Réponse à: PENSÉ (quel est la bonne réponse à donner à un psy ?)

Surnom: PENSÉ
Pays: Canada
Âge: 21
Sexe: féminin

Bonjour, je suis une fille ayant vécu plusieurs traumatismes (enfant). On m'a fait voir de nombreux psychologues et psychiatres quand j'étais plus petite. Ils se fachaient toujours contre moi car ils disaient que je faisais un pas en avant et deux pas en arrière. Ils disaient à mes parents que je ne collaborais pas. Pourtant je répondais à toutes leurs questions. Je faisais de mon mieux.

L'année dernière j'ai voulu faire une thérapie. Je me suis dit que je ne cacherais rien à mon psychologue et je l'ai fais. J'ai fais des démarches par moi-mêmes pour m'aider et je travaillais fort pour m'en sortir. Mais on m'a dit encore que je faisais un pas de lavant et deux de derrière.... Alors qu'est-ce qu'on attend de moi?

J'ai souvent entendu dire que les psychologues disent *reculer* quand ils sentent que nous cachons quelque chose. Que nous n'allons pas au principal sujet et que nous tournons sur des détailles.

Mais comment dire et copérer quand nous ne savons même pas ce que nous cachons?

Le seul moment qu`un psy m'a dit que j'avançais c'est quand je me suis mise à pleurer en parlant de mon petit frère qui avait de la peine et la situation était idiote. Faut-il pleurer pour dire qu'on progresse?

En fais je checche à savoir ce que cherche les psy?

Merci

Bonjour Pensé,

Les psys ne cherchent pas des choses précises en psychothérapie individuelle. Ils travaillent avec le matériel que les clients présentent.

Quand le client évite le sujet principal, tourne autour du pot et camoufle des éléments, les psychologues utilisent parfois le terme « résister». Mais l'art de la psychothérapie consiste justement à permettre au client de vaincre ses résistances. Car après tout, c'est à lui-même qu'il résiste.

La situation que vous décrivez en dernier (vous vous êtes mise à pleurer en parlant de votre petit frère qui avait de la peine) est loin d'être idiote. Si elle a déclenché une émotion en vous, elle n'est ni idiote ni banale. Elle est significative.

Non, il n'est pas nécessaire de pleurer pour progresser. On parle de progrès lorsque le contact avec soi et avec l'environnement gagne en qualité. Un des indices de cette qualité de contact est l'expressivité émotive, par exemple les larmes (mais il y en a d'autres).

Je souhaite pour vous que les choses aient débloqué depuis votre lettre, Pensé.

Bien à vous,

Georges-Henri Arenstein, Psychologue