Réponse à: MAMI (mon garçon a sa première peine d'amour)
Surnom: MAMI
Pays: Canada
Sexe: féminin
Bonjour, je vous remercie pour ce site extraordinaire.
Voici mon probleme. Mon garcon de 18 ans vient de vivre une peine d'amour. Ces derniers jours, il etait plutot frustre, impatient enfin tous ces sentiments causes par la peine. Un soir pendant l'heure du souper je lui ai demande si je pouvais parler de sa "blonde" a mon grand bonheur il a accepte, nous nous sommes retires du reste de la famille et j'ai commence a lui poser des questions directes du genre, est-ce que tu sorts encore avec (appellons-la Marie pour les besoins de la cause) j'ai trouve a la fois emouvant qu'il puisse me confier sa peine,(il a pleure) je l'ai ecoute du mieux que j'ai pu.
Voici ma question. J'ai donne mes impressions sur leur relation,du genre "tu sais, quand une situation n'est pas claire, c'est important de chercher a la clarifier, rester dans le doute n'est pas sain, des fois il faut decider de ne plus souffrir, etc,etc.d'apres-vous, aurait-il fallu que je me la ferme completement et de l'ecouter sans rien dire?
Dailleurs je lui ai dis, "la prochaine fois, si tu as envie de m'en parler encore,ne te gene pas et surtout, dis moi de me taire si je parle trop et dis moi si tu veux que je t'ecoute sans que je parle.
Je sais que je ne peux pas vivre sa peine a sa place(si j'etais magicienne!) je sais aussi que ca fait partie de ses experiences de vie, mais quand meme, existe t-il une facon de pouvoir "alleger" sa peine?
Je vous remercie beaucoup.
Bonjour Mami,
Merci pour vos bons mots relatifs à notre site :o)
Je trouve vraiment touchante et belle votre attitude de Maman qui veut alléger la peine de son fiston de 18 ans tout en sachant qu'elle ne peut vivre sa peine à sa place !
Oui, vous avez tout-à-fait raison, il est émouvant de constater qu'il peut vous confier sa peine et pleurer avec vous. Il a confiance en vous et vous êtes là pour lui, c'est merveilleux.
Permettez-moi simplement de vous faire des petites suggestions pour raffiner encore plus la qualité de la communication entre vous deux.
Vous nous dites que vous avez commencé à lui poser des questions directes. Pourquoi ne pas simplement l'inviter à vous parler de ce qui lui fait mal. C'est plus large, plus vaste et plus ouvert.
Peut-être aussi avez-vous la tendance à être un peu directive : « . c'est important de . ceci n'est pas sain . il faut décider de .. ne te gêne pas . dis-moi de me taire . ». Que diriez-vous de remplacer tout cela par «Merci de me parler de toi, je suis heureuse de t'écouter, je suis avec toi dans ces moments difficiles».
Le meilleur support est un support discret et solide, présent et ouvert, mais non directif.
Je m'explique. Peut-être que, lorsque VOUS vivez une situation pas claire, VOUS trouvez important de chercher à la clarifier, parce que pour VOUS, le doute n'est pas sain. Mais d'autres personnes peuvent très bien choisir de rester dans le brouillard un bout de temps, attendre qu'il se dissipe tout seul pour y voir plus clair. Voilà pourquoi les conseils sont parfois mal venus, ils tombent sur un « terrain où pousse autre chose».
Évitez aussi de dire «La prochaine fois, ne te gêne pas .» (ce qui revient à lui dire comment il ne doit pas se sentir); dites plutôt «Je serai à ton écoute encore».
Mais ceci sont des «technicalités» ou des raffinements. L'essentiel est d'avoir le c ur ouvert. Et ça, c'est déjà fait pour vous, Mami !
Portez-vous bien, vous et le fiston !
Bien à vous,
Georges-Henri Arenstein, Psychologue