Canada
féminin
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oui
Bonjour,
Mon fils de 20 ans s'est fait une petite amie que je croyais âgée de 16 ans selon ses dires. Je viens de découvrir par un téléphone de la belle-maman de la jeune fille que celle-ci n'a que 14 ans. Les parents de la jeune fille lui défendent
Le problème c'est que mon fils et la jeune fille en question ne voient pas la chose sous le même angle, comme de raison. J'ai bien peur qu'ils n'essaient de se voir en cachette. J'ai beau expliquer à mon fils les conséquences de ses actes mais il ne semble pas comprendre.
Pour le moment, je suis certaine qu'il n'est aucunement question de relations sexuelles entre eux mais qu'en sera-t-il plus tard?
Voilà ma question : mon fils pourrait-il être accusé de détournement de mineur par les parents de la jeune fille même si il n'y a aucune relation sexuelle entre eux??
Merci de me répondre car je suis très inquiète.
Réponse à Madame (Maman très inquiète)
Bonjour Madame,
Parlons d'abord des relations sexuelles, même si elles ne semblent pas (ou pas encore) avoir eu lieu. L'âge du consentement aux relations sexuelles est de 14 ans au Canada, pourvu que le compagnon ou la compagne ne soit pas une personne en situation d'autorité (professeur, gardien ou gardienne, etc.). À première vue, votre fils et sa petite amie sont chum et blonde comme on dit, ils ont donc le droit d'avoir des relations sexuelles "consensuelles", donc avec consentement mutuel, ce dernier devant toutefois être libre de toute menace ou contrainte.
Vous avez expliqué à votre fils les conséquences de ses actes. Mais que lui avez-vous expliqué, au juste? Les risques d'ordre juridique? Il n'y en a pas (à moins qu'il s'agisse d'une agression). Les risques de MTS? Les risques de grossesse pour la petite amie? Il est de bonne politique, il va sans dire, que votre fils soit informé de ces aspects. Les risques d'ordre psychologique? Il est bien difficile de les prévoir et ils peuvent être tout aussi importants si on empêche leurs fréquentations.
Votre fils peut-il être accusé, non de détournement de mineur, mais d'agression sexuelle, par les parents de la jeune fille? N'importe qui peut accuser n'importe qui d'autre pour n'importe quoi?sauf que l'on doit en faire la preuve hors de tout doute raisonnable, ce qui m'apparaît ici hautement improbable.
Par ailleurs, il est bien difficile d'interdire à des jeunes (de 14 et 20 ans) de se voir, de se fréquenter, de se parler. Même si à 14 ans, la jeune fille se trouve encore sous l'autorité parentale, il faut bien qu'elle sorte, qu'elle rencontre des amis et qu'elle se divertisse de temps en temps.
Il n'est pas clair pourquoi les parents de la jeune fille lui défendent de revoir votre fils. S'ils ont la hantise que leur fille commence sa vie sexuelle, il m'apparaît approprié qu'ils instruisent leur fille sur les conséquences de ses actes comme vous l'avez fait avec votre fils. C'est, là aussi, de bonne politique.
J'espère que ces quelques lignes vous auront informée adéquatement.
Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein
Psychologue
