Réponse à: PETITE-BULLE (ma psychothérapeute)

Surnom: PETITE-BULLE
Pays: Canada
Sexe: féminin

Depuis un certain temps je consulte une therapeute mais il y a un probleme pour moi qui se pose. Ma problematique est que je souffre d'anxiete sociale et que je suis dependante affective. Avec le temps j'ai voulue devenir amie avec elle et depuis ce temps, c'est l'enfer pour moi.

Elle a beau m'expliquer que c'est irrealiste d'etre son amie, moi je n'en demorre pas. Je comprend que ce n'est pas reel, mais je ne l'accepte tout simplement pas.

J'ai meme fait des menaces de suicide a ma therapeute et j'en souffre enormement.

Je suis certaine que ca doit arriver a d'autres personnes que moi de vouloir etre amie avec leur therapeute.

Pourtant je me sens bien avec elle et je ne veux pas que cette relation se termine. Elle elle m'a dit que je fais un transfert en voulant etre son amie.

Je veux qu'elle vienne avec moi chez le medecin...ect et elle me dit que ce n'est pas dans ses fonctions de faire ca. Elle dit qu'elle ne ressent rien pour moi, mais par contre elle dit qu'elle m'apprecie.

Que dois-je faire avec ca, continuer de la voir ou je ne sais trop quoi?

Je suis tellement decue de se transfert que je n'oserait meme plus consulter ailleurs de peur de me faire mal. J'apprecierait vraiment une reponse de votre part pour m'aider et aider les autres. Merci

Bonjour Petite-Bulle,

Le phénomène du transfert est un élément bien connu dans le contexte de la relation d'aide. On le retrouve aussi ailleurs dans la vie de chacun, mais votre préoccupation actuelle, c'est votre relation avec votre psychothérapeute.

Celle-ci a entièrement raison ; elle ne peut pas devenir votre amie, elle ne veut pas devenir votre amie, elle ne deviendra pas votre amie. C'est une règle incontournable et le fait que vous restiez accrochée ou que vous n'en démordiez pas ne change rien à la chose. Persévérer risque de vous apporter bien des déboires.

Bien sûr que cela arrive à d'autres personnes que vous de le vouloir. Mais tout ce que l'on veut n'arrive pas nécessairement .

Votre insistance à désirer quelque chose d'impossible est une caractéristique infantile . comme la dépendance. Les enfants sont très dépendants et il est normal qu'ils le soient. Les adultes qui demeurent dépendants manifestent certains traits propres à l'enfance là où les circonstances demandent de l'autonomie.

Que faire avec ça ? Je vous invite si vous désirez grandir à renoncer à votre idée. C'est la seule porte de sortie et elle vous conduira vers l'autonomie (si c'est ce que vous désirez, bien entendu).

Un mécanisme de transfert peut très bien se liquider en cours de thérapie. Votre psychothérapeute est équipée pour vous guider dans cette démarche, douloureuse il est vrai, mais néanmoins réaliste. Arrêter votre thérapie maintenant ou éviter de consulter de peur de vous faire mal, c'est comme «jeter le bébé avec l'eau du bain». Aller de l'avant et affronter la réalité (laquelle est parfois dure, j'en conviens) m'apparaît être une solution sage.

J'ajoute que la présence du phénomène du transfert dans votre psychothérapie est une bonne nouvelle. Elle vous apporte l'information que votre capacité à nouer des liens et à aimer est intacte. Attachement et détachement du client face au psychothérapeute ressemble à la croissance et au développement du bébé (qui doit s'attacher à sa mère) et de l'enfant et de l'adolescent (qui doit, progressivement, se détacher de sa mère).

Petite Bulle, je vous souhaite de liquider votre transfert et de marcher vers l'autonomie.

Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue