Réponse à: POUPÉE (quelle attitude adopter ?)
Surnom: POUPÉE
Pays: France
Âge: 27
Sexe: féminin
Bonjour,
Je suis dans une situation difficile et je ne peux en parler à personne, on me traiterait de folle!
Je vis depuis 4 ans et demi avec quelqu'un, A. On a plutôt une vie tranquille. Or, je ne suis pas amoureuse de lui. Je l'aime bien mais je n'éprouve aucun désir pour lui. Nous ne faisons pas l'amour très souvent car je n'en éprouve pas l'envie. Depuis que nous nous connaissons, on ne peut pas dire que j'ai été accro. Déçue par les hommes que j'ai connus avant lui, il représentait la personne idéale pour panser mes blessures.
Disons que nous avons une vie platonique où rien ne se passe. Lui, à part son harcèlement quotidien pour que l'on fasse l'amour, a l'air de vivre correctement notre relation. Moi, je m'ennuie. C'est pourquoi, l'année dernière j'ai voulu faire un enfant, pour construire quelque chose avec lui et donner plus de profondeur à notre relation. Ca a échoué, il n'était pas prêt. A 26 ans, je pensais qu'on pouvait l'être.
Et puis, alors que j'essayais tant bien que mal de trouver un sens à ma vie avec mon ami A., j'ai rencontré par hasard un ancien amant de mes 20 ans avec qui j'avais vécu des choses très fortes, J. Dès que je l'ai revu, je suis retombée amoureuse et lui aussi. Il vit également avec quelqu'un et a à peu près le même schéma de vie que moi. Rien d'excitant dans sa vie, si ce n'est une vie bien rangée, tranquille, avec une femme qu'il aime sans plus. A maintes reprises, on a rêvé tous les deux d'une vie ensemble.
Or, tant que j'étais avec mon compagnon A, je ne voulais pas le tromper. Et pourtant ce n'est pas l'envie qui me manquait de faire l'amour avec J. Mes retrouvailles avec mon ancien amant consistaient "simplement" à des câlins et de la tendresse, des choses qui me manquent tellement! Du pur bonheur!
Et puis le temps a passé, ni l'un ni l'autre avons osé sauté le pas et quitté notre ami(e) officiel(le). La peur, la lâcheté sans doute. La peur de quitter un foyer bien confortable et de se lancer dans l'aventure sans savoir où cela allait nous mener. Frustrée, j'ai voulu tirer un trait sur mon amour de jeunesse en pensant qu'on ne s'aimait peut-être pas assez.
J'ai donc noyé mes pensées pour l'homme que j'aimais passionnément (J.) dans un projet avec A.: acheter une maison et la retaper. Ce projet allait me faire oublier J. et resserrer les liens avec A. Ce dernier a été d'accord tout de suite. Tout aurait pu aller pour le mieux, et pourtant, je m'ennuie toujours autant dans ma relation avec J. Je pense sans arrêt à lui. Il sait faire battre mon coeur, sait me motiver. On a plein de points communs, beaucoup plus qu'avec A.
Je me rends compte que j'ai peut-être précipité les choses en voulant absolument construire quelque chose avec quelqu'un (acheter la maison)que je n'aime pas d'amour. Je ne sais pas si c'est du dépit ou autre chose. Je me suis moi-même fourrée dans le pétrin. Je sais pertinemment que je ne ferai pas ma vie entière avec A. et pourtant j'ai signé un acte de vente avec lui et un emprunt de 20 ans qui m'emprisonne.
Suite à ce projet avec mon compagnon (A), J. a été bouleversé et je lui ai fait comprendre que je n'aurais pas pu attendre plus longtemps qu'il quitte sa copine (ça faisait 1 an que l'on se revoyait). On s'aime tous les deux, alors pourquoi attendre encore? J'ai cru comprendre qu'il aurait aimé que sa copine découvre notre relation toute seule, en nous surprenant par exemple, ça lui aurait permis d'éviter de la quitter de son propre chef.
N'est-ce pas un comportement de lâche? Doit-on subir les événements et ne pas de temps en temps prendre des initiatives? Je ne sais plus que penser. Toute ma famille et mes amis croient que je suis heureuse avec A. et avec notre projet de rénovation. J'en ai marre de faire bonne figure et de mentir à tout le monde.
J'en aime un autre, alors que faire?
Mon texte est long. Mais ma situation est tellement compliquée qu'il fallait que je vous explique au mieux. Je suppose qu'il existe des cas bien pires que le mien et je m'en veux pour ça, mais franchement, je n'arrive plus à vivre normalement et je ne veux pas rendre de gens malheureux autour de moi.
Je vous remercie du fond du coeur.
Bonjour Poupée,
En lisant le début de votre lettre, je croyais que vous étiez dans la situation «entre les deux mon c ur balance». En la lisant jusqu'au bout, je me suis rendu compte que ce n'était pas ça.
D'ailleurs, vous nous donnez plusieurs indices clairs, entre autres, en faisant allusion à A, vous dites : «Moi, je m'ennuie» et «Je sais pertinemment que je ne ferai pas ma vie avec».
Vous avez 27 ans, Poupée, cela fera bientôt cinq ans que vous êtes avec lui . et vous vous ennuyez ! Vous comptez vous ennuyer ainsi combien de temps ?
Vous avec voulu faire un enfant et retaper une vieille maison avec A. On pourra dire ce qu'on voudra, vos projets ont de l'envergure ! Mais ces deux méthodes, vous vous en êtes rendu compte, ne sont pas éprouvées. En passant, l'acte de vente et l'emprunt de 20 ans vous emprisonnent ? Je suis très surpris : une maison s'achète et se vend. Il suffit de trouver acquéreur.
Je veux essayer de répondre à vos questions, mais ce n'est pas facile : nous avons une ligne de conduite qui consiste à ne pas dire aux gens quoi faire.
«On s'aime tous les deux (J), alors pourquoi attendre encore ?» Ma réponse : Cherchez de bonnes raisons pour attendre encore. Si vous en trouvez, alors attendez.
«Il (J) aurait aimé que sa copine découvre notre relation, en nous surprenant par exemple, ce qui lui aurait permis d'éviter de la quitter de son propre chef. N'est-ce pas un comportement de lâche ?» Ma réponse : oui.
«Doit-on subir les événements et ne pas de temps en temps prendre des initiatives ?» Ma réponse : on ne doit pas, non. On peut faire comme bon nous semble.
«J'en ai marre de faire bonne figure et de mentir à tout le monde.» Ma réponse : arrêtez.
Vous ne voulez pas rendre des gens malheureux autour de vous ? Détrompez-vous, les gens font cela très bien eux-mêmes.
Choisir ou ne pas choisir ? Voilà la question.
Poupée, je vous souhaite de faire un choix heureux pour vous !
En passant, pourquoi ce surnom de Poupée ? Etes-vous la poupée de quelqu'un ?
Bien à vous,
Georges-Henri Arenstein, Psychologue