Réponse à: COUPABLE (abus sexuels)

Surnom: COUPABLE
Pays: Canada
Âge: 21
Sexe: féminin

Bonjour,

Ceci est très pénible pour moi de vous raconter tout ça.

De 12 à 15 ans j'ai abusé, si je puis dire à quelques reprises mes cousines et ma soeur. Je dis abuser...jamais eu de force à employer, on jouait "au père et à la mère" et on s'embrassait et on se frottait les parties génitales. Mais je ne me souviens pas les avoir pénétrées ou forcées. entre nous c'était plûtot un jeu que d'autre chose.

Mais aujourd'hui, je me demande, ces "jeux" étaient-ils néfastes? Bien sur !!! Ce n'est pas normal du tout de faire des chose commes ça à des enfants...(on a peut-être 6-7 ans de différence).

Je me sens tellement coupable, qu'ai-je fait !!!

Et souvent ma soeur dit des commentaires subtiles genre " abuseuse d'enfants " et plein de choses de ce genre, en vous écrivant ceci je pleure tellement ma douleur est immense. Qu'ai-je fait à ces enfants !!!!

Devrais-je en parler avec eux? Je ne sais plus quoi faire! Je ne sais pas quoi faire pour réparer mes torts!

Une fille coupable pour la vie.

Bonjour Coupable,

Je peux comprendre votre peine, votre culpabilité. Vous éprouvez un remords authentique pour avoir initié ces jeux sexuels avec vos cousines et votre s ur, mais la douleur est très grande.

Vous aviez de 12 à 15 ans. Evidemment à cet âge, la curiosité est très forte. Beaucoup de jeunes se livrent a des jeux d'exploration sur leur propre corps et occasionnellement sur le corps de compagnons ou de compagnes de leur âge.

Je suis d'accord avec vous, il s'agissait de jeux. Des jeux d'exploration, des jeux sexuels. Vous avez choisi des compagnes plus jeunes, des fillettes. Il est vrai que pour elles, une telle initiation à la sexualité est inappropriée. Leur corps sert d'objet de plaisir à une aînée qui l'utilise pour son propre plaisir.

Cependant, il n'est pas utile de vous culpabiliser à vie pour ce comportement. Que diriez-vous d'aller leur parler (à vos cousines, à votre s ur) afin de leur dire que votre repentir est sincère et que vous désirez effacer le souvenir de ces incidents. Si c'est trop dur d'aller leur parler, vous pouvez aussi leur écrire.

Vos paroles ne réussiront peut être pas à calmer leur colère ou leur rancune mais elles auront le mérite de rendre réel et tangible à leurs yeux ce que vous ressentez. Il y a de bonnes chances que vous soyez, ne fût-ce que partiellement, apaisée par votre démarche. Au besoin, répétez-la quelques mois plus tard.

Si votre s ur vous traite encore "d'abuseuse d'enfants", vous pouvez encaisser le coup en lui partageant combien c'est dur de vivre avec le poids de cette culpabilité. Vous ne vous tromperez pas en disant cela puisque c'est vrai.

Vous êtes jeune et vous pouvez vous libérer de cette culpabilité et mener une vie équilibrée, peut-être, et pourquoi pas, avec de l'aide en psychothérapie. C'est ce que je vous souhaite.

Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue