Réponse à: BMW
Âge: 34
Sexe: féminin
La question concerne un problème que vous vivez ? oui
Considérez-vous ce problème comme étant grave ? grave
Je suis mère de 2 jeunes enfants et j'effectue des études doctorales qui tirent à leur fin. Suite à mon 2ème accouchement, j'ai eu une dépression post-partum assez prononcée, je ne voulais voir personne à part mes enfants.J'ai demandé à mon mari de quitter la maison pour 2 semaines et je restais enfermer avec mes petits, tout ce qui me tentait de faire, c'était pleurer et faire le ménage. Petit à petit les choses retournées "à la normale". J'ai toujours senti que cette dépression avait laissé quelque chose que je n'arrivais pas à définir. Avec le temps, je suis devenue colérique, impatiente, suceptible. Plus le temps avancait et plus je me sentais mal dans ma peau pour des raisons que je n'arrivais jamais à identifier.Donc à tout cet état d'âme s'ajoutèrent les hallucinations (des voix et des images), les idées suicidaires, les nausées, le vertige,crise d'angoisse et de panique et comble de malheur pour mes études le manque de concentration et la perte de mémoire. J'ai été consultée un médecin qui a diagnostiqué une dépression profonde et m'a mise sous médications, (Rivortin 0,5 mg et Paxil 20 mg/jour).Ma question est la suivante: est ce que c'est la dépression post partum qui en est la cause, et si les médicaments que je prenne affecte- ront ma capacité intellectuelle vu que je suis rendue à l'étape de la rédaction de ma thèse. Est ce qu'il y a d'autres moyens qui peuvent m'aider à m'en sortir. Je prends les médicaments depuis 1 mois la seule différence que je sens c'est au niveau de la panique et de l'angoisse. Côté dépression c'est pareil, il y a même des jours où je sens que c'est pire. S'il vous plaît aidez moi. Je ne veux pas ratée un travail acharné depuis 10 ans (études) et je veux profiter de mes enfants. S.0.S.
Il peut y avoir plusieurs explications à votre état et nous vous conseillons de consulter un(e) psychologue pour démêler tout ça. Il n'y a qu'un mois que vous prenez votre antidépresseur. Il est normal que les symptômes de dépression ne se résorbent pas encore de façon significative. Il est fréquent que la dose doive être ajustée à quelques reprises. Vous sentez une amélioration au niveau de la panique et de l'angoisse, c'est appréciable, non ? En ce qui concerne les capacités intellectuelles, précisons qu'une diminution de l'aptitude à penser ou à se concentrer ainsi que les difficultés de mémoire qui s'en suivent, font partie des symptômes de la dépression (Voir, dans la section Questions fréquentes, la question "Comment reconnaître la dépression ?"). L'antidépresseur devrait contribuer à l'atténuation de ces symptômes.
Par ailleurs, il est important de se sensibiliser, particulièrement lorsque l'on vit de la dépression et de l'angoisse, à l'interaction entre cognitions (ce que l'on se dit) et émotions. Plus on est dans l'un de ces états émotifs, plus on a tendance à voir au pire (vous pourriez sans doute nous le confirmer) et en retour, ces pensées amplifient nos états émotifs. Ce qui peut faire boule de neige jusqu'à la panique ou le désespoir. Quand vous mentionnez la possibilité de rater dix ans d'efforts acharnés, vous alimentez ce processus. Votre thèse ne pourrait attendre quelques semaines ou même quelques mois (avec un billet médical au besoin )? Les choses ne peuvent se passer comme prévu ? Prenez un recul. Différentes alternatives devraient vous permettre de gérer la situation sans que les résultats de vos dix années d'efforts soient complètement remis en question. Laissez-vous le temps de vous rétablir sans vous demander l'impossible.
Hélène Lebel
Richard Paquette
Psychologues, M.A.PsychoMédia