Réponse à: MAMIE (comment se confier ?)

Surnom: MAMIE
Pays: Canada
Âge: 14
Sexe: féminin

Bonjour!

Je vous écris puisqu'En pouvant rester anonyme je trouve cela super. En fait, mon probleme est justement de me confier. J'ai vécu plusieurs périodes difficile dans mon enfance. Avant j'enterrais tout et j'en ai jamais parler a personne mais c'est temps-ci j'ai l'impression de craquer. A l'école, des professeurs ont remarqué que mon attitude a changé et m'offre souvent leur aide et leur écoute. A tout les coups j'ai une envie irrésistible de le faire mais j'en trouve pas la force nécessaire.

A cause de cela mainenant je me sens toute mal quand je leur parle seule. j'Ai peur qu'il me reviennent la-dessus. De plus, quand je me couche le soir je ne cesse de me tracasser en imaginant comment je pourrais leur raconter le tout demain a l'école. Croyez-vous que le reve et l'imagination est une bonne maniere d'oublier?

Depuis une semaine, j'ai parlé d'une plaie de mon enfance a mon amie qui a vécue la même. Cependant elle ne cesse de comparer notre situation et je n'aime pas vraiment cela. Elle a peut-etre vécue le tout plus difficilement mais il me semble qu'elle ne peut me traiter d'égoiste puisque je ne pense qu'a mes plaies ces temps-ci.

Est-ce égoiste d'essayer de penser a nous pour s'aider? Je regrette vraiment de lui avoir tout raconter. Pourriez-vous m'aider a savoir comment choisir a qui se confier ou comment essayer d'y arriver? Cela m'aiderais beaucoup.

Merci a l'avance...

Bonjour Mamie,

Je constate qu'il est difficile pour toi de te confier, car ton amie, celle à qui tu as raconté une blessure de ton enfance, fait des comparaisons entre toi et elle-même et te traite d'égoïste.

Peut-être ne sait-elle pas comment s'y prendre pour bien t'écouter et pour t'apporter un support efficace. Il faut bien dire que si personne ne le lui a montré, il est très difficile d'avoir l'attitude juste face à une amie qui a vécu des choses difficiles.

Si tu n'aimes pas son attitude, que dirais-tu de lui faire des demandes précises : «Je n'aime pas ceci, je préfère cela .» Il n'est pas certain qu'elle va faire exactement comme tu veux, mais au moins tu auras essayé.

Penser à ses moments de détresse, tenter de les guérir, n'est aucunement égoïste. C'est au contraire une attitude sage, réaliste, responsable, de respect de soi-même. Les personnes qui ont une estime personnelle positive font cela sans gêne ni culpabilité. Tu es donc sur la bonne voie, Mamie, si tu penses à toi et à des stratégies pour t'aider. Je t'encourage à persévérer.

Quant à savoir choisir à qui se confier, je reconnais avec toi que c'est là une chose délicate et malaisée. Tu ne peux pas le savoir à coup sûr. Le mieux est de se servir de ton intuition (notre «sage intérieur» comme on dit parfois) et de voir si l'amitié réciproque entre toi et une amie te porte à lui faire des confidences. Je ne connais pas de meilleur critère que l'intuition. Et j'ajoute que c'est une qualité qui se développe. À lire ta lettre, je constate que tu te diriges dans la bonne direction pour cela. :o)

Le rêve et l'imagination ne constituent pas des manières d'oublier. Ils permettent tantôt de fuir, tantôt de stimuler notre créativité. Mais . pourquoi oublier ? Les souffrances du passé ne s'oublient pas, Mamie : on les accepte, on les digère, on les assimile, on en tient compte pour l'avenir, etc., et un jour elles cessent d'être souffrantes ou dérangeantes. C'est ce que je te souhaite.

Bien à toi.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue