Réponse à: POUX (violence psychologique de la mère)
Surnom: POUX
Pays: Canada
Âge: 27
Sexe: féminin
Bonjour,
Ma mère a toujours été très controlante envers ses enfants. Elle controlait nos appels, nos lettres personnelles, nos fréquentations... A partir de l'age d'environ 9 ans, elle nous a attribué toutes sortes de surnoms en lien avec la sexualité. Avec mes meilleures amies j'étais une "lesbienne" mon frère une "tapette". Ces propos étaient dit a répétion plusieurs fois par jour durant 12 à 15 ans. Elle nous accusait de faire de la prostistution, d'avoir des relations sexuelles avec des membres de notre famille...
Nous n'avons jamais été des enfants à problèmes, au contraire, nos professeurs n'avaient que des éloges à notre égard. Avec le recul, je vois que nous étions très inhibés. Notre père qui vivait avec nous n'a jamais mis de limite à ces propos dévastateurs et il en a lui-même été victime. Récemment,il s'est contenté de dire que malgré tout "vous vous en êtes pas si mal sortis".
J'ai quitté la maison familiale depuis 3 ans et je m'en porte beaucoup mieux. Ma vie dans ce milieu a fait en sorte que j'ai développé plusieurs problèmes que (faible estime de soi, timidité, passivité...)je relie à l'attitude de mes parents: agressivité de ma mère, passivité de mon père...
Aujourd'hui, je suis autonome et je prends pleinement conscience de mon passé. Nous sommes autonomes, diplômés et avec de très bons emplois. Ma mère s'attribue tous nos succès alors que sa seule volonté à semblée vouloir nous détruire. Lorsque confrontée à ses attitudes, elle nie catégoriquement (elle peut jurer et pleurer à chaudes larmes à ce sujet) tout ce qu'elle a pu nous faire subir, nous accusant d'être ingrats "après tout ce qu'elle a fait pour nous"
J'aimerais savoir si une telle personne peut être consciente de ses actes et de ses répercussion sur autrui.
A-t-elle vraiment oublié?
Y-a-t-il espoir qu'un jour elle admette toute cette violence?
Je me vois murir et prête à avoir des enfants. En aucun cas je ne voudrais exposer mes enfants à une telle grand-mère, l'estimant seulement en période de repos étant donné que nous ne sommes plus dépendants d'elle.
Bonjour Poux,
Je tiens d'abord à vous féliciter pour avoir réussi à obtenir votre autonomie, un diplôme, et un bon emploi. Vous êtes solide pour avoir réussi à traverser de dures épreuves. Le mérite vous en revient à vous et à personne d'autre.
Il semble qu'il reste encore du travail à faire (estime personnelle, timidité, passivité) mais vous êtes jeune, consciente et motivée, des atouts majeurs !
Vos questions relativement à votre mère ne sont pas évidentes à répondre.
Une telle personne peut-elle être consciente de ses actes et de ses répercussions sur autrui ? En fait oui et non. Ce ne semble pas être son cas pour le moment, mais parfois certaines personnes prennent conscience tardivement du mal qu'elles ont fait subir à leurs enfants. Tout se passe comme si la chose était «pré-consciente», occultée, niée et qu'un jour un déclic se fait et c'est le réveil. Mais parfois cela n'arrive jamais. A-t-elle oublié ? Encore une fois, oui et non. Elle n'a pas oublié, mais il est vraisemblable qu'elle accommode ses souvenirs à son avantage.
Y a-t-il espoir qu'un jour elle admette toute cette violence ? C'est dans le domaine du possible . mais ça lui prendrait une bonne dose d'écoute et d'humilité.
Je ne peux que vous donner raison lorsque vous dites ne pas vouloir exposer vos enfants à une telle grand-mère. Les propos de votre mère dont vous faites état dans votre lettre sont inacceptables et la passivité de votre père l'est tout autant.
Je constate que vous avez compris que votre engagement dans la vie est plus vaste que ce que vous avez reçu de vos parents. Cette attitude est remarquable et je vous encourage à persévérer dans cette voie.
Avec mes bonnes pensées, Poux !
Georges-Henri Arenstein, Psychologue