Réponse à: MARIE (gardienne d'enfants maltraités)
Surnom: MARIE
Pays: France
Âge: 23
Sexe: féminin
Je travaille depuis deux ans dans une famille de 5 enfants (7, 9, 11, 18, 21 ans) qui a connu la maltraitance et l'inceste de la part d'un parent. Je ne m'occupe que des trois derniers. Seuls les deux plus jeunes ont subi des agressions sexuelles.Ils sont suivis plus ou moins régulièrement par des pédo-psychiatres.
L'instruction est en cours, les enfants ont été convoqué à de nombreuses reprises, ont vu des psychiatres (4 expertises). Une confrontation avec l'agresseur a eu lieu, il y a trois semaine. Depuis la confrontation, leur comportement est devenu encore plus difficile qu'il ne l'était avant. Pas un jour ne se passe sans que l'un ou l'autre ne fasse une crise de nerfs qui a pour point de départ la jalousie (à propos généralement des copains ou de la part que chacun prend pour faire la cuisine). Cela finit toujours de leur part par des hurlements, des coups dans les murs, des pleurs, une impossibilité de communiquer. Par ailleurs, ils sont très ouverts, aiment sortirent (musées, ciné, parc...), bricoler, lire. Ils ont, en temps 'normal' une attention soutenue pour ce qu'ils font, bien que relativement peu patients. Alors, entre s'énerver soi-même, s'essayer à l'indifférence, tenter le dialogue (ou plutôt un monologue), je ne sais vraiment plus comment aborder ces moments qui sont de plus en plus fréquents ?
Bonjour Marie,
Vous avez un rôle difficile auprès d'enfants qui ont vécu des situations perturbantes. Crises de nerfs, cris et hurlement, coups dans les murs, etc., font parfois partie du répertoire des comportements des jeunes qui ont subi des mauvais traitements.
Quoi qu'il en soit et quelle que soit la cause de ces manifestations, votre réponse pourrait consister à tenter de refléter les sentiments en cours : «Oui, tu es très en colère ! Je vois bien que tu détestes ça ! . Ça a l'air très dur en ce moment ! etc.». Vous agissez comme le miroir de leur émotions . Et ça devrait suffire à les apaiser, du moins momentanément. Ce n'est pas une formule magique pour éliminer les crises . tout au plus une façon d'entrer dans leur monde.
Le reste est affaire de spécialiste.
Bonne chance, Marie !
Georges-Henri Arenstein, Psychologue