Réponse à: NAÏNA (quotient intellectuel)
Surnom: NAÏNA
Pays: France
Âge: 15
Sexe: féminin
J'ai déjà envoyé un autre message à propos de mon frère qui se fait délaisser par mon père. C'est maintenant un tout autre problème que je vous pose, à quoi j'espère que vous mes répondrez ! (Merci mille fois pour ce site):
Mon père, mon frère, ainsi que les 7 autres membres de ma famille paternelle sont tous des "surdoués" et des enfants précoces : Un psychologue a évalué il y a 3 ans le Q.I. de mon frère à 122, et les autres en ont les parfaites caractéristiques. Mais il y a moi. Je pense que je ne suis pas une enfant précoce. Et je suis la seule de ma famille paternelle. Cela me pose des problèmes parce que j'ai l'impression d'être inférieure à eux. Je ne devrais pas, je sais, d'autant plus que je suis certainement l'individu de ma famille, socialement et au niveau de l'école, qui m'en sort le mieux.
Mais c'est presque une risée parce que si je m'en sors bien dans mes études, c'est parce que j'étudie mes leçons, que je m'y intéresse, alors que mes cousins et cousines peuvent faire ce que je fais en moitié moins de temps que moi, et en ayant de meilleurs résulats... seulement ils ont la "flemme".
Quoi que je dise ou que je fasse, mon frère me dira que lui pourra toujours faire mieux, même s'il ne l'a jamais fait. Et quand je lui dis qu'un bon Q.I. ne sert à rien si on ne s'en sert pas, il me rit au nez... je souffre de cette situation. Et plus ça va, plus je me trouve idiote et je me "rabaisse" à mes yeux. J'aimerais bien savoir mon quotient intellectuel, pour SAVOIR enfin.
J'en ai parlé à ma mère qui m'a dit que je n'ai vraiment pas besoin de ça parce qu'elle sait que je suis très intelligente. Mais comme je suis paranoïaque, je pense que si elle me dit ça c'est parce qu'elle ne veut pas que j'ai de mauvaises surprises.
Ce problème ne me serait pas capital dans toute autre famille, mais dans ma situation, la pression sociale est trop forte pour que je vive bien. Pouvez-vous m'aider ?
Bonjour Naïna,
Un chaleureux merci pour tes bons mots relatifs à notre site. Ils sont très appréciés.
C'est toi qui a raison : un Q.I. élevé ne sert à rien si on ne s'en sert pas. Il peut toujours servir à parader de façon arrogante, mais j'espère que les membres surdoués de ta famille ne font pas cela.
Ta mère a raison également : tu n'as pas vraiment besoin de ton chiffre de Q.I. Le danger, c'est de se baser sur ce chiffre pour évaluer sa vie ou certains aspects de sa vie. Je dirais même plus : il eut été préférable que ton frère ne sache pas qu'il ait un Q.I. de 122 !
J'ajoute que le Q.I. est un chiffre qui comporte deux échelles. Et que chacune des échelles comporte cinq habiletés, les scores différentiels. Donc, dire de quelqu'un qu'il a un Q.I. élevé, c'est comme dire de quelqu'un qu'il est très grand (haut de taille). Et maintenant qu'il sait qu'il mesure 2.10 mètres, que va-t-il en faire ?
Et maintenant : un cadeau ! Tu nous dis que tu es l'individu de ta famille qui socialement s'en sort le mieux. Eh bien voilà ! Savais-tu qu'il existe un Q.S. (quotient social) et un Q.E. (quotient émotif) vachement plus utile dans la société que le Q.I. ? Mais chut ! Je compte sur toi pour avoir le triomphe modeste et ne pas aller parader avec arrogance ! Vu ?
Si ton frère te dit que «quoi que tu dises ou quoi que tu fasses, je pourrai toujours faire mieux», je t'invite à le féliciter, tout simplement. C'est probablement ça qu'il veut entendre .. et tu auras la paix. Moi, c'est ce que je lui dirais : «Bravo frangin ! Tu es un champion et tu dépasses tout le monde. Chapeau !».
Naïna, je te souhaite bon succès dans ce que tu entreprendras. Mais je ne suis pas inquiet pour toi !
Georges-Henri Arenstein, Psychologue