Réponse à: MARIE (sa psychologue annule ses rendez-vous)

Surnom: MARIE
Pays: Canada
Âge: 31
Sexe: féminin

Bonjour,

Je me nomme : Marie-Claude. J'ai 31 ans et j'ai la paralysie cérébrale depuis ma naissance. Mais cela ne m'empêche pas de jouir pleinement de la vie malgré ses hauts et ses bas.

J'habite en appartement depuis bientôt 7 ans, je me débrouille assez bien et je suis fiancée à un homme merveilleux depuis 5 ans. J'ai des parents que j'adore, enfin j'ai tout pour être heureuse qu'il me semble !

Par contre, le 1er septembre dernier, j'ai jeté quelque chose qui était très précieux pour moi ! C'était un vieux canif que je gardais dans ma bourse comme porte-bonheur, il appartenait à mon grand-père maternel (mon grand ami) et ce grand ami est décède depuis 14 ans.

Je voulais me détacher graduellement du canif ne plus le mettre dans ma sacoche et le mettre dans un coffre avec mes plus beaux souvenirs. Je remettais toujours ça à plus tard...... Le 30 août dernier je préparerais mes choses pour le lendemain car Pierre et moi on avait un rendez-vous à l'aide sociale. Ça fait 4 ans qu'on se bat pour vivre ensemble sans que mon revenu soit coupé. Pierre n'est pas considérer handicapé car il travaille pourtant il a une malformation congénitale.

Enfin, J'arrangeais ma sacoche avec une aide, j'ai vu mon canif et j'ai dit à l'aide tiens mets mon canif dans mon tiroir. Une seconde après, j'ai dit non non remets le dans ma sacoche ça va nous porter chance pour demain. Le lendemain on est allé à notre rendez-vous et on s'est fait dire de se mettre tous les deux sur l'aide sociale ! J'étais bleu ! Je disais à Pierre quoi dire à la dame car il me comprend très bien avec mes yeux. Mais je ne comprends pas pourquoi, il n'osait rien répéter HA ! HA ! Après la rencontre j'étais frustrée et mal d'avoir fait manquer à Pierre une journée de travail pour une réponse de ce style. J'ai eu peur qu'il m'abandonne juste pour ça pourtant ce n'est pas du tout son genre. J'ai pleuré et le soir en partant travailler car Pierre est camionneur, il m'a dit ne t'en fait pas on va se battre encore et on verra mais je suis là avec toi, t'es toujours ma petite femme.........

Bref, le lendemain je faisais du ménage avec mon aide je ne me sentais pas si mal. Par contre j'avais toujours la réponse de l'aide sociale qui me trottait dans la tête. Je voulais appeler au gouvernement la dame qui m'avait fait rencontrer l'agent de l'aide sociale car elle m'avait dit que mandat finissait le 2 septembre. Alors on était le premier, mais la ligne était toujours occupée et je me suis énervée. J'ai mis le téléphone de coté pour me préparer pour aller à la banque et c'est là que mon canif est tombé de ma sacoche. J'ai dit de le mettre dans le tiroir à mon aide, elle m'a dit que ça n'allait pas là et j'ai fait signe de le jeter. Même si j'ai dit en moi-même à mon grand-père que ça ne changera jamais l'amour que j'ai envers lui. J'ai eu l'impression de l'abandonner parce qu'il ne nous avait pas aidés à notre rendez-vous. C'est stupide à dire n'est-ce pas ? Mais la chose que je ne comprends pas, c'est que j'ai eu honte d'aller récupérer le canif dans la pou! belle et q u'une semaine après je

Dans ma vie depuis toute petite, j'ai toujours eu peur d'être abandonner par ma mère, ma famille, mes amis, et là par mon conjoint. Cette peur d'abandon est sûrement reliée à mon handicap ! Pourtant j'ai toujours reçu que de l'amour d'eux. J'ai fait une première tentative de suicide à l'âge de 20 ans. Celle-ci je l'ai compris car j'étais trop naïve et l'homme que j'aimais à cette époque, m'avait demandé si je voulais me faire opérer pour être "normal" pour lui ! Ça m'avait renversé et dans ce temps-là je n'acceptais pas mon handicap. Donc vous pouvez imaginer ce que ça a fait en dedans moi........ Dans ma naïveté, je voulais seulement aller me reposer sur l'épaule de mon grand-père au ciel pour qu'il me console.

