Réponse à: LAETIA (limites de sa compétence)
Surnom: LAETIA
Pays: Canada
Âge: 25
Sexe: féminin
Bonjour, je suis une nouvelle psychologue membre de l'opq. Je pratique en privée et je travaille à temps partiel pour un organisme à but non lucratif. Mon problème est le suivant: il y a 2 personnes qui voudraient suivre une thérapie. Le problème c'est qu'ils n'ont pas les moyens de payer et surtout que je n'ai pas les compétences nécessaires pour le faire. Les problèmes qu'ils ont relèverait davantage de la psychiatrie. Sans avoir fait aucune évaluation, je peux noter beaucoup d'incohérence dans leurs discours et dans la facon de raconter leurs difficultés et de forts sentiments de persécution. À plusieurs reprises, je leur ai donné d'autres références qui seraient gratuites mais peu importe ce que je peux leur dire, c'est avec moi qu'ils veulent travailler leurs difficultés. Cela dure depuis plus de 2 mois, ils ne cessent de m'appeler, de me laisser des messages et voilà que maintenant un d'eux m'envoie des lettres en me suppliant de l'aider. J'ai peu d'expérience et je ne sais plus quoi faire, cela devient harcelant. J'aurais bien aimé les aider mais leurs difficultés excèdent le champs de mes compétences. Comme ils n'ont jamais été mes clients ai-je davantage de devoirs envers eux que ce que j'ai fait jusqu'à maintenant? Vos conseils seraient grandement apprécié. Merci à l'avance
Bonjour Laetia, Psychologue,
Je ne suis pas un expert en matière de déontologie; cependant votre problème m'apparaît simple (vous le définissez d'ailleurs vous-même comme étant léger), c'est pourquoi j'ai pris l'initiative de vous répondre. Je vous prie donc de considérer ma réponse comme étant, non pas celle d'un expert en déontologie, mais celle d'un psychologue de 27 ans d'expérience.
Deux personnes désirent suivre une thérapie avec vous et vous reconnaissez d'emblée que vous n'avez pas les compétences nécessaires pour répondre à leur demande.
Déjà à ce stade de la description de la situation, la réponse apparaît dans toute sa clarté. Permettez que je reproduise pour vous l'article 6 du code de déontologie des psychologues, en vigueur au Québec.
6. Avant d'accepter un mandat et durant son exécution, le psychologue doit tenir compte des limites de sa compétence et des moyens dont il dispose. Il ne doit pas entreprendre des travaux professionnels pour lesquels il n'est pas suffisamment préparé.
En vertu de cet article, il m'apparaît donc sage de refuser ces deux personnes comme clientes en pratique privée. Vous avez d'ailleurs fait preuve de sagesse et de courtoisie en leur fournissant quelques références. Libres à elles de les accepter ou non.
Ni leur insistance pour vous consulter, ni leur désir, pour légitime qu'il soit de leur point de vue, de travailler avec vous en psychothérapie, ni leurs supplications ou leur harcèlement, ne devraient vous faire fléchir.
Comme ces personnes n'ont jamais été vos clientes, vous n'avez donc ni devoir ni obligation de nature professionnelle envers elles.
Finalement, je vous souhaite la bienvenue, Laetia, au sein de la profession !
Georges-Henri Arenstein, Psychologue