Réponse à: RIEN (fatiguée)

Surnom: RIEN
Pays: Canada
Âge: 40
Sexe: féminin

Bonjour!

Je suis fatiguée voir épuisée. Chaque fois que je mets de l'espoir en la naissance d'une relation amicale , j'ai peur . Alors, inconsciemment , toutes les raisons sont bonnes pour l'éviter.

Le pire c'est que ce sont des raisons très valables aussi. Je suis très mal à l'aise devant une nouvelle connaissance, je deviens toute coincée. J'ai peur qu'on me demande plus que je ne peux donner alors que, dans les faits, c'est moi qui donne sans compter. Je crois même que c'est dans l'espoir de recevoir un minimum de bien-être.

Mon but serait de me sentir importante pour quelqu'un. Même avec mon conjoint je n'y arrive pas à ce sentiment de compter pour qq'un. La solitude m'envahit. Je suis coincée entre 4 murs de béton avec à peine assez d'espace pour bouger. Il n'y a aucune lumière qui traverse le plafond qui,lentement, m'écrase...

Bonjour Rien,

Vous donnez sans compter . mais que recevez-vous ? Je serais porté à répondre en paraphrasant votre «nick» : rien. Tout se passe comme si la porte de sortie était grande ouverte et que la porte d'entrée était bien fermée. Il n'est donc pas surprenant que vous vous sentiez «vidée », fatiguée, épuisée.

Vous nous dites aussi vous sentir coincée entre quatre murs de béton. Se pourrait-il que vous soyez vous-même transformée en béton armé ? Ceci risque fort, à la longue, de vous couper de la vie.

Vous désirez vous sentir importante pour quelqu'un ? Bonne idée ! Commencez avec vous-même ! Je vous entends frémir d'ici : «Mais je ne suis Rien !». Eh bien pourquoi ne pas commencer avec ce petit rien pour l'amplifier graduellement : vous arriverez bien à vous voir telle que vous êtes, une personne adulte pleine de qualités.

Pour l'instant, je constate que vous avez peur et que vous vous sentez coincée et mal à l'aise. Se pourrait-il qu'il s'agisse d'un prolongement d'une ou de plusieurs peurs infantiles qui n'auraient pas été entendues, ni gérées ? Peut-être que vos parents ne vous « accompagnaient» pas lors de la manifestation de ces peurs. Vous n'aviez donc d'autre possibilité que de figer sur place et de demeurer paralysée. Une sorte de «petite mort».

Aucune lumière ne traverse le plafond ? A vous de creuser un tunnel vers la sortie ! N'hésitez surtout pas à demander de l'aide au risque de déplaire à autrui et au risque de vous sentir coupable pour un petit moment. Mais ceci n'est rien (sans jeu de mots) en regard des avantages que vous allez en retirer.

Lorsque je dis «demander de l'aide», je ne pense pas exclusivement à la psychothérapie. Je pense aussi aux situations du quotidien où vous pouvez faire des petites demandes (et des plus grosses) à autrui, et ce sans vous excuser. Osez !

Je vous invite à aller de l'avant. Pour vous avoir parlé plusieurs fois, je sais que vous êtes parfaitement au courant de ce qu'il y a lieu de faire et je sais aussi que vous n'êtes pas exempte d'audace. Dès lors .

Si vous nous écrivez encore, je vous propose de signer d'un nouveau « nick».

Mes bonnes pensées vous accompagnent.

Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue