Réponse à: EVA (est-ce de la violence psychologique ?)

Surnom: EVA
Pays: Canada
Âge: 23
Sexe: féminin

Bonjour

Je me trouve dans une situation extrêmement pénible sur laquelle j'aimerai obtenir des éclaircissements. Je suis depuis mes 18 ans en relation avec un jeune homme de 2 ans mon ainé.Après 5 ans de relation, je me sens au bout du rouleau car les exigences exprimées par mon conjoint deviennent de plus en plus difficiles à combler. Je me sens continuellement angoissée. Je me sens étouffée et j'ai perdu toute confiance en moi.

Malgré nos 5 ans de relations et mes efforts pour le rassurer, il n,a toujours pas confiance en moi. Il me soupconne à chaque instant de le tromper. À chaque fois que j'entre en relation avec un homme, que ce soit un collège de trevail, un professeur, un étudiant il m'accuse de vouloir coucher avec. Il dit que c,est parce qu'avant lui j'ai eu un passé volage alors il n'arrive pas à me faire confiance complètement.Un soir il m,a déshabillé de force pour vérifier si mon corps ne portait pas l'odeur d'un autre.Il me reproche jusqu'à ma manière de faire la bise aux hommes et me traite d'aguicheuse alors que je n'ai aucune intention malveillante.J'ai perdu ma spontanéité à entrer dans des relations sociales car j'ai toujours à l'esprit ses recomandations et je crains de le croiser en compagnie d'autres hommes.

Nous n,avons pas d'amis. Il dit que les gens ne sont pas suffisament sincères pour que nous perdions notre temps à les fréquenter.Il surveille mon courrier électronique, et à toujours un commentaire désobligeant envers les personnes avec lesquelles je voudrais me lier d'amitié. J'ai essayé de lui parler de mon sentiment, il me dit que tout cela se passe dans ma tête. Il n'a jamais essayé de m'empêcher de faire quoi que ce soit. Il ne saurait pas le faire d'ailleurs. Il dit que c'est simplement le contexte qui fait que je me sente étouffée parce que je suis amoureuse de lui et que ca ne m'était jamais arrivée. C'est dans mon caractère, affirme-t-il.

Le plus difficile, c'est que c,est un être extrèmement attentionné, qui vole à mon secours même quand je n'en exprime pas le besoin. Si j'avais pu le détester, cela aurait été plus facile de mettre un terme à cette relation ambigue. Mais j'ai le sentiment qu'il m'enferme dans une cage dorée. Il me reproche même ma relation avec ma soeur, il dit que les autres passent toujours avant lui.

Est ce que lorsqu'on a l'impression d'être oppressée cela signifie qu'on l'est véritablement, faut il une preuve concrète? Parce que c'est une personne qui sait être charmante avec les autres. Mes parents l,aiment beaucoup et il à l'air si doux et si amoureux. J'en viens à croire moi même que ma souffrance est puérile.Je ne suis tout simplement assez mature pour vivre une relation de couple stable.

Pensez vous qu'il puisse changer avec le temps si j'arrive à le rassurer suffisament sur mon amour et ma fidélité. Je ne lui ai jamais été infidèle.Dès fois je me dis que je devrais l'être pour confirmer ses soupcons non fondés. Je vous remercie de m'avoir lu et j'espère pouvoir obtenit une réponse.

J'ai tenté de me documenter sur la violence psychologique mais les définitions sont parfois si abtraites. Il ne m'insulte pas ouvertement, ne me violente pas physiquement mais pourtant j'ai ce sentiment de mourir à petit feu. je perds ma joie de vivre et mon désir d'aller vers les autres pour éviter les confrontations épuisantes qui n'aboutissent à rien.

J'ai l'impression d'être déséquilibrée. Merci de votre compréhension.

Bonjour Eva,

L'attitude de votre conjoint ressemble, en effet, fortement à la violence (il vous a déshabillée de force, peu importe la raison). Il vous surveille et vous critique souvent. Ceci doit être très pénible à vivre.

Je vous invite à vous soustraire à cette forme de violence et à demander de l'aide à un(e) psychologue ou à suivre des ateliers d'affirmation de soi pour aller de l'avant.

Pourrait-il changer si vous arrivez à le rassurer ? Je crains que ce soit très difficile de le rassurer, quoi que vous fassiez. En effet, la seule chose qui pourrait le rassurer, c'est de développer ses ressources intérieures, les siennes. Personne de l'extérieur ne peut les lui procurer. Ses ressources, ses forces peuvent se développer et finiront par apaiser son insécurité s'il le veut vraiment, s'il veut apprendre. Si lui le veut vraiment. Pas vous.

Le drame, c'est que vous doutez de ce que vous ressentez. Si vous vous sentez oppressée, c'est que vous l'êtes ! La seule preuve est que vous le ressentez . et c'est très concret !

Dans tout ce que vous ferez, je vous invite à suivre la direction de vos valeurs profondes. Les vôtres. C'est ce que je vous souhaite, Eva.

Bien à vous,

Georges-Henri Arenstein, Psychologue