Réponse à: LÉA (garde partagée)
Surnom: LÉA
Pays: Canada
Âge: 33
Sexe: féminin
Que pensez-vous de la garde partagée concernant un enfant de huit mois?
Son père était absent pendant la grossesse, a été présent pendant la période de l'accouchement, parceque je lui avais demandé s'il se sentait concerné par cet enfant, puis a de nouveau disparu par la suite de façcon périodique.
Chaque fois qu'une période plus dificile à vivre avec l'enfant se présente (ne fait pas ses nuits, sevrage, les dents...) son père se fache et disparait pour des périodes allant de quelques jours à quelques semaines.
Il demande maintenant, à ma surprise, une garde partagée, que je conteste parceque l'impression que j'ai est qu'il s'agit plus ici d'une lutte de pouvoir que d'une envie réelle de vivre avec l'enfant.
A ajouter qu'il y a un conflit concernant la pension, qu'il a toujours l'impression de se faire voler. N'ayant jamais vécu avec nous, il me semble qu'il ne mesure pas les besoins quotidiens d'un enfant...
Ce père aime énormément son enfant, c'est indéniable, mais comment pourrait réagir l'enfant en vivant quelques jours chez lui, puis quelques jours chez moi, et surtout si son père, comme il l'a souvent montré par le passé, manque à ses devoirs de parent.
La situation est complexe, et j'avoue parfois me perdre dans mes craintes, plus fortes peut-être que la volonté de voir ce qui pourrait être bien pour l'enfant.
Bonjour Léa,
Il est totalement impossible de répondre à la question «Que pensez-vous de la garde partagée pour un enfant de huit mois ?». Cela dépend de l'enfant, cela dépend des parents, leur personnalité, leur lieu de résidence respectif, leur degré d'entente, etc.
C'est un peu comme si vous demandiez à un horticulteur «Que pensez-vous de la fenêtre nord pour une plante ?». Bien sûr, ça dépend de la plante, de l'environnement (lumière, chauffage, etc.) et des soins qu'on lui apporte.
Vous demandez «Comment pourrait réagir l'enfant si son père manque à ses devoirs». Ma réponse est : «Très mal» . mais votre question est biaisée pour ne pas dire piégée. Si la mère manquait à son devoir de parent, l'enfant réagirait tout aussi mal. Et aussi c'est quoi, pour vous, «manquer à son devoir de parent» ? Ces devoirs varient d'une famille à l'autre et sont très élastiques.
Je constate que vous nous partagez en fin de lettre que vous êtes perdue dans vos craintes et que celles-ci sont peut-être plus fortes que la volonté de voir ce qui pourrait être bien pour l'enfant.
Pourquoi, dès lors, ne pas demander une expertise psychologique ? Un psychologue ferait une évaluation des deux parents et de l'observation des interactions père-bébé et mère-bébé. Son rapport final comportera des recommandations, toujours dans le meilleur intérêt de l'enfant, comme la pratique dans ce domaine le préconise.
Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein, Psychologue