Réponse à: MISS (attouchements sexuels)
Surnom: MISS
Pays: Canada
Âge: 18
Sexe: féminin
Bonjour,
Il y a 10 ans, j'ai commencé à subir des attouchements sexuels de la part d'un "ami". J'avais 8 ans à l'époque, il en avait 11. Puisque je suis présentement en dépression post-partum (mais les médicaments en atténuent les symptômes), ces choses du passé remontent à la surface. Ces attouchements ont duré 6 ans environ.
Je l'ai appelé dernièrement pour lui en parler. Il avait l'habitude auparavant de me rabaisser, ce qui lui donnait probablement un sentiment de puissance. Il semblait le regretter au téléphone, mais quand je lui ai dit que je commençait à avoir des "flash" et que j'aurais besoin qu'il me rappelle certaines choses qu'il avait fait soit au téléphone, en personne ou en lettres, il a dit oui puis par après, il a changé d'idée.
J'aurais aimé qu'il m'en parle, moi, personnellement, je sens que j'ai besoin de tout me souvenir pour guérir.
Je suis présentement en dilem et c'est là que j'aimerais que vous me donniez un conseil. J'aimerais dire à tout le monde tout le mal qu'il m'a fait puisqu'il refuse de m'aider; pourquoi, moi, je devrais être hantée par ce passé et pas lui?
J'en paie le prix avec ma vie de couple avec mon mari, mais surtout avec ma vie sexuelle. Je ne sais pas si je dois le dire à tous ou garder ça pour moi.
Aidez-moi à prendre une décision svp.
Bonjour Miss,
Dire ou ne pas dire . voilà la question.
Il s'agit d'un choix difficile. Je peux comprendre votre élan qui consisterait à dire à tout le monde le mal que cet «ami» vous a fait. Je peux aussi comprendre la retenue qui vous habite.
La «diffusion» de l'information entraîne souvent un soulagement immédiat . Mais les conséquences à moyen terme et à long terme sont imprévisibles. Ce genre de déclaration «éclabousse» souvent d'autres personnes que le seul agresseur. Certaines victimes se félicitent d'en avoir parlé, d'autres le regrettent.
Garder cela pour vous et en payer le prix (vie de couple, vie sexuelle, flashes, etc.) ? Oh non ! Pourquoi ne pas aller en psychothérapie, Miss ? Vous apprendrez à atténuer l'impact de ces événements et à mieux vivre avec ça.
Bien vivre n'est-il pas la plus douce des vengeances (pour paraphraser Yvonne Dolan) ?
Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein, Psychologue