Réponse à: LAURA (conflit mère-fille)

Surnom: LAURA
Pays: France
Âge: 19
Sexe: féminin

Ma mère et moi sommes en conflit constant depuis prés de 8 ans... Elle possède un diplôme de psychologue (mais n'éxerce pas) et prétend que je suis simplement en train de sublimer mon demi petit frère... Je m'explique: mes parents ont divorcé quand j'avais 3 mois, mon père s'est remarié immédiatement et a eu un petit garçon avec sa nouvelle femme. Mon petit frère a deux ans de moims que moi, et nous nous sommes toujours bien entendus... Je ne le vois pas souvent, parce qu'il habite à plus de 800kms de chez moi... et je ne vois pas souvent mon père non plus... J'en veux à mon père parce qu'il n'a pas cherché à répondre à mes appels depuis 3 ans...

Ma mère dit que notre opposition est la conséquence de tout ce qui précède...Moi, je pense sincèrement que c'est avec elle que je suis en conflit... et je pense qu'en fait je lui en veux pour m'avoir mise au monde alors qu'elle était déjà en instance de divorce, pour n'avoir jamais eu pour moi aucun geste de tendresse...

Est-ce moi qui suis folle??? Pourquoi est-ce que j'ai la trouille d'avoir un enfant à l'idée qu'il vive avec moi ce que j'ai vécu avec ma mère???

Est-ce que l'on reproduit toujours ce que l'on a vécu???

Vous êtes une jeune adulte et pendant toute votre adolescence, vous avez connu des conflits avec votre mère. Vous en voulez à votre père aussi pour ne pas avoir répondu à vos appels.

Il semble que, bien que vous ayez, comme tout le monde, un père et une mère, vous n'ayez pas eu de papa ni de maman. Voyez-vous, l'amour que l'enfant reçoit de ses parents passe par le lien conjugal. Si ce lien n'est plus, les choses deviennent problématiques.

Les enfants devraient pouvoir bénéficier de la tendresse de leurs parents, même si ceux-ci divorcent. Un manque à ce niveau entraîne une réelle carence, avec les peurs qui l'accompagnent (doute sur votre santé mentale, peur d'avoir un enfant, etc.).

Non, vous n'êtes pas folle, Laura. Vous vous posez les bonnes questions. Et les bonnes questions sont souvent angoissantes.

En effet, on a tendance à reproduire ce qu'on a vécu. Je veux parler des processus, évidemment. Ceci est dû aux situations inachevées de votre enfance qui ont produit des blessures psychologiques. Revivre ce que l'on a vécu est une tentative maladroite de guérir ces blessures (un peu comme si c'était notre enfant blessé d'alors qui est à l' uvre aujourd'hui. On se trompe d'époque !).

La bonne nouvelle, c'est qu'on peut arrêter de faire cela ! Il faut investir de son temps, de son argent, de ses efforts. Une psychothérapie individuelle et/ou de groupe, des lectures, la tenue d'un journal personnel, etc., sont des moyens très précieux pour venir à bout de nos vieilles peurs.

Bonne chance, Laura !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue