Réponse à: FRAGILE (dépendance à la thérapie)

Surnom: FRAGILE
Pays: Canada
Âge: 30
Sexe: féminin

Bonjour,

Je vais en thérapie depuis plus d`un an. J`ai consulté suite à une dépression. Je suis heureuse de certains issues que j`ai réussi à réglé en thérapie, mais j`ai l`impression que pour la majorité des choses, je tourne toujours en rond.

Ma psy me dit que c`est parfois difficile de voire les changements quand on est dedans, mais dans mon quotidien ce n`est pas très visible. J`ai tendance à être dépendante de ma psy, et de ma thérapie, et ça me fais très peur.

Quels sont les dangers d`être dépendant de sa thérapie? Est-ce un processus normale? Est-ce que je perd toute objectivité face à la thérapeute en adoptant une telle attitude?

J`ai peur que l`on profite de mes moments de vulnérabilité, et de détresse, c`est la première fois que je consulte un psy, alors je suis un peu mélée, j`apprécierais grandement votre avis, car je ne sais plus quoi faire.

Merci d`avance pour vos conseils,

Une âme fragile.

Bonjour Fragile,

Beaucoup de clients en thérapie ont peur de perdre leur sens critique ou leur autonomie dû à la relation de dépendance qui risque de s'installer chez eux. Qu'en est-il ?

Il faut bien reconnaître que le processus même de la psychothérapie implique, jusqu'à un certain point, une forme de dépendance.

Le mot «dépendance» prête ici à confusion. Évidemment les grandes dépendances (alcool, cigarette, drogue) sont destructrices, non seulement à cause de la substance elle-même qui provoque des ravages dans l'organisme, mais à cause de l'impuissance que vit le consommateur à s'empêcher d'en prendre et d'en reprendre. Dans les cas de dépendance à une secte ou à un gourou on peut même parler de perte d'identité et de soumission.

La forme de dépendance impliquée dans le processus thérapeutique devrait être perçue comme étant une confiance en la compétence du psychologue. Après tout, vous faites confiance au chirurgien qui vous opère comme au pilote de l'avion dans lequel vous voyagez. Vous faites également confiance au professeur du cours que vous suivez et même au nettoyeur auquel vous confiez vos pantalons. :o)

La psychothérapie vise précisément à restaurer le sens critique, à restaurer l'autonomie, chez la personne qui a perdu ces qualités (ou qui ne les a jamais eues) avant même le premier rendez-vous.

Le client ne perd pas «toute objectivité» : son jugement, ses impressions, son intuition peuvent être temporairement perturbés, mais son ressenti demeure le grand juge. Je vous invite à exprimer votre ressenti à votre psychologue, c'est votre manière à vous de l'aider et de vous aider vous-même. Exemples : vous êtes heureuse de certains points que vous avez réglé en thérapie ? Dites-le. Vous avez l'impression que vous tournez en rond ? Dites-le aussi.

Bonne continuation et bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue