Réponse à: SOLAU (inceste)

Surnom: SOLAU
Pays: France
Âge: 34
Sexe: féminin

J'ai subi de l'age de 8 ans à 12 ans un inceste avec mon frere. ma soeur agée de 2 ans de plus que moi a subi la même chose. Je savais qu'elle savait et vice versa mais nous avons abordé le sujet que 20 ans plus tard.

Actuellement je ne peux plus surmonter cela (je suis en thérapie) .Nous en avons parlé à nos parents récemment. Ma mère n'a pas trés bien réagit.elle ne se pardonne pas de n'avoir rien vu, et considère que sa vie est désormée gachée cherchant à protéger son fils (il à 4 ans de plus que moi, et 2 ans de plus que ma soeur).

A mon avis ma seule façon de m'en sortir est de lui en parler mais je ne sais pas comment aborder le sujet avec lui et ma soeur non plus Une chose est sure nous le ferons ensemble et cela devient très très urgent. Nous avons peur de sa réaction, et de sa violence.

Nous avons besoin d'un conseil très urgent, sur la manière d'aborder le sujet avec notre,frere nous voulons lui faire comprendre qu'il à gacher notre enfance et notre vie et comprendre pourquoi il a fait cela, etre sur qu'il ne recommence pas avec ses filles (il en a 3 entre 4 et 10 ans) bien que cela nous étonnerais quand meme. La plus agée à un regard chargé et elle est trés sujette a des problèmes de peau. comme ma soeur ainé; Il vit avec sa femme depuis 20 ans mais ils se sont mariés il y a 1 mois.

D'après nos souvenirs ces violences sexuelles ont pris fin lors de sa rencontre avec sa femme. Cela nous semble d'autant plus difficile de lui dire, car nos relations actuelles et ce depuis toujours sont tous justes cordiales. Nous nous sentons coupable de lui avoir dit oui.

Je suis mariée et j'ai 2 enfants. ma soeur est célibataire.

J'en suis arrivé à un stade ou j'ai l'impession de survivre car j'ai il faut que je tienne le coup pour mon mari et mes enfants mais cela devient de plus en plus difficile. Je souffre en permanence, et je n'ai plus aucun gout de vivre. Car j'ai le sentiment que cette histoire me suiveras malgré moi toute ma vie. Mais je voudrai enfin être heureuse, et essayer de renaitre. C'est difficile et ma souffrance devient de plus en plus insurmontable, aisni que pour mon mari.

Comment lui en parler ?????

Merci à vous.

Bonjour Solau,

Votre intention (je parle de vous et de votre s ur) de parler de la chose à votre frère, est une décision courageuse. Votre culpabilité (qui est ancienne) et votre peur (d'aujourd'hui) sont très compréhensibles et votre initiative de les dépasser n'en est que plus méritoire.

Vous ne savez pas «comment» aborder le sujet avec votre frère. Mais . comme vous l'avez abordé dans votre lettre, Solau !

«J'ai subi l'inceste de l'âge de 8 à 12 ans; je ne peux plus surmonter cela et je suis en thérapie. Je considère que tu as gâché mon enfance, etc . » (Je ne fais que reprendre vos propos.)

Il est préférable, même si vous êtes ensemble, que chacune de vous dise «je» dans son exposé des faits et des émotions (et non «nous»).

Aussi, vous n'avez pas besoin de lui «faire comprendre» qu'il a gâché votre enfance. Peut-être qu'il ne comprendra jamais. Vous avez surtout besoin, je crois, de lui dire et de lui laisser savoir.

La culpabilité des enfants face à leur agresseur est malheureusement trop fréquente. Elle s'explique (en partie) par le fait que leur frontière n'est pas encore bien affirmée et qu'on peut dès lors leur faire croire n'importe quoi.

Solau, s'il est vrai que cette histoire vous suivra toute la vie . ce n'est pas le cas de la souffrance. Les événements resteront gravés dans votre mémoire, la souffrance, elle, peut disparaître. Avez-vous entendu parler du «cadeau symbolique» ? Choisissez un objet quelconque qui symbolisera tout le mal que vous avez injustement subi; prenez quelques jours ou quelques semaines pour «charger» cet objet de toute votre souffrance (on parle bien sûr d'un objet qui, au départ, est neutre : une vieille clé, un cactus, un stylo qui n'écrit plus, etc.) Faites un emballage-cadeau . puis offrez-lui : «Tout ce mal que j'ai subi, ce n'est pas à moi, c'est à toi. Je te le remets.» Et quittez les lieux. Il est possible que votre beau-père ne comprenne rien. Mais c'est tout-à-fait accessoire : vous ne faits pas ça pour lui (ni contre lui), vous faites ça pour vous !

C'est très puissant, mais si c'est insuffisant, vous pourrez aller chercher une aide professionnelle auprès d'un psychologue.

Portez-vous bien, Solau, vous et votre s ur !

Bien à vous,

Georges-Henri Arenstein, Psychologue