lorsque je lui demandais, cela ne lui tentait jamais ou il me repondait qu il n avait pas le temps. pourtant, il trouvait du temps pour sortir avec les autres. c etait la meme chose lorsqu il etait marié, mais en pire. Il me rendait parfois service, mais je pouvais attendre longtemps. Bien sur, il n etait pas oblige de me rendre service. L amitie est gratuit, mais juste agreable de pouvoir compter sur quelqu un.
Cet ete, il a voulu mettre fin a ses jours. Il m a telephone et pleurait. Encore la, je l ai soutenu. Il a finalement renonce. Un moment donne cet hiver, j avais le caffard. Je me suis confie a lui ou plutot j ai essaye. Il m a repondu qu avec ce qu il vivait, il n avait pas le gout de m ecouter. A la rigueur, je pouvais toujours comprendre, mais ce n etait pas la premiere fois que ca arrivait. Meme marie, il etait comme ca. J ai toujours le sentiment que lui ou meme d autres personnes banalisent ce que je ressens et cela me fait mal comme si ce que je vis n a pas d importance.
Au debut de septembre, j avais le caffard (que j ai toujours d ailleurs) j ai tente de le rejoindre chez lui, mais sans succes. J ai donc telephone sur son cellulaire. Je l ai rejoint, mais il etait chez sa blonde. J'avais vraiment besoin de lui parler et meme de le voir (je ne l ai pas vu de l ete), mais il m a fait sentir que je le derangeais. S il ne voulait pas etre derange, il n avait qu a fermer son cellulaire. Je n ai pas a me sentir coupable. De plus, j avais des petites reparations a faire faire chez nous. Cela ne pressait pas comme une cassure. Je lui ai demande, si par contre, cela pouvait se faire dans les jours suivants. il m a dit de demander a quel qu un d autre. C est ce que j ai fait. Quelques jous plus tard, il m appelle pour me dire qu il etait pret a faire mes reparations. Je lui ai tout simplement repondu que j avais demande a quelqu un d autre puisque c est ce qu il voulait. il etait frustre et s est montre impatient avec moi.
Il ne veut pas ne peut pas me rendre service, mais quand je demande a quelqu un d autre, cela ne fait pas son affaire. Ben, qu il se decide. Ce n etait pas la premiere fois que ca arrivait. Il a toujours agi ainsi. Il est cependant bien content que je sois la lorsqu il a besoin de moi. Lorsque ca n allait pas avecx sa femme, il venait chez nous. Parfois, il se defoulait en paroles sur moi. Je n ai pas a subir les retombees des chicanes des autres. Je n ai pas non plus a me sentir coupable parce que je reclame un peu d attention de la part de mon ami ou des autres. J ai pris conscience qu il m a toujours considere comme son bouche trou. Je n ai pas a subir ca non plus. Je me suis toujours montre disponible pour lui et je le faisait avec plaisir.
Maintenant, qu il s est fait une autre blonde, la bonne Sourire n'existe plus. Je trouve cela injuste. Je merite quelqu'un qui s'occupe de moi comme je m occupe des autres et de moi-même.
On dit souvent qu il faut apprendre a se faire plaisir, qu il faut d abors s occuper de soi. C est pourtant ce que je fais. souvent, je me fais des soupers aux chandelles, je me fais des cadeaux. Je demande le moins souvent possible aux autres. Il me semble que si je ne m aimais pas, je ne serais pas capable de faire des petites attentions envers moi. Il m est meme deja arrive de me faire livrer des fleurs.
Je ne comprends pas pourquoi je n arrive pas a m entourer des bonnes personnes. Il n est pas le premier a agir comme ca avec moi. Que dois-je faire pour y arriver? Pourquoi cela ne tranparait pas dans mon entourage? Je voudrais lui exprimer mon desarroi, ma peine, mais je ne sais pas comment.
Je n ai jamais ete capable d exprimer en "je" ce que je ressens. On dit souvent qu il faut parler en "je", mais lorsque nous somme en colere envers la personne, c est autre chose. de plus, il exerce de la cruaute mentale et dès qu il y a quelque chose qui ne fait pas son affaire, il se défoule sur la personne concernee. Lorsque ca arrive avec moi, il me rabaisse. je n ai pas a subir ca, ni a me sentir coupable de ce que je ressens. C est pourtant ce qu il fait avec moi.
Je lui en veux et je dois le voir lundi pour une reunion. S.V. P. Aidez-moi.
Merci
Bonjour Sourire,
Vous nous dites que vous avez été pleine de sollicitude envers votre meilleur ami. Vous l'avez soutenu dans des circonstances difficiles, vous lui avez rendu service plus d'une fois, vous avez été chaleureuse et compréhensive. Suite à quoi, ce meilleur ami démontre frustration et impatience envers vous, il se défoule en paroles sur vous et vous considère comme un bouche-trou ! Tout ceci ne s'appelle évidemment pas de la reconnaissance. Bien qu'il ait su vous faire rire ou montrer son affection, son amitié pour vous ne semble pas à la hauteur du vôtre pour lui.
Est-ce vraiment le genre d'ami que vous désirez à long terme pour vous ? Cela fait sept ans ! Vous dites bien que vous n'arrivez pas à vous entourer de bonnes personnes (pour vous) et je suis d'accord avec vous sur ce point.
Vous nous dites que vous avez le sentiment que les autres banalisent ce que vous ressentez comme si ce que vous viviez n'avait pas d'importance pour eux. La question que j'aimerais vous poser est celle-ci : Vous-même, accordez-vous de l'importance à ce que vous vivez ? (Ne répondez pas trop vite . Donnez-vous l'occasion d'y penser et surtout de sentir.) Les gens qui sont en interaction avec nous suivent le "mode d'emploi" que nous leur fournissons ! Si vous-même banalisez ce que vous ressentez, on banalisera aussi. Vous nous dites (trois fois) que vous n'avez pas à vous sentir coupable et vous nous dites encore (trois fois), que vous n'avez pas à subir cela. Pourtant, vous vous sentez coupable . et vous subissez.
C'est ici que le mot responsabilisation prend toute sa valeur. Vous êtes responsable de vos choses . certainement pas coupable des siennes.
Vous avez raison : se faire plaisir et s'occuper de soi sont des bonnes choses à faire. Vos soupers aux chandelles, fleurs et cadeaux en solo sont certes des actions appropriées. Mais ces actions demeurent creuses si elles ne sont pas accompagnées d'une attitude intérieure d'accomplissement et de joie. Voilà sans doute pourquoi elles s'avèrent inefficaces et pourquoi cela ne transparaît pas auprès de votre entourage.
Vous nous dites ne jamais avoir été capable d'exprimer en "je" ce que vous ressentez. Eh bien voilà un apprentissage très utile à réaliser. Vous nous dites que lorsqu'on est en colère envers une personne, c'est autre chose. Et pourquoi donc serait-ce différent ? Si vous vous exercez assidûment à dire ce que vous ressentez en "je", alors, même en situation de colère, la bonne habitude ayant été prise, vous direz encore "je" et vous aurez fait un grand pas en avant.
Vous pensez que cet ami exerce de la cruauté mentale à votre endroit et qu'il vous rabaisse. Une fois cette constatation faite . quelle sera votre prochaine étape ? Continuer à penser qu'il ne devrait pas ? Continuer à dénoncer son ingratitude ? Ou tenter de modifier vos propres processus ?
Les gestes de tendresse peuvent appartenir autant à l'amour qu'à l'amitié, je suis d'accord avec vous sur ce point. Toucher et serrer les gens que vous aimez est un geste significatif et porteur d'élans d'affection. Tant mieux si vous êtes chaleureuse et tendre, c'est une attitude invitante . pour les personnes comme vous.
J'espère que ces quelques réflexions auront contribué à vous fournir quelques pistes.
Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein, Psychologue