Pauvre maman, j'avais pleuré 4 mois jours et nuit, à force de me parler et de m'écouter j'ai repris goût à la vie. Mon père pensait que j'étais folle et voulait m'enfermer.

Par contre, cet automne je ne comprends pas du tout mon geste suicidaire, juste pour un petit canif et d'avoir perdu totalement confiance en Dieu. J'aurais envie de crier éclairez-moi quelqu'un, je n'en peux plus !!!!!! J'ai essayé discuter avec ma mère avant de voir le trou noir. Mais on aurait dit que le deuil de son père était terminé. Remarquez que je ne lui en veux pas car je l'adore et elle a eu assez de peine à s'en sortir elle-même du deuil de mon grand-père. C'est moi qui l'ai aidé.

Mais j'avais tant besoin qu'on m'écoute.............

On dirait que j'ai peur d'avancé dans le bonheur puisque j'ai eu encore des pensées suicidaires, c'est plate à dire mais c'est ce que je ressens au fond de moi.

Je voudrais trouver une solution mais ou trouver de l'aide ? J'ai consulté une psychologue avant et après mon tour noir ! Mais quand elle n'annule pas mes rendez-vous (elle est souvent malade) enfin lorsqu'elle me voit, elle me dit juste que je suis intelligente etc. Là ça fait depuis le début de février qu'elle ne m'a pas donner de nouvelles Moi j'aurais besoin d'aller au fond du sujet une fois pour toutes !

Est-ce que ça se peut que cela soit le deuil de mon grand-père que je n'aie jamais vécu même après 14 ans qu'il soit décèdé ? Pourquoi j'ai eu des pensées suicidaires ? S.V.P. Éclairez-moi si vous le pouvez !

Marie-Claude

Bonjour Marie-Claude.

Vous me décrivez avec beaucoup de détails une histoire très touchante en même temps qu'inquiétante car vous semblez réagir très fortement contre vous lorsque vous recevez des réponses négatives des instances gouvernementales.

Vous savez, Marie-Claude, vous battre contre la bureaucratie d'un système où des normes sont appliquées de façon standardisée risque de vous entraîner beaucoup de frustrations. Je ne veux pas dire par là que vous devez baisser les bras, mais il me semble important de vous renforcer intérieurement tout en vous battant de la sorte. Votre suivi avec votre psychologue m'apparaît donc très important.

Par ailleurs, l'épisode du canif que vous racontez m'incite à penser que, peut-être, quelque chose du deuil de votre grand-père n'est pas encore terminé, même s'il est décédé il y a 14 ans. Ici encore, votre suivi avec votre psychologue m'apparaît très important.

De plus, ces idées suicidaires qui semblent revenir régulièrement méritent qu'on s'y attarde passablement. Encore une fois, votre suivi avec votre psychologue m'apparaît plus qu'important.

Je ne connais pas l'ensemble de votre situation et il me manque sans doute plusieurs éléments pour vous conseiller plus adéquatement. Avec ce que je sais de votre situation, je crois que vous avez besoin actuellement d'un suivi très régulier avec votre psychologue. Votre plus gros problème est peut-être donc l'état de santé de cette psychologue dont vous dites qu'elle annule souvent ses rendez-vous. À votre prochain rendez-vous, vous devriez lui parler ouvertement de ce problème d'annulation. Si elle considère que la fréquence actuelle est suffisante, elle pourra certainement vous expliquer pourquoi. Si par contre elle considère également qu'un suivi régulier est important et qu'elle n'est pas capable de vous l'assurer, je suis certain qu'elle se fera un plaisir de vous recommander quelqu'un d'autre qui sera en mesure de vous accompagner plus adéquatement.

Bonne chance dans vos démarches, Marie.

Jean Rochette, Psychologue.

Jean Rochette, Psychologue