Posté par Gina le 21-08-01
Québec
féminin
43

Bonjour,
J'aimerais savoir comment on peut parvenir à dépasser nos complexes ? Je vous donne un exemple pour mieux saisir. Je ne m'aime pas physiquement et plus particulièrement au niveau de mon visage. J'ai beau changer ma coupe de cheveux, me maquiller, etc....... pour moi ce changement ne dure que quelques heures seulement car tout ce
que je vois par la suite dans le miroir c'est l'image négative que j'ai de moi. On dirait que rien n'est changé.

Dernièrement je suis allée chez la coiffeuse me faire placer les cheveux, tout le monde autour de moi me trouve belle ainsi et pourtant moi je trouve ma coupe affreuse ! ! ! Je me dis que j'aurais pu mettre l'argent que j'ai dépensé pour mes cheveux sur autre chose étant donné le résultat
catastrophique que j'ai obtenu, du moins selon ma vision des choses ! !

Pour moi ce qui m'attire chez une personne en premier c'est le visage. Alors voilà pourquoi le mien est si important. On m'a déjà dit qu'il était important d'accepter ce que l'on aime pas chez soi pour mieux aimer le changement par la suite. Je suis d'accord avec cela en théorie, mais comment y parvenir pratiquement parlant ? Là est toute ma question ! Comment aimer une partie de soi qui est toute croche et laide surtout au niveau du visage car c'est ce que les gens voient en premier lorsqu'il m'adresse la parole ?

Je sais aussi que ce complexe ne m'aide pas non plus pour approcher les personnes du sexe opposé. Comment faire pour plaire à un en particulier quand on fait si dur ?

Juste écrire tout cela me fait très mal, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai toujours préféré fuir cette réalité car elle est trop difficile à supporter.

Réponse à Gina, 43 ans (Comment se départir de nos complexes)

Bonjour Gina,

Vous dites à juste titre : " Tout ce que je vois dans le miroir, c'est l'image négative que j'ai de moi ".

Lorsque vous étiez petite fille, vos parents étaient là pour vous renvoyer votre image. Ils agissaient comme des miroirs. Certains miroirs sont fidèles (comme ceux que nous avons tous dans notre salle de bain) mais d'autres miroirs sont déformants (grossissants ou réducteurs).

Supposons que l'un de vos parents ou une autre personne de votre entourage vous renvoie une image négative de vous-même par des commentaires qui attaquent votre intégrité. En tant que petite fille vous n'aviez pas le choix d'y croire. Aucun enfant n'est capable de dire : "Papa et maman sont des miroirs réducteurs : ils me parlent à partir de leurs blessures, ce qu'ils disent n'est donc pas vrai" ! Alors, les enfants absorbent, " avalent tout rond " et finissent par croire ce qu'on leur dit. Et cette idée devient ancrée et finit par devenir vôtre.

La solution ? Comme la blessure a été infligée dans un contexte relationnel, la guérison doit aussi survenir dans un contexte relationnel. En thérapie, par exemple, les vieilles croyances des enfants, les " lois personnelles négatives " peuvent être mises en doute, " travaillées " et transformées afin qu'elles acquièrent une couleur plus réaliste et plus acceptable.

Exemple d'affirmation saine : " Mon visage plaît à certaines personnes et déplaît à d'autres ". Mais je vous invite à trouver d'autres formulations qui vous " colleront " davantage.

Vous demandez " comment aimer une partie de soi qui est toute croche et laide " ? Mais la question est piégée : elle sous-entend que le fait d'être croche et laid (votre visage) est une réalité, une évidence. Or, tel n'est pas le cas : vous le voyez ainsi à cause de votre regard d'enfant.

C'est le moment de citer cette belle phrase : "La beauté est dans l'oeil de celui qui regarde" (Je ne suis pas sûr de la source, peut-être Antoine de Saint-Exupéry ou André Gide ?).

Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein
Psychologue