Réponse à: DÉCOURAGÉE (femme intelligente sans motivation)

Surnom: DÉCOURAGÉE
Pays: Canada
Âge: 47
Sexe: féminin

Bonjour, je vous décris brièvement mon (mes) problèmes : Je suis sans travail depuis maintenant deux ans (à part quelques petits remplacements ici et là, mais rien de permanent). Je me suis inscrite à un cours subventionné par emploi-Québec (des cours d'actualisation en bureautique) car je ne suis plus à jour, (je suis secrétaire). Et je me suis dit qu'au moins, le petit montant qu'on me donne pour suivre le cours m'aidera à survivre quelques mois. Mon chum a également perdu son emploi, il y a 1 mois. Il a mon âge et est étranger. Aussi je ne compte pas beaucoup sur son support financier.

Depuis quelques années, tout va de travers : cela a commencé par le comportement de mon fils. Il a maintenant 18 ans et ne vit plus à la maison depuis le mois de juin. Il n'a pas terminé son secondaire. Depuis ses quatorze ans, il m'en a fait voir de toutes les couleurs : cela a commencé par le fumage (tabac, pot), l'école buissonnière, le manque de motivation à l'école, les fugues, la prise d'alcool...Nous n'avons jamais été en " mauvais termes" car c'est un jeune intelligent et sensible qui, je le comprenais, se cherchait beaucoup ( il est mon fils adoptif et s'est beaucoup interrogé sur ses origines). Maintenant, il est aussi sans travail, sans argent et dépend beaucoup de ses colocs. Je lui ai toujours laissé la porte ouverte et j'essaie de l'orienter du mieux que je peux mais, j'ai de la difficulté à me maintenir moi-même à flot, surtout avec un chum qui n'a plus vraiment le goût à rien...

En avril dernier, j'ai perdu mon père. J'étais là lorsqu'il est parti. Aujourd'hui, nous venons de recevoir des nouvelles du Guatémala et c'est maintenant le père de mon copain qui est près de mourir, c'est une questions de semaines. Le voyage coûte au moins 1,000 $. Nous n'avons pas cet argent.

Alors, vous voyez bien le tableau général? Je n'ai même pas la motivation de commencer ce cours de bureautique. Je n'ai pas le courage d'aller passer des entrevues car j'ai raté les dernière parce que trop nerveuse, pas assez sûre de moi.

Les amis, les parents, au lieu d'aider demandent : Comment ça se fait, une fille intelligente comme toi? Ou bien disent : tu devrais, tu aurais dû...Vous comprenez? Je suis seule. Je fais des cauchemars dans lesquels je me débats toute seule contre des agresseurs, des cataclysmes insurmontables...

J'en suis rendue à me giffler pour ne pas pleurer. Je me regarde dans le miroir et je me hais. Comment ai-je fait pour me retrouver dans cette situation, moi une fille si intelligente?

Nos relations de couple se maintiennent sauf au point de vue sexuel. C'est tellement secondaire! Autant pour mon chum que pour moi, le désir ne vient pas. Parfois on se couche, on se touche un peu et tranquilement, ça s'arrête là. On n'a pas le goût de baiser. C'est tout.

Heureusement qu'il y a Internet pour s'évader de la réalité! C'est le seul côté positif de ma vie en ce moment : une machine! (jusqu'à ce que je ne puisse plus payer la connexion!)

Bon j'arrête ici, je vais envahir votre site. Ce que j'apprécierais beaucoup, c'est un conseil objectif pour que je puisse continuer jusqu'à ce que s'améliore la situation.

Vous êtes sans travail. Vous ne pouvez pas compter sur le support financier de votre conjoint qui n'a plus goût à rien. Votre fils de dix-huit ans fait l'école buissonnière et consomme tabac, pot et alcool; il est également sans travail et sans argent. Vous avez perdu votre père il y a moins d'un an. Voilà que votre beau-père est proche de partir à son tour. Vous vous sentez nerveuse et seule, en proie à des cauchemars. La sexualité est réduite au minimum.

Je peux très bien comprendre que vous vous sentiez découragée. Une accumulation d'événements de vie négatifs comme ceux-là en découragerait plus d'un.

Par ailleurs, si vous n'avez pas les moyens financiers pour entreprendre le voyage dont vous parlez, il va falloir vous résoudre à ne pas le faire. C'est une chose difficile à accepter, je le sais. Mais peut-être pouvez-vous trouver une forme de compensation et être avec la famille par la pensée et le c ur (méditation, prière, etc).

Si internet vous permet de vous évader et d'avoir du plaisir, tant mieux. Ne perdez pas de vue, cependant, que cette évasion a une portée très limitée. Tout ce qui se passe sur l'écran est virtuel. Le plaisir obtenu devant votre clavier est illusoire et temporaire. Il disparaît dès que vous vous levez, d'où l'urgence d'y retourner.

Je vous invite à vous fixer des petits objectifs réalistes à accomplir. Lentement mais sûrement. Un pas à la fois.

Bonne chance, bon courage !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